Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Crises au Liban

Heurts à Tripoli : Diab dénonce "l'instrumentalisation politique de demandes populaires sincères"




Heurts à Tripoli : Diab dénonce

Le Premier ministre sortant Hassane Diab lors de l'annonce de sa démission le 10 aout 2020. Photo d'archives AFP

Le Premier ministre sortant Hassane Diab a vivement critiqué mercredi l'instrumentalisation politique dont ont fait l'objet, d'après lui, les protestations de la veille à Tripoli (Liban-Nord) et les "actes de vandalisme" qui les ont émaillé. Il a affirmé que de tels incidents aggravent les souffrances du peuple libanais et que le gouvernement ne se laissera pas forcer la main par ces protestations qui devraient se poursuivre aujourd'hui dans plusieurs régions du Liban.

Des centaines de contestataires sont descendus mardi en soirée dans les rues de la capitale du Nord, qui est aussi la ville la plus pauvre du Liban, pour le deuxième jour consécutif, afin de protester contre la dégradation de la situation socio-économique. Celle-ci s'étant aggravée à cause du confinement total du pays prolongé jusqu'au 8 février pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Mardi soir, des tensions ont éclaté entre les manifestants et les forces de l'ordre, qui ont notamment lancé des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser les rassemblements. 

"Nous avons traversé une période très difficile et espérons qu'en vainquant la pandémie, l'activité économique reprendra au Liban. La souffrance du peuple est comprise (...) L'État fournit une aide malgré sa situation financière étroite, l'armée a commencé à distribuer 400 000 LL d'aide à environ 250.000 familles. Si elle n'est, il est vrai, pas suffisante..., celle-ci contribue à alléger leur fardeau", a déclaré Hassane Diab lors d'une réunion au Grand sérail de Beyrouth au cours de laquelle il a annoncé un plan national de vaccination. "Toutefois, il y a une grande différence entre l'expression sincère de la douleur et les actes de vandalisme contre les institutions étatiques et les propriétés des gens", a mis en garde le Premier ministre sortant. "Entre ceux qui sont vraiment dans le besoin et ceux qui instrumentalisent et déforment cela à des fins politiques", a-t-il ajouté. De leur côté, les manifestants s'insurgent contre l'absence d'aide financières de la part de l'Etat, alors qu'ils se voient privés de leur revenu journalier à cause du bouclage total, l'activité économique étant quasiment à l'arrêt.

"Les scènes dont nous avons été témoins ces deux derniers jours ne ressemblent pas aux demandes des gens, et ne traduisent pas non plus leur souffrance. Il s'agit d'une tentative de détourner leurs demandes et de les utiliser pour des querelles politiques. La ville de Tripoli ne doit pas faire l'objet d'actes de sabotage pour  délivrer des messages politiques. Il n'est pas permis de couper la route à la population sur la base d'une logique de défi politique", a martelé Hassane Diab. Et de poursuivre : "Le gouvernement n'est ni formé ni perturbé en brûlant des pneus, en bloquant les routes, en attaquant les institutions de l'État et en prenant pour cible les forces de sécurité intérieure et l'armée libanaise". Le Premier ministre sortant a conclu en rappelant que : "Malheureusement, de tels incidents aggravent les souffrances du peuple libanais. L'épidémie se propage rapidement, et sans le confinement général, nous aurions assisté à une catastrophe nationale".

Le Liban est englué dans sa plus grave crise économique de son histoire moderne, marquée par une dépréciation historique de sa monnaie, une hyperinflation et des licenciements massifs. Plus de la moitié de la population vit désormais dans la pauvreté. A cette situation déjà délétère sont venues se greffer les conséquences devenues insoutenables de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19.





Le Premier ministre sortant Hassane Diab a vivement critiqué mercredi l'instrumentalisation politique dont ont fait l'objet, d'après lui, les protestations de la veille à Tripoli (Liban-Nord) et les "actes de vandalisme" qui les ont émaillé. Il a affirmé que de tels incidents aggravent les souffrances du peuple libanais et que le gouvernement ne se laissera pas forcer la main par ces...