La présidence du gouvernement libanais a annoncé jeudi, au premier jour d'un reconfinement du pays pour trois semaines, une série de modifications et de clarifications aux mesures déjà en place. Celles-ci ne font toujours pas l'unanimité des experts et de certains responsables, qui y voient un laxisme des autorités et un manque de sérieux dans leurs efforts pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Une circulaire publiée par la présidence du Conseil précise que le fonctionnement du ministère des Finances sera revu à la hausse, avec un maximum de 50% de sa capacité, et non plus 25% comme mentionné précédemment, et ce afin de permettre entre autres d'accélérer le travail sur le Budget de 2021.
Par ailleurs, le texte explique que les voyageurs arrivant au Liban à partir du 11 janvier et ayant obtenu un PCR négatif après un test effectué à leur arrivée à l'aéroport de Beyrouth peuvent quitter l'hôtel où ils se seraient isolés, sans attendre le délai maximal de 72h.
Le gouvernement de Hassane Diab précise que seuls les membres de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) et non tous les employés de l'ONU, sont exemptés des mesures de bouclage.
Sur un autre plan, l'exemption accordée aux sociétés qui produisent les désinfectants et autres produits de nettoyage et de protection médicale (masques et autres) est revue de sorte à ce qu'elle ne concerne que la production de ce matériel et non sa distribution. En outre, le personnel religieux assumant des responsabilités dans les centres sociaux est lui aussi exempté du bouclage généralisé.
Enfin, une exemption est accordée aux travaux de restauration et de soutènement urgents dans les quartiers sinistrés par la gigantesque explosion du 4 août au port de Beyrouth. Cette modification fait suite à une polémique qui a opposé le député de Beyrouth Imad Wakim au ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, à qui il reprochait de ne pas avoir mentionné les quartiers sinistrés dans la série d'exemptions.
Plusieurs modifications ont par ailleurs été apportées aux horaires d'ouverture de certains commerces et services. Les marchés de vente en gros de fruits et légumes pourront ouvrir entre 2h et 14h, les journaux et magazines ainsi que leurs sociétés de distribution pourront fonctionner entre 5h et midi, les fournisseurs d'accès Internet et les générateurs électriques privés ainsi que leurs équipes de maintenance pourront, eux, fonctionner 24h sur 24. De même pour les boulangeries et les sociétés de ramassage et de traitement des déchets. Les sociétés en charge des demandes de visas auprès des ambassades au Liban pourront, elles, ouvrir entre 8h et 15h.
Mardi, le gouvernement avait annoncé les modalités du quatrième confinement, qui prévoit un couvre-feu entre 18h et 5h, la circulation alternée des voitures, ainsi que la fermeture de nombreux secteurs. Toutefois, une longue série d'exceptions avait également été prévue, dans une tentative de ménager l'économie d'un pays déjà en crise depuis plus d'un an. Ces exceptions sont dénoncées par de nombreux experts qui y voient un manque de sérieux dans la volonté de lutter contre la pandémie.
Les plus commentés
Rencontre Berry-Mikati-Joumblatt : les chrétiens fustigent une « absence inacceptable », mais...
Guerre au Liban : comment expliquer le silence de Samir Geagea
Bassil à « L’OLJ » : L’heure est à l’unité, non aux tiraillements internes