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Monde - Covid-19

Les frontières se ferment, les manifestations se multiplient

Nouveaux heurts entre juifs ultra-orthodoxes et forces de l’ordre en Israël.

Les frontières se ferment, les manifestations se multiplient

Des manifestants ultra-orthodoxes affrontent les forces de sécurité à Jérusalem pour protester contre les mesures de restriction dues au coronavirus. Ahmad Gharabli/AFP

Dans un monde où les frontières sont davantage contrôlées, les restrictions et confinements destinés à enrayer la progression de la pandémie sont de plus en plus contestés, menant dans plusieurs pays, comme aux Pays-Bas, à des violences populaires.

Seul espoir à l’horizon, la campagne de vaccination contre le coronavirus, qui a contaminé près de cent millions de personnes dans le monde, progresse de façon inégale : si le président Joe Biden prédit grâce à elle une immunité collective des Américains d’ici à l’été, dans bien d’autres pays elle marque le pas, faute de doses, ou a à peine commencé, faute de moyens.

Aux Pays-Bas, pour la troisième nuit consécutive, les opposants au couvre-feu ont organisé lundi soir des manifestations qui ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. Dans les grandes villes comme Amsterdam, Rotterdam et La Haye, mais aussi dans d’autres localités (Amersfoort, Geleen, Den Bosch, Haarlem...), le couvre-feu imposé durant le week-end pour la première fois dans le pays depuis la Seconde Guerre mondiale a donné lieu à de violentes émeutes, entre affrontements avec les forces de l’ordre et actes de vandalisme contre des commerces. Au moins 184 personnes ont été arrêtées et dix policiers ont été blessés, a indiqué hier la police. Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte avait condamné lundi « la violence criminelle », estimant qu’il s’agissait « des pires émeutes en quarante ans ». « Cela n’a rien à voir avec la lutte pour la liberté. Nous ne prenons pas toutes ces mesures pour rire. Nous le faisons car nous combattons le virus et que c’est pour l’instant le virus qui nous prend notre liberté », a ajouté le chef du gouvernement. « Vous ne capitulez pas devant les gens qui cassent les vitrines des magasins », a affirmé hier le ministre des Finances Wopke Hoekstra, affirmant que les personnes à l’origine des émeutes n’étaient pas des protestataires légitimes mais que « c’est la racaille qui fait cela ».

En Israël, après de premiers heurts lundi, des violences ont à nouveau éclaté hier entre policiers et juifs ultra-orthodoxes opposés aux mesures sanitaires. À Jérusalem, dans le quartier orthodoxe de Mea Sharim, des manifestants ont incendié des poubelles et lancé des tomates en direction des policiers qui ont, eux, utilisé un canon à eau pour tenter de disperser la foule. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué la « manière forte » employée par la police, qui a arrêté 14 personnes.

Le nouveau coordonnateur de l’ONU pour le Proche-Orient, le Norvégien Tor Wennesland, a appelé hier Israël à faciliter la vaccination des Palestiniens contre le Covid-19, lors d’une vidéoconférence ministérielle du Conseil de sécurité. Côté palestinien, « les vaccins pour couvrir dans un premier temps les groupes prioritaires devraient arriver pendant le premier semestre 2021 », a-t-il relevé. « L’ONU continue d’exhorter Israël à contribuer à répondre aux besoins prioritaires des Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés et à œuvrer pour que de façon générale les vaccins anti-Covid-19 soient plus disponibles », a souligné Tor Wennesland.

La vaccination

À travers le monde, les restrictions se maintiennent ou se durcissent alors que la vaccination s’est enclenchée il y a un mois : plus de 63,5 millions de doses de vaccins ont été administrées dans au moins 68 pays ou territoires.Mais le fossé vaccinal entre riches et pauvres se creuse, s’est inquiétée l’Organisation mondiale pour la santé, qui a besoin de 26 milliards de dollars pour son dispositif accélérant l’accès aux outils de lutte contre le Covid-19.

Le Covid-19 a tué au moins 2,1 millions de personnes et en a contaminé plus de 99,6 dans le monde, selon un bilan établi hier.

Mardi doit également entrer en vigueur le test négatif au Covid-19 obligatoire pour tout voyageur arrivant aux États-Unis par avion.

En Nouvelle-Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern s’attend à garder closes ses frontières nationales « la majeure partie de cette année ».

L’Allemagne, pour sa part, envisage de réduire à « presque à néant » le trafic international aérien à destination de son territoire. « Le danger représenté par les différentes mutations de virus exige que nous examinions et discutions au sein du gouvernement de mesures drastiques », parmi lesquelles « la réduction du trafic aérien à destination de l’Allemagne à presque néant », a dit le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer.

La Belgique a décidé qu’à compter de mercredi et jusqu’au 1er mars, les voyages non essentiels vers et hors de son territoire sont interdits, allant ainsi plus loin que les recommandations de l’UE, qui demande d’éviter les voyages d’agrément.

L’apparition et la propagation de variants du coronavirus, réputés plus contagieux et peut-être létaux, a aiguisé encore davantage l’enjeu de la vaccination.

Tenir leurs promesses

À ce titre, la société de biotechnologie américaine Moderna, qui a créé l’un des premiers vaccins disponibles, a annoncé lundi que sa formule restait efficace contre le variant britannique, mais un peu moins concernant celui venant d’Afrique du Sud.

Les campagnes de vaccination se heurtent par ailleurs à des retards de livraison, qui font enrager en Europe. Bénéficiaires d’investissements massifs de l’UE, les fabricants de vaccins anti-Covid « doivent maintenant tenir leurs promesses et honorer leurs obligations », a averti hier la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « L’Europe a investi des milliards pour développer les premiers vaccins et créer un véritable bien commun mondial. Maintenant, les entreprises doivent tenir leurs promesses », a-t-elle affirmé.

Le ministre de la Santé allemand Jens Spahn s’est déclaré hier favorable à une restriction des exportations de vaccins produits dans l’UE. « Les vaccins quittant l’UE ont besoin d’une licence afin que nous sachions au moins ce qui est produit et ce qui quitte l’Europe. Et s’ils quittent l’Europe, s’assurer qu’il y ait une distribution équitable », a-t-il dit.

Source : AFP

Dans un monde où les frontières sont davantage contrôlées, les restrictions et confinements destinés à enrayer la progression de la pandémie sont de plus en plus contestés, menant dans plusieurs pays, comme aux Pays-Bas, à des violences populaires.Seul espoir à l’horizon, la campagne de vaccination contre le coronavirus, qui a contaminé près de cent millions de personnes...

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