Inquiétude pour la santé d'une Allemande en détention

La fille d'une ressortissante germano-iranienne détenue en Iran depuis octobre a appelé mardi à sa libération immédiate, invoquant notamment la dégradation de son état de santé.

"Je m'alarme pour deux raisons : son état de santé et sa détention provisoire sans cesse prolongée", a déclaré à l'AFP Mariam Claren, selon laquelle sa mère, Nahid Taghavi, âgée de 66 ans, est détenue à l'isolement dans la prison d'Evin en Iran. Cette architecte, qui milite depuis des années pour les droits humains en Iran, en particulier les droits des femmes, a été arrêtée dans son appartement à Téhéran le 16 octobre 2020, selon l'ONG Société internationale pour les droits de l'Homme (SIDH).

La santé de Nahid Taghavi "se détériore rapidement", affirme Mme Claren dans un communiqué. Sa mère souffre d'un diabète de type 2 qui était sous contrôle, précise-t-elle, mais ses symptômes se sont aggravés "après 73 jours d'isolement dans la prison d'Evin et le stress de 73 jours d'interrogatoires". Sans traitement, elle pourrait souffrir de "lésions rénales, de problèmes nerveux, de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral", ajoute Mme Claren qui vit en Allemagne. "Assez, c'est assez. Elle doit être libérée immédiatement et sans condition", affirme le communiqué. 

"Nous nous efforçons d'avoir un accès consulaire à la personne concernée", a indiqué une source au ministère allemand des Affaires étrangères, interrogée sur la situation de Mme Taghavi.

Sa fille a précisé à l'AFP avoir des nouvelles de sa mère grâce au frère de celle-ci qui vit en Iran et avec lequel la détenue peut s'entretenir au téléphone.

Le ministère des Affaires étrangères allemand avait diffusé en novembre une note déconseillant vivement aux binationaux possédant la nationalité iranienne de se rendre en Iran, au risque de s'y faire arrêter "sans raison compréhensible". Le ministère allemand soulignait également qu'en cas d'arrestation, l'assistance consulaire "est considérablement limitée, voire impossible".