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Dernières Infos - Explosions de Beyrouth

Des manifestants appellent le juge Sawan à "poursuivre sans délai l'enquête"

Des manifestants appellent le juge Sawan à

Un hélicoptère de l'armée libanaise tente d'éteindre l'incendie provoqué par l'explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020. Photo d'archives AFP/STR

Des manifestants issus du soulèvement populaire du 17 octobre 2019 ont tenu samedi un sit-in devant le domicile du juge d'instruction près la Cour de justice Fadi Sawan, et l'ont appelé à poursuivre sans délai l'enquête sur la double explosion meurtrière au port le 4 août dernier. Ils ont marché de la place Sassine au domicile du juge, dans le quartier d'Achrafieh à Beyrouth, réclamant que justice soit rendue. L'enquête, suspendue le 18 décembre dernier suite à un recours présenté contre le juge Sawan par deux députés et ex-ministres inculpés, piétine.

"Nous sommes venus vous demander de poursuivre l'enquête immédiatement et sans délai. Vous êtes obligé d'informer l'opinion publique de la partie qui a fait entrer les tonnes de nitrates et qui les a fait exploser", a affirmé une porte-parole autoproclamée du mouvement. "Nous sommes là pour vous dire : assez de prendre à la légère la douleur et le sang des Libanais. Le sang des Libanais est plus important que les immunités, les parlementaires, les ministres et les présidents, et plus important que la Cour de cassation", a-t-elle encore estimé, en référence à l'invocation par les inculpés de leur immunité parlementaire. "La loi vous permet de poursuivre l'enquête malgré le recours pour suspicion légitime", a-t-elle rappelé.

Le 4 août, une gigantesque explosion au port de Beyrouth dans un entrepôt où se trouvaient des tonnes de nitrates d'ammonium, stockées sans mesures de précaution depuis plusieurs années, a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés. Une partie de la capitale a été entièrement ravagée. Chargé de l'enquête, le juge Sawan avait inculpé le 10 décembre le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab, et trois anciens ministres, Ali Hassan Khalil (Finances), Ghazi Zeaïter et Youssef Fenianos, qui avaient tous deux dirigé le ministère des Travaux publics et des Transports. Les quatre sont accusés de "négligence et d'avoir provoqué des centaines de décès".

Il s'agissait des premières inculpations de responsables politiques annoncées quatre mois après le drame. Plusieurs cadres sécuritaires et portuaires, notamment l'ancien directeur de la société qui gère le port, ainsi que le directeur des douanes, sont déjà sous les verrous. Ces inculpations ont toutefois provoqué une levée de bouclier au sein de la classe politique. Les mis en cause affirment que l'inculpation doit se faire à travers un vote au Parlement. L'enquête a été suspendue suite à deux recours pour "suspicion légitime" présentés par deux députés et ex-ministres accusés ayant réclamé la récusation du magistrat en charge de l'enquête. Celui-ci a remis mercredi le dossier de l’enquête dans son intégralité à la Chambre pénale près la Cour de cassation afin qu’elle entame son examen de la demande de transfert suite au recours des deux hommes politiques.

Plusieurs sit-in devant le domicile du juge Sawan ont déjà eu lieu depuis le début de l'enquête, alors que les autorités locales ont refusé toute enquête internationale sur l'explosion.

Des manifestants issus du soulèvement populaire du 17 octobre 2019 ont tenu samedi un sit-in devant le domicile du juge d'instruction près la Cour de justice Fadi Sawan, et l'ont appelé à poursuivre sans délai l'enquête sur la double explosion meurtrière au port le 4 août dernier. Ils ont marché de la place Sassine au domicile du juge, dans le quartier d'Achrafieh à Beyrouth, réclamant...