Décrit par le pape Jean-Paul II comme « une précieuse valeur de civilisation », le Liban est malheureusement « dans un état de régression inattendue en ce premier centenaire de sa fondation, avec un gouvernement immobilisé, un appareil judiciaire exposé aux interférences politiques et confessionnelles, une économie paralysée en tous ces secteurs, une moitié de Beyrouth détruite, sa population sinistrée, ses familles des victimes négligées et un peuple appauvri », a affirmé hier le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, dans l’homélie dominicale qu’il a prononcée au siège patriarcal de Bkerké.
« Le préalable à toute solution réside dans la formation d’un nouveau gouvernement de salut composé de personnalités d’élite ayant brillé dans leurs domaines au Liban et dans le monde, et désireuses de servir leur patrie dans un total désintéressement (…). Au chef de l’État et au Premier ministre désigné d’offrir au peuple libanais un gouvernement formé de cette élite, et non de personnalités qui se distinguent par leurs allégeances à un parti ou à un homme. »
« J’ai œuvré personnellement, de par mes responsabilités, à faire avancer le processus de formation d’un nouveau gouvernement, dans l’intérêt du Liban et des Libanais, et beaucoup ont vu dans cet effort une lueur d’espoir. Je leur ai respectueusement demandé de tenir une rencontre de réconciliation personnelle visant à rétablir la confiance entre eux, et de commencer à passer en revue les noms des ministrables et des personnalités nouvelles et habilitées. »
« À cet égard, nous souhaitons que le président de la République prenne l’initiative d’inviter le Premier ministre désigné à tenir une telle réunion. Le temps de pardonne pas, et la situation du pays et de la population ne souffre aucun retard dans la formation du gouvernement. La Constitution et le pacte national renouvelé dans l’accord de Taëf imposent à l’autorité politique d’en respecter la lettre et l’esprit, d’en compléter l’application et d’en corriger les défauts mis en évidence par la pratique, de renforcer l’indépendance de sa magistrature en sa qualité de pouvoir indépendant et de protéger l’institution militaire, dans sa dignité, son prestige et la plénitude de ses droits
« Si nous avons un État de droit véritable, un État qui sépare le civil du religieux, et dont les hommes politiques n’exploitent pas leur appartenance religieuse ou confessionnelle à des fins personnelles, un État dont les ministres font exclusivement allégeance au Liban, nous pourrons dire alors qu’une aube nouvelle s’est levée sur le Liban et, dans ce cas, ce qui sera nécessaire, ce ne sera pas d’en modifier le système, mais plutôt d’en respecter les dispositions », a conclu le patriarche, qui fait ainsi allusion à des appels en vue d’une modification de la Constitution.
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Monseigneur vous parlez au vent personne ne vous écoute le Liban va mal très mal et Hassouna est là pour donner les ordres des Ayattollah
Eleni Caridopoulou
17 h 59, le 18 janvier 2021