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Moyen-Orient - Éclairage

Abou Dhabi ouvre l’accès à la nationalité émiratie à certains expatriés

Les Émirats arabes unis ont annoncé samedi ouvrir la voie à la naturalisation de certaines catégories d’étrangers dans le but de stimuler l’économie du pays.

Abou Dhabi ouvre l’accès à la nationalité émiratie à certains expatriés

Vue générale de Dubaï, première ville des EAU. Photo d’archives AFP

L’annonce sonne comme une avancée politique dans un pays où l’accès à la nationalité est extrêmement rare. Le Premier ministre de la fédération de sept émirats et souverain de Dubaï, cheikh Mohammad ben Rachid al-Maktoum, a déclaré ce samedi que certains investisseurs étrangers pourront bénéficier de la nationalité émiratie pour qu’ils contribuent au « développement et à la prospérité du pays ». « Nous avons adopté un amendement à la loi pour accorder la citoyenneté des Émirats arabes unis aux investisseurs, aux personnes talentueuses parmi lesquelles les scientifiques, les docteurs, les ingénieurs, les artistes, les écrivains et leurs familles », a indiqué ce dernier sur Twitter. Leurs conjoints et enfants pourront également bénéficier de cette mesure, et tous auront la possibilité de conserver leur nationalité actuelle. Cette nouvelle mesure a pour objectif de retenir et d’attirer les investisseurs et les capitaux dans un pays où l’économie longtemps prospère, la deuxième du Golfe après celle de Riyad, est touchée de plein fouet par la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19 et la baisse des prix du pétrole au printemps 2020. « Ces facteurs ont conduit à une fuite d’expatriés, certains involontairement mais beaucoup d’autres par choix », observe Rachna Uppal, directrice de recherche au sein du cabinet de conseil dédié au Moyen-Orient Azure Strategy. Près de 10 % des résidents auraient en effet quitté le pays après les confinements du printemps.

Dotés de l’économie la plus diversifiée du Golfe, les EAU, dont 94 % des recettes publiques dépendent de sources non pétrolières, tirent cependant une grande partie de leurs revenus du tourisme. Selon le cabinet de conseil Capital Economics, ce secteur représente environ 12,5 % du PIB du pays. Ce dernier a fortement subi l’impact du ralentissement des activités touristiques au cours des derniers mois, alors que des centaines d’hôtels, de restaurants et de lieux de divertissement avaient été désertés. Avec une courbe du nombre de cas positifs relativement stable à l’automne dernier, Dubaï a notamment relâché les restrictions sanitaires à partir du mois de novembre, au moment où de nombreux pays optaient pour un second confinement – attirant de nombreux touristes souhaitant échapper au confinement. Mais les conséquences du relâchement des restrictions se font actuellement sentir dans le pays, alors que le nombre moyen de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 a atteint un niveau record vendredi, avec 3 700 cas recensés. Les autorités du pays ont mis en place ces derniers jours une stratégie de vaccination de masse pour ralentir la propagation du virus et continuer à attirer des étrangers. Selon cheikh Mohammad ben Rachid al-Maktoum, la nomination des personnes admissibles à la citoyenneté devra passer par les services du gouvernement fédéral, des cabinets des souverains des sept émirats qui composent la fédération et des conseils exécutifs locaux. Des « critères bien définis » sont également prévus pour chaque catégorie professionnelle concernée par cette opportunité. Les investisseurs doivent posséder une propriété aux EAU, les médecins doivent se concentrer sur une discipline scientifique qui correspond aux besoins du pays tandis que les scientifiques doivent être activement impliqués dans la recherche et avoir au moins 10 ans d’expérience, entre autres critères. Les inventeurs doivent, quant à eux, avoir obtenu un ou plusieurs brevets pour leurs inventions et les intellectuels et artistes doivent « être des pionniers dans les domaines de la culture et de l’art » et avoir remporté des prix internationaux pour en témoigner.

Tissu social

Abou Dhabi délivre très rarement la nationalité émiratie aux étrangers, qui composent environ 90 % des près de 10 millions d’habitants des EAU. « Le nombre de résidents étrangers dépasse largement la population locale à travers le Golfe car le besoin de main-d’œuvre, d’investissements et d’expertise étrangère l’emporte sur la capacité nationale », note Rachna Uppal. La citoyenneté n’était toutefois jusqu’à présent accordée qu’aux épouses et enfants des hommes émiratis, alors que les enfants des femmes émiraties qui ont épousé un étranger n’y ont pas automatiquement droit et peuvent attendre des années avant de l’obtenir. Une procédure extrêmement stricte mais courante dans la région où la nationalité doit permettre, dans les mentalités, à ceux qui la possèdent de perpétuer le tissu social, démographique et familial au long des décennies. Les étrangers sont dès lors ressentis comme une menace pour l’homogénéité sociale.

