Les principaux chefs religieux chrétiens et musulmans du Liban ont lancé hier un appel commun à sauver le pays, compte tenu de la gravité de la situation politico-sociale et économique. « Arrêtez de vous jouer du destin de la nation », ont-ils lancé à l’égard des responsables politiques. Dans un communiqué publié à l’issue de concertations téléphoniques entre eux, ils ont notamment appelé « à la formation immédiate d’un gouvernement de mission nationale qui ne tienne compte ni des calculs personnels et sectaires ni du traditionnel partage de gâteau entre parties politiques, qui entraîne du chantage de part et d’autre ». « À un moment où l’effondrement s’accélère au Liban avec son cortège de dangers sur l’avenir et le destin national, les conflits entre les hommes politiques persistent, freinant toute tentative de réconciliation, qu’elle vienne de l’intérieur ou de l’étranger », affirme le texte, estimant que de tels comportements « sont en contradiction avec la responsabilité du pouvoir et le devoir de fidélité envers le peuple libanais ». Les chefs religieux appellent par conséquent « à sauver la nation du désastre vers lequel elle se dirige en raison des calculs erronés et des conflits personnels dont le peuple libanais paye le prix très cher ».
Les chefs religieux assurent que leur appel, qui n’est pas signé, a été lancé « d’une seule voix libanaise nationale ». Selon une source ecclésiastique informée, le texte a notamment été approuvé par le patriarche maronite Béchara Raï et les principaux chefs religieux musulmans. Dans leur communiqué, ces leaders communautaires se disent d’accord sur nombre de principes, notamment la formation « immédiate d’un gouvernement de mission nationale », mais également sur le fait de donner la priorité aux intérêts du peuple, de préserver la paix civile et les valeurs de la coexistence, et de privilégier l’allégeance à la nation libanaise, à sa Constitution et à ses lois. « Le silence n’est plus une option, poursuit le texte. Le Liban n’est pas seulement dans une crise politique, mais dans une crise morale profonde. Voilà pourquoi nous nous adressons aux responsables politiques pour les exhorter à reprendre leurs esprits parce que le peuple les observe, et qu’il est excédé par leurs comportements qui font fi de ses intérêts et excluent toute possibilité de réconciliation politique. » « Arrêtez de vous jouer du destin de la nation, ni le peuple ni l’histoire ne vous pardonneront! » concluent-ils.
Kabalan : Les forces étrangères, pas des associations caritatives
Hier également, le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a mis en garde, dans un communiqué, contre « un discours politique irréfléchi qui emmène le pays vers l’abîme », appelant à protéger le pays et son unité. Il a souligné la nécessité de « former un gouvernement de sauvetage et de mission », affirmant que « la solution à la crise libanaise actuelle doit venir de l’intérieur parce que les forces étrangères ne sont pas des associations caritatives et ne préserveront les intérêts ni du Liban ni de ses fils ».
commentaires (4)
Nous sommes tout à fait d’accord avec ce que dit M. kabakan. Ceci dit il faut prêcher ses ouailles pour leur faire comprendre que le parti qu’ils ont choisi de suivre et de défendre n’est pas celui qui œuvre pour le salut de leur pays ni pour leur bien être. Son cinéma est juste pour pouvoir les dominer définitivement quitte à leur faire perdre leur nation pour devenir comme ceux qu’il prétend défendre, des apatrides.
Sissi zayyat
16 h 41, le 28 janvier 2021