Des sit-in ponctuels ont été organisés samedi dans plusieurs régions du Liban, afin de protester contre la dégradation des conditions de vie, dans un pays frappé par une série de crises, aggravées ces dernières semaines par des mesures sanitaires renforcées. Les différents mouvements de contestation, qui ont eu lieu notamment à Minié (Nord), Baalbeck et Hasbaya (Sud), surviennent alors que la grogne populaire s'est renforcée au cours de la semaine écoulée et a été marquée par des scènes de violence entre manifestants et forces de l'ordre à Tripoli, qui ont fait un mort et plusieurs centaines de blessés.
A Minié, quelques femmes ont bloqué l'axe routier principal de la région, déplorant de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leur famille, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). A Tripoli, l'autoroute de Beddaoui a été bloquée par des pneus enflammés.
Au sud du pays, à Hasbaya, quelques dizaines de protestataires ont crié leur colère contre le confinement, en vigueur depuis mi-janvier et qui a été prolongé au moins jusqu'au 8 février. Ils ont exprimé leur solidarité avec les manifestants tripolitains, selon notre correspondant local Mountasser Abdallah. "Nous voulons raviver la contestation et l'esprit de la révolution afin de venir à bout de la classe politique corrompue au pouvoir", a confié Mohammad al-Baba, un des activistes présents sur place, venu de Saïda.
A Baalbeck, dans la Békaa, ce sont les commerçants qui ont manifesté devant le Sérail afin de demander des aides de l'État et l'autorisation d'ouvrir leurs enseignes quelques heures par jour. Ils ont agité la menace d'une désobéissance civile si leurs revendications ne sont pas entendues.
Le bouclage du pays s'accompagne d'une interdiction totale de sortie et seules les personnes travaillant dans certains secteurs (armée, presse, hôpitaux...) peuvent circuler sans autorisation. Ces mesures strictes viennent aggraver une crise socio-économique aiguë, aux conséquences désastreuses sur la population.
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