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Politique - Gouvernement

Énième relance des contacts, mais pas de percée en vue...

Hassane Diab s’active pour redynamiser les tractations entre Baabda et la Maison du Centre, mais haririens et aounistes campent sur leurs positions respectives.

Énième relance des contacts, mais pas de percée en vue...

Michel Aoun et Hassane Diab à Baabda hier. Photo Dalati et Nohra

À la veille de l’investiture du président américain élu Joe Biden aujourd’hui, une soudaine relance des contacts s’est opérée dans une tentative de donner une nouvelle vie au processus de formation du gouvernement. Mais rien ne prête à croire que cette nouvelle dynamique politique aboutira à une percée à même de paver la voie à la mise sur pied d’une nouvelle équipe ministérielle.

Le timing de cette redynamisation du processus gouvernemental confirme en quelque sorte ce que plusieurs analystes et hommes politiques répétaient depuis des mois, à savoir qu’il n’y aura pas de gouvernement avant le 20 janvier, le camp de la moumanaa préférant attendre la nouvelle administration américaine avant d’intervenir pour faciliter la tâche au Premier ministre désigné Saad Hariri.

Cette paralysie irrite la communauté internationale, comme le reflète un tweet posté hier par le coordinateur spécial des Nations unies au Liban, Jan Kubis. « La nouvelle administration à Washington va-t-elle enfin pousser les partis à créer un nouveau gouvernement dirigé par Saad Hariri ? » a écrit le diplomate, qui insiste sans relâche depuis des mois pour la mise en place d’un cabinet, en alertant sur le danger de cette paralysie pour un pays sur la pente raide de l’effondrement. Selon notre correspondant politique Mounir Rabih, maintenant que le mandat du président Donald Trump a pris fin, le Hezbollah entend s’activer pour rétablir les contacts pratiquement rompus entre le président de la République Michel Aoun et le chef du gouvernement désigné Saad Hariri. Dans ce contexte, le parti chiite pourrait effectuer un geste en direction de la Maison du Centre prochainement. Des informations que le Hezbollah ne confirme pas cependant pas.

Toujours selon notre correspondant, la tournée hier du Premier ministre démissionnaire Hassane Diab à Baabda, Aïn el-Tiné et la Maison du Centre est à situer dans le contexte des efforts que la formation chiite est appelée à fournir dans la perspective d’un déblocage. Par son initiative, Hassane Diab aura ainsi donné le coup d’envoi d’une reprise des tractations politiques gelées en décembre. Le Premier ministre sortant s’est entretenu avec les trois pôles du pouvoir, plaidant pour que la nouvelle équipe ministérielle soit mise sur pied dans les plus brefs délais. L’initiative politique de M. Diab intervient à l’heure où le pays continue de s’enfoncer dans une crise économique, sociale, sanitaire et politique sans précédent, sachant qu’un gouvernement d’expédition des affaires courantes est incapable de prendre des décisions contraignantes. C’est donc pour éviter de faire face à une éventuelle aggravation de toutes ces crises que Hassane Diab exerce une pression pour accélérer la mise sur pied du cabinet.

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Cette lecture, le Sérail ne la partage naturellement pas. Une source proche de M. Diab se contente de confier à L’Orient-Le Jour que le Premier ministre sortant a sciemment voulu rendre visite à Michel Aoun, Nabih Berry et Saad Hariri en une même journée pour éviter une interprétation politique inappropriée de sa démarche. De même source, on indique que les entretiens de M. Diab s’inscrivent dans le cadre d’une initiative « strictement personnelle, parce que le pays a besoin d’un nouveau gouvernement le plus rapidement possible, surtout que la crise suscitée par la pandémie du coronavirus risque de prendre une nouvelle ampleur dans les prochains jours ».

À la question de savoir quelle suite le Premier ministre démissionnaire envisage de donner à sa démarche, la source proche de Hassane Diab se contente d’appeler à attendre les réactions de Michel Aoun, Nabih Berry et Saad Hariri à son action.

