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Précarité, "perte de sens" et solitude : les étudiants manifestent à travers la France

Précarité,

Des étudiants manifestant à Paris pour pour dénoncer les effets dévastateurs de la crise sanitaire sur leur existence quotidienne, le 20 janvier 2021. Photo REUTERS/Manuel Ausloos

Lassés, démoralisés et précarisés: les étudiants français sont descendus dans la rue mercredi pour dénoncer les effets dévastateurs de la crise sanitaire sur leur existence quotidienne. Cette journée de mobilisation vise à "défendre les conditions de vie et d'études des étudiants", résume à l'AFP Mélanie Luce, présidente de l'Unef, l'une des organisations étudiantes à son origine.

Privés depuis plus de deux mois de cours en "présentiel", contrairement aux élèves des lycées, des classes préparatoires aux grandes écoles ou des BTS (filière professionnelle), de nombreux étudiants éprouvent un sentiment d'injustice.

A Paris, plusieurs centaines de manifestants ont pris vers 14H00 (13H00 GMT) la direction du ministère de l'Education en brandissant des pancartes scandant: "Présentiel, produit essentiel" ou encore "Politique incompétente, jeunesse agonisante", selon des journalistes de l'AFP.
"Ça m'a fait réagir de voir des étudiants qui avaient envie de se suicider. Pour la première fois de ma vie, j'ai pensé à ma propre mort", témoigne à l'AFP Titouan, en deuxième année de philosophie à l'université parisienne de La Sorbonne, évoquant un "trop plein d'isolement" et "une perte de sens".

Devant les bâtiments de l'université de Rennes (ouest), où 250 étudiants se sont rassemblés, Josselin 21 ans est venu dire son "désespoir face à la solitude". "C'est dur, ça fait un an que je suis tout seul face à moi-même dans mon 18m2. Aujourd'hui, j'ai reçu mon premier cours en PDF, et +débrouillez-vous avec ça+. Il y a des profs qui ne font même plus l'effort de faire des visios".

La semaine dernière, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que les étudiants de première année à l'université pourraient reprendre par demi-groupes, les travaux dirigés en présentiel, à partir du 25 janvier. Cette mesure s'étendra ensuite, "si la situation sanitaire le permet, aux étudiants des autres niveaux", a-t-il ajouté.

Il faut "rouvrir les facs pour tous les étudiants", estime Mélanie Luce, en appelant à dédoubler les classes et embaucher des enseignants supplémentaires pour les encadrer.

Plusieurs études récentes ont mesuré une montée du mal-être étudiant. Ces dernières semaines, plusieurs suicides ou tentatives ont été recensés.

La mobilisation a pris corps avec l'apparition du mot dièse "#etudiantsfantomes" sur les réseaux sociaux.

Le gouvernement a exprimé sa "préoccupation" face au "profond sentiment d'isolement" des étudiants et annoncé un renfort de psychologues et d'assistants sociaux.
Des annonces insuffisantes aux yeux des syndicats. "On a l'impression que le gouvernement ne prend pas la mesure de la situation", déplore Mélanie Luce. L'Unef a réclamé un "plan d'urgence" pour les étudiants chiffré à 1,5 milliard d'euros et notamment une hausse immédiate des bourses et des aides au logement, alors que la crise sanitaire en privent beaucoup des petits boulots qui leur permettaient de boucler leur budget.

Lassés, démoralisés et précarisés: les étudiants français sont descendus dans la rue mercredi pour dénoncer les effets dévastateurs de la crise sanitaire sur leur existence quotidienne. Cette journée de mobilisation vise à "défendre les conditions de vie et d'études des étudiants", résume à l'AFP Mélanie Luce, présidente de l'Unef, l'une des organisations étudiantes à son...