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Lifestyle - This is America

Le rituel gourmand du Noël américain, un vrai melting-pot

Après avoir décoré l’arbre de Noël et avoir « shop till drop », les Américains se tournent vers les traditions gourmandes des fêtes de fin d’année : « Eggnog », « Christmas Cake » et « The Feast of Seven Fishes ». Des saveurs venues d’ailleