Tripoli : nouveaux heurts entre manifestants et forces de l'ordre

Après une journée marquée par une manifestation pacifique sur la place al-Nour à Tripoli, des heurts ont été signalés en soirée entre un groupe de jeunes et les forces de l'ordre dans cette grande ville du nord du Liban, qui a été ces derniers jours le théâtre de violentes protestations ayant fait un mort et plus de 300 blessés sur fond de crise socio-économique.

Des dizaines de jeunes manifestants lançaient des projectiles contre la police et les militaires postés dans le périmètre du Sérail gouvernemental de la ville, poussant les forces de sécurité à répliquer à coup de tirs lacrymogènes. Quelques bennes à ordures ont été incendiées également par les contestataires. Le secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise, Georges Kettaneh, a indiqué à la chaîne LBCI que dix personnes blessées ont été traitées sur place, sans plus de détails.

En journée, plusieurs centaines de manifestants venus de tout le territoire libanais s'étaient rassemblés sur la place al-Nour afin d'exprimer leur solidarité avec les Tripolitains.

Afin de protester contre la dégradation des conditions de vie et le confinement strict en place jusqu'au 8 février, des centaines de manifestants étaient descendus dans la rue au cours des derniers jours, mais la contestation avait pris une tournure violente. Plusieurs bâtiments ont été dégradés, voire incendiés, comme le siège historique de la municipalité de la ville, un acte qui a suscité un tollé dans le pays. L'armée et les forces de l'ordre ont réprimé les manifestations, alors que les responsables politiques du pays se rejetaient la balle quant à savoir l'origine de ces émeutes et qui en assumait la responsabilité.