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Les relations du Maroc avec Israël étaient "déjà normales", affirme le ministre marocain des AE

Les relations du Maroc avec Israël étaient

Les drapeaux du Maroc et d'Israël. Photos AFP / Jody AMIET et JACK GUEZ

Les relations entre le Maroc et Israël étaient "déjà normales" avant l'accord annoncé jeudi par le président américain Donald Trump, a soutenu le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita dans un rare entretien dimanche au quotidien israélien Yediot Aharonot. "De notre point de vue, nous ne parlons pas de normalisation parce que les relations étaient déjà normales - nous parlons de rétablir les relations entre les deux pays comme elles l'étaient - car il y a toujours eu des relations. Elles n'ont jamais cessé", a affirmé M. Bourita au titre le plus vendu de la presse hébraïque. Le président américain sortant Donald Trump a annoncé jeudi un accord de normalisation entre le Maroc et Israël et la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole disputée avec les indépendantistes du Front Polisario.

Cette seconde initiative a été saluée comme une victoire diplomatique par le royaume. Dimanche matin, un millier de personnes, agitant des drapeaux marocains, ont manifesté devant le Parlement à Rabat pour exprimer leur soutien au "Sahara marocain" - ils étaient des milliers la veille à Laâyoune, la principale ville de l'ancienne colonie espagnole. Sur le volet israélo-marocain de l'annonce, le Maroc, qui avait déjà entretenu des relations officielles avec Israël à la fin des années 1990, est devenu jeudi le quatrième pays arabe à s'engager cette année sur la voie d'une normalisation avec l'Etat hébreu, après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan. "Les relations entre Israël et le Maroc sont spéciales et ne peuvent être comparées aux relations qu'Israël entretient avec aucun autre pays arabe", a encore argué M. Bourita. "Le Maroc a une histoire importante avec la communauté juive, une histoire particulière dans le monde arabe. Le roi (...) et les rois précédents, dont Hassan II, respectaient les juifs et les protégeaient", a-t-il ajouté.

Abbas au Qatar

Dimanche, Robert O'Brien, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, a lui aussi évoqué cet accord lors d'une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. "Le Maroc va bénéficier du soutien de la communauté juive marocaine" en Israël, a-t-il déclaré, rappelant que beaucoup de citoyens israéliens avaient des origines marocaines. Environ 250.000 juifs marocains ont immigré en Israël depuis la création de l'Etat en 1948, selon un rapport du Parlement israélien.

Salué par la classe politique et la presse israéliennes, l'accord entre Israël et le Maroc a été dénoncé par les dirigeants palestiniens. Afin de s'opposer d'une voix commune à la normalisation entre l'Etat hébreu et des pays arabes, les deux principaux partis palestiniens, le Fatah laïc de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, et les islamistes du Hamas au pouvoir à Gaza, avaient annoncé des pourparlers en vue de leur réconciliation, voire la tenue d'élections.

Dimanche, le président Abbas était attendu au Qatar pour une visite de deux jours lors de laquelle il doit rencontrer l'émir, Tamim ben Hamad Al-Thani, dont le pays est l'un principaux bailleurs à Gaza. Les services de M. Abbas n'ont pas indiqué s'il allait rencontrer des dirigeants du Hamas établis dans l'émirat.

Lors d'une discussion en ligne avec quelques journalistes, l'ancien ambassadeur d'Israël à l'ONU Danny Danon a lui estimé dimanche que les Palestiniens devaient "comprendre" l'existence d'un "nouveau paradigme". L'ancien "était qu'Israël ne pouvait avoir de relations avec d'autres pays arabes tant qu'il n'y avait pas d'accord avec les Palestiniens. Le nouveau paradigme est que nous (Israël) commençons à développer des relations avec le monde musulman et des pays arabes, et ensemble, avec eux, nous approchons les Palestiniens".

Les relations entre le Maroc et Israël étaient "déjà normales" avant l'accord annoncé jeudi par le président américain Donald Trump, a soutenu le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita dans un rare entretien dimanche au quotidien israélien Yediot Aharonot. "De notre point de vue, nous ne parlons pas de normalisation parce que les relations étaient déjà normales -...