Le rassemblement des minotiers a annoncé lundi qu'il n'avait pas modifié les prix de la farine "extra" et "zéro", utilisée dans différentes préparations dans les boulangeries, et qu'il continuait à la livrer quotidiennement aux boulangeries. Ce communiqué a été publié par le rassemblement alors que des rumeurs circulaient ces derniers jours sur une possible levée des subventions sur la farine, notamment celle destinée à la confection des "mana’iche", ce qui aurait pour conséquence directe une augmentation de leur prix.
"Conformément à la demande en ce sens exprimée par le ministre sortant de l'Economie, Raoul Nehmé, le rassemblement annonce que les minotiers appliquent les mêmes prix pour la farine "extra" et "zéro" que ceux qui étaient observés précédemment et qu'il s'assure de fournir ces produits normalement" aux boulangeries, peut-on lire dans leur communiqué. Le texte souligne toutefois que le ministère était actuellement en train d'"étudier" une révision des prix de ces types de farine, et qu'un nouveau tarif à la tonne devrait être annoncé ultérieurement. "Les minotiers continuent de fournir cette farine quotidiennement", précise le texte.
La rationalisation des subventions de la Banque du Liban (BDL) sur le blé, l'essence, les médicaments et les denrées alimentaires est actuellement étudiée par l'exécutif, alors que les réserves de la BDL s'épuisent et ne suffiraient plus que pour deux mois comme l'a annoncé son gouverneur, Riad Salamé, il y a deux semaines. La question se pose de maintenir ou pas les différents mécanismes de subvention des importations de produits stratégiques ou de première nécessité, tous mis en place depuis octobre 2019 par la Banque centrale – avec l’appui de l’exécutif pour une partie d’entre eux. L'éventualité d'une levée des subventions sur la farine avait provoqué, la semaine dernière, des manifestations dans différentes régions du Liban. Le groupe de travail ministériel en charge de ce dossier avait prévu, dans une série de "principes" à ce sujet, que le prix du pain arabe ne serait pas affecté par une rationalisation des subventions.
Sur la base de mécanismes mis en place pour faire face à la dépréciation de la livre, qui a perdu près de 80 % de sa valeur, la BDL subventionne les produits de première nécessité au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar. Le taux dollar/livre, qui a commencé à s’effondrer au début de la crise il y a plus d’un an, gravite depuis plusieurs jours autour de 8 000 livres pour un billet vert sur le marché noir.
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