Bkerké, la Russie et l’Égypte

La tournée de M. Diab a coïncidé avec une série d’entretiens que le Premier ministre désigné a eus à la Maison du Centre avec Mgr Boulos Matar, ancien évêque maronite de Beyrouth, ainsi qu’avec Yasser Alaoui et Alexandre Rodakov, respectivement ambassadeurs d’Égypte et de Russie.

Alors que rien n’a filtré sur les discussions de M. Hariri avec les deux diplomates, certains médias locaux ont fait savoir que c’est en sa qualité d’émissaire du patriarche maronite Béchara Raï que Mgr Matar s’est rendu à la Maison du Centre. Mais une source informée proche de Bkerké a indiqué à L’OLJ qu’il s’agissait d’une rencontre personnelle qui n’a rien à voir avec les efforts que déploie le patriarcat maronite pour essayer de briser la glace entre Michel Aoun et Saad Hariri. Le patriarche maronite poursuit d’ailleurs ses contacts dans ce sens, loin des feux de la rampe, souligne une personnalité proche du dossier sous couvert d’anonymat. Elle exclut toutefois une prochaine formation du cabinet, les haririens et le tandem Baabda-Courant patriotique libre campant sur leurs positions respectives sur ce plan. Une source proche de la Maison du Centre déclare ainsi à L’OLJ que Saad Hariri attend toujours la réponse du chef de l’État à la formule gouvernementale qu’il lui avait remise le 9 décembre dernier. Une façon d’affirmer que le Premier ministre désigné n’entend faire aucun geste en direction du palais présidentiel, surtout après l’épisode de la vidéo ayant fuité la semaine dernière dans les médias et sur les réseaux sociaux. On y entendait le chef de l’État traiter Saad Hariri de « menteur », tout en lui imputant la responsabilité du retard mis à former la nouvelle équipe ministérielle.

À Baabda aussi, on écarte l’éventualité d’une prochaine rencontre entre MM. Aoun et Hariri. Contacté par notre journal, un proche de la présidence rappelle que Michel Aoun n’a fait que dire que M. Hariri a distillé des informations infondées, rappelant que le président s’oppose à toute mouture gouvernementale qui ne respecterait pas la juste représentativité des communautés religieuses et des critères unifiés.

De son côté, et dans une nouvelle tentative de se laver les mains du blocage actuel, le groupe parlementaire aouniste, dont le CPL est la principale composante, a réitéré son appel à Saad Hariri à « entrer en contact avec le chef de l’État, pour qu’ils forment ensemble le gouvernement attendu, conformément à la Constitution et au pacte national », comme on peut lire dans le communiqué publié à l’issue de la réunion hebdomadaire du groupe hier.

À la veille de l’investiture du président américain élu Joe Biden aujourd’hui, une soudaine relance des contacts s’est opérée dans une tentative de donner une nouvelle vie au processus de formation du gouvernement. Mais rien ne prête à croire que cette nouvelle dynamique politique aboutira à une percée à même de paver la voie à la mise sur pied d’une nouvelle équipe...

commentaires (4)

Il faut diviser le pays le sud au Hezbollah qui n'est pas libanais et faire des frontières avec leur drapeau ,

Eleni Caridopoulou

17 h 29, le 20 janvier 2021

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Commentaires (4)

  • Il faut diviser le pays le sud au Hezbollah qui n'est pas libanais et faire des frontières avec leur drapeau ,

    Eleni Caridopoulou

    17 h 29, le 20 janvier 2021

  • Tout le monde attend l’intervention de HB pour régler le problème alors qu’il en est à l’origine et ne fera que l’aggraver si par malheur il décide de composer lui même le gouvernement. Quelle absurdité... espérons que l’administration Biden sera plus incisive et imposera les conditions des citoyens libanais comme solution finale.

    Sissi zayyat

    12 h 03, le 20 janvier 2021

  • QUAND LE CORPS EST MALADE ON OSCULTE LA TETE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 21, le 20 janvier 2021

  • Pauvre Diab, jusqu'à la fin du mandat et même plus loin.. Entre-temps, ne restez pas inactif. Reprenez l'initiative de poursuivre les corrompus et faites leur la guerre, alors, ils hâteront la solution. Et vous échapperez belle.

    Esber

    09 h 28, le 20 janvier 2021

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