Massoud Achkar, « la force tranquille »

Bien que ne faisant pas partie de ses frères d’armes ni de ses amitiés les plus anciennes, j’ai eu le privilège, au cours de ces dernières années, de nouer avec Massoud une belle et solide amitié.

Je fus rapidement saisi par l’étendue des qualités et des valeurs qui l’habitaient. Il y avait, certes, le courage, la probité, la clairvoyance et la détermination qui firent qu’à un âge précoce, il fut dépositaire d’un pouvoir dont il n’abusa jamais, faisant toujours prévaloir la responsabilité qui lui incombait de protéger la cause et les siens. Cela lui valut l’estime et l’affection profondes de ses compagnons. Mais il y avait également ses qualités humaines, et notamment la bienveillance, l’empathie, la discrétion et une humilité qu’il a su conserver sans jamais se départir de sa fierté ou de son panache.

Ainsi, la force et la bonté se côtoyaient en permanence chez Massoud, si bien que son regard pouvait passer de l’autorité à la tendresse, presque sans juste milieu.

Pour autant, « Poussy » n’était pas un naïf, il n’ignorait rien des turpitudes de la nature humaine. Il y faisait face avec véhémence et fermeté lorsque l’essentiel était en cause.

Pour lui, l’amitié tout comme la cause étaient un engagement sans faille. Il le vécut comme tel, en électron libre, n’écoutant que son cœur et ses valeurs.

Avec son approche simple et son sourire réconfortant, Massoud s’invitait aisément dans le cœur des gens, et mû par un ardent besoin d’aider et d’apaiser, il n’épargnait aucun effort pour satisfaire les innombrables requêtes qui lui étaient adressées.

Mais le plus touchant était de voir Massoud comblé au sein de sa famille qui transpirait l’amour que lui témoignaient sans relâche ses quatre filles Maria, Raïssa, Christina et Nay, sous le regard ému et attendri de Greta, fan et soutien indéfectible depuis toujours.

Et s’il est vrai que face à la douleur, le baume de la foi nous pousse à croire qu’il est parti pour un monde meilleur rejoindre ses parents qu’il a tant aimés et vénérés, et s’il est également vrai que son parcours parsemé de bonnes actions rendra son souvenir pérenne, il reste que le vide crée par l’absence d’un être de la dimension de Massoud est profondément accablant.

Mais le Roi de Cœur s’en est allé, et les mots sont éphémères et de peu d’effet.