Sit-in à Tripoli et Saïda contre le confinement et la détérioration des conditions de vie

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés lundi dans les rues de Saïda (Sud) et Tripoli (Nord) afin de protester contre la prolongation du confinement renforcé, décrété pour lutter contre la pandémie de coronavirus, et la détérioration de la situation socioéconomique dans le pays. 

Le bouclage total du pays, qui prévoit un couvre-feu 24h/24 et la fermeture de tous les commerces et qui a été prolongé jusqu'au 8 février, a privé de nombreux travailleurs et ouvriers de leur revenu, sans que l'Etat n'offre aucune compensation financière. Un versement de 400.000 livres libanaises aux familles les plus défavorisées avait été annoncé par les autorités mais n'a pas encore été distribué. 

A Saïda, une cinquantaine de personnes se sont réunies sur la place Elia, avant de manifester dans les rues de la ville, selon notre correspondant sur place Mountasser Abdallah. Ils ont réclamé une meilleure "justice sociale", appelant les personnes fragilisées à rejoindre leur mouvement "afin de réclamer de quoi survivre". 

Un sit-in a par ailleurs été organisé devant la municipalité de Tripoli la grande ville du Nord avec les mêmes revendications. Les contestataires se sont ensuite rendus vers le quartier de Qobbé. En plus d'aides plus efficaces de la part de l'Etat et d'une reconsidération des mesures sanitaires drastiques, les manifestants ont réclamé l'installation rapide dans la ville d'un des deux hôpitaux de campagne offerts par le Qatar en novembre, et qui ne sont toujours pas opérationnels. En soirée, un groupe de manifestants a cassé la porte du local abritant les gardes du Sérail de Tripoli et ont vandalisé son contenu. Des renforts de l'armée ont été appelés après une intensification des heurts entre protestataires et forces de l'ordre.

Plusieurs sit-in ont été organisés depuis l'entrée en vigueur du confinement strict, le 14 janvier, afin de protester contre l'impact du confinement sur les classes sociales défavorisées, alors que le Liban connait depuis plus d'un an une grave crise économique et financière qui a poussé plus de la moitié du pays dans la pauvreté.