Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Nucléaire iranien

Pour Téhéran, le retour de Washington à l'accord peut attendre

Les Gardiens de la Révolution dévoilent "une des bases de missiles stratégiques de (leur) marine", située sur "les rives du golfe Persique", en publiant des photos et une vidéo, mais sans préciser sa localisation exacte.

Pour Téhéran, le retour de Washington à l'accord peut attendre

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei dans la capitale Téhéran le 8 janvier 2021. Photo site internet officiel de Khamenei /Handout via REUTERS

Téhéran n'est pas pressée de voir les Etats-Unis revenir à l'accord international sur le nucléaire iranien et exige avant tout la levée des sanctions américaines qui asphyxient son économie, a déclaré vendredi le guide suprême iranien.

La question n'est pas "que l'Amérique revienne ou non ; nous ne sommes pas pressés et nous n'insistons pas pour qu'elle revienne", a déclaré l'ayatollah Ali Khamenei, "notre demande rationnelle et logique est la levée des sanctions".

En 2015, la République islamique et le Groupe des Six (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) ont conclu à Vienne un Plan d'action global commun (PAGC) censé régler la question nucléaire iranienne après douze années de tensions. L'accord offre à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange d'une limitation drastique de son programme nucléaire et de garanties prouvant qu'il ne se dote pas de la bombe atomique. Mais ce pacte menace de voler en éclats depuis que le président américain, Donald Trump, en a retiré son pays en 2018 avant de rétablir et d'intensifier des sanctions économiques punitives au nom d'une politique de "pression maximale" contre l'Iran.

Signes d'ouverture  
Le retour des sanctions a privé la République islamique des bénéfices économiques qu'elle attendait de l'accord de Vienne en faisant fuir les investisseurs étrangers et en réduisant comme peau de chagrin le commerce extérieur du pays (en premier lieu ses exportations pétrolières), ce qui a plongé l'Iran dans une violente récession dont il peine encore à sortir. En riposte, Téhéran s'est affranchi progressivement depuis 2019 de la plupart de ses engagements pris à Vienne pour forcer (jusqu'ici sans succès) les autres partenaires de l'accord à l'aider à contourner les sanctions américaines.

La victoire de Joe Biden face à M. Trump à la présidentielle américaine laisse présager un changement d'attitude de Washington vis-à-vis de Téhéran. Le président élu a signalé son intention de ramener les Etats-Unis dans le giron du PAGC, mais pose des conditions inacceptables pour l'Iran.

Lire aussi

Un an après la mort de Soleimani, l’Iran contraint de faire profil bas

Si le président iranien, Hassan Rohani, a multiplié les signes d'ouverture ces dernières semaines à l'attention du futur gouvernement américain, il a aussi conditionné le retour des Etats-Unis à l'accord de Vienne à la levée des sanctions américaines réimposées ou instituées depuis 2018. M. Khamenei, de son côté, a redit que son pays était prêt à revenir à l'application pleine et entière de l'accord sitôt que les sanctions américaines seraient levées et que la République islamique peut engranger les bénéfices qu'elle attend du PAGC.
Sous la pression des conservateurs, majoritaires au Parlement depuis février, le gouvernement modéré-réformateur de M. Rohani a relancé cette semaine les activités d'enrichissement de l'uranium iraniennes à hauteur de 20%, niveau que pratiquait le pays avant l'accord de Vienne, ce qui fait encore monter les enjeux d'une éventuelle future négociation avec les Etats-Unis. Ennemis depuis plus de 40 ans, la République islamique et Washington se sont retrouvés par deux fois au bord de la guerre depuis juin 2019 sur fond de tensions autour du PAGC mais aussi d'escalade militaire dans le Golfe.

Anniversaire tragique 
Dans ce climat toujours très tendu, les Gardiens de la Révolution ont dévoilé "une des bases de missiles stratégiques de (leur) marine", située sur "les rives du golfe Persique", en publiant des photos et une vidéo, mais sans préciser sa localisation exacte.

Cette annonce de l'armée idéologique de la République islamique survient un an jour pour jour après le drame du Boeing de la compagnie Ukraine International Airlines abattu par deux de leurs missiles peu après son décollage de Téhéran. Les 176 personnes à bord de l'appareil, en majorité des Iraniens et des Canadiens, pour beaucoup binationaux, ont péri dans ce drame provoqué, selon les autorités iranienne par une "erreur". La catastrophe, qui a provoqué en Iran une grave crise de confiance envers les autorités, a fait l'objet de commémorations nettement moins marquées que celles pour le premier anniversaire de la mort du général Qassem Soleimani, éliminé le 3 janvier 2020 dans une attaque de drone américaine à Bagdad. Dans un communiqué commun, les autres pays ayant perdu des ressortissants dans le drame (Afghanistan, Canada, Royaume-Uni, Suède et Ukraine) ont appelé "instamment" vendredi Téhéran à faire toute la lumière dessus et à "rendre justice aux familles des victimes".

Téhéran n'est pas pressée de voir les Etats-Unis revenir à l'accord international sur le nucléaire iranien et exige avant tout la levée des sanctions américaines qui asphyxient son économie, a déclaré vendredi le guide suprême iranien.La question n'est pas "que l'Amérique revienne ou non ; nous ne sommes pas pressés et nous n'insistons pas pour qu'elle revienne", a déclaré...

commentaires (5)

ESPEREZ ET REVEZ ! RIEN NE CHANGERA POUR VOUS.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 49, le 08 janvier 2021

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • ESPEREZ ET REVEZ ! RIEN NE CHANGERA POUR VOUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 49, le 08 janvier 2021

  • Messieurs les Ayatollah , figli di buona donna , laissez le Liban tranquille ....

    Eleni Caridopoulou

    13 h 15, le 08 janvier 2021

  • what comes around goes around Meaning: One's actions or behaviour will eventually have consequences for one, even if indirectly. The phrase typically refers to one being a victim of the same negative circumstances that they have inflicted on others. Prov. The results of things that one has done will someday have an effect on the person who started the events.

    Marwan Takchi

    13 h 01, le 08 janvier 2021

  • ET LES SANCTIONS QUE LE PEUPLE LIBANAIS SUBIT DE VOTRE PART ? ILS NE SONT PAS LÉGITIMES NOS DEMANDES QUE VOUS AMENEZ VOS MISSILES AVEC VOUS ET QUE VOUS ALLEZ SE BATTRE AVEC ISRAEL AILLEURS OU CHEZ VOUS ? CE N'EST PAS LA LIBÉRATION DE PALESTINE QUI NOUS OCUPPE, C'EST NOTRE LIBÉRATION À NOUS DE VOS ARMEZ INSTALLÉS CHEZ NOUS DEVANT NOS PORTES.

    Gebran Eid

    12 h 12, le 08 janvier 2021

  • Eh bien appliquez " ce droit usurpé" aux autres nations : Par ex ? A celui du liban où vous avez envahi le pays, armé des milices et vous faites vos guerres à partir du liban ( sans parler de la syrie ou ailleurs). LE DROIT USURPE AUX LIBANAIS par votre milice au liban doit AUSSI compter dans la balance.

    LE FRANCOPHONE

    11 h 36, le 08 janvier 2021

Retour en haut