À cela s’ajoutent les questions d’ordre économique. « La nationalité dans les monarchies arabes comporte d’énormes avantages économiques, de sorte que tous ces pays sont réticents à étendre ces généreux avantages. L’identité nationale est souvent centrée sur ces privilèges, ce qui signifie également que les nationaux sont irrités lorsque les étrangers se voient accorder ces mêmes privilèges », commente pour L’Orient-Le Jour Kristin Diwan, chercheuse à l’Arab Gulf States Institute à Washington. Ainsi, l’assouplissement de l’octroi de la citoyenneté à des étrangers ne fait pas l’unanimité dans le Golfe. Lors de la révolution à Bahreïn, en 2011, des milliers de manifestants s’opposaient par exemple à la naturalisation d’étrangers sunnites, perçue comme une tentative des autorités bahreïnies de bouleverser l’équilibre démographique et religieux de l’émirat à majorité chiite. « Les Émirats sont allés plus loin que les autres États en préparant le terrain pour aborder la nationalité et ces privilèges différemment, en envisageant l’avenir du pays dans une perspective plus globale et cosmopolite. Ils ont puni les mouvements d’opposition qui étaient plus nativistes, laissant moins d’opposition intérieure », ajoute Kristin Diwan. Les autorités émiraties avaient déjà supprimé l’an dernier l’obligation pour les entreprises du pays d’avoir des actionnaires émiratis afin d’attirer les capitaux étrangers et avaient auparavant annoncé un projet d’octroi de permis de séjour de longue durée, pouvant aller jusqu’à 10 ans, pour les « talents et chercheurs spécialisés ». Un montant minimum de 5 millions de dirhams (l’équivalent de 1,4 million de dollars) était requis pour obtenir un visa d’une durée de 5 ans, tandis que le double de cette somme était nécessaire pour rester dans le pays pendant 10 ans.

Malgré l’avancée que représente l’annonce de samedi, peu de détails ont été divulgués pour le moment, comme savoir si la citoyenneté émiratie accordée aux étrangers leur permettra de bénéficier du système de protection sociale public du pays, qui donne notamment droit à une éducation et des soins de santé gratuits. « Ce sera un processus très sélectif et on ne sait pas à ce stade à quels avantages publics, le cas échéant, les étrangers naturalisés auront accès », explique Rachna Uppal.

L’annonce sonne comme une avancée politique dans un pays où l’accès à la nationalité est extrêmement rare. Le Premier ministre de la fédération de sept émirats et souverain de Dubaï, cheikh Mohammad ben Rachid al-Maktoum, a déclaré ce samedi que certains investisseurs étrangers pourront bénéficier de la nationalité émiratie pour qu’ils contribuent au « développement...

commentaires (1)

HAHAHAHA ! LES VOILA T ILS ARRIVES A NOUS COPIER LES EAU ! COPIER QUOI VOUS VOUS DEMANDEZ ? BEN NOTRE POLITIQUE, DONT NOUS SOMMES SUPERBEMENT FIERS-TELLEMENT QU'ON EN CACHE DES NOMS DE NATURALISES-- NOTRE POLITIQUE DE NATURALISATION A NOUS TELLE QUE " PRATIQUEE"- PAS MOYEN D'ECRIRE "APPLIQUEE" CAR CELA IMPLIQUERAIT UNE LOI CLAIRE, FERME ,TRANSPARENTE(INEXISTANTE) !

Gaby SIOUFI

11 h 32, le 01 février 2021

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Commentaires (1)

  • HAHAHAHA ! LES VOILA T ILS ARRIVES A NOUS COPIER LES EAU ! COPIER QUOI VOUS VOUS DEMANDEZ ? BEN NOTRE POLITIQUE, DONT NOUS SOMMES SUPERBEMENT FIERS-TELLEMENT QU'ON EN CACHE DES NOMS DE NATURALISES-- NOTRE POLITIQUE DE NATURALISATION A NOUS TELLE QUE " PRATIQUEE"- PAS MOYEN D'ECRIRE "APPLIQUEE" CAR CELA IMPLIQUERAIT UNE LOI CLAIRE, FERME ,TRANSPARENTE(INEXISTANTE) !

    Gaby SIOUFI

    11 h 32, le 01 février 2021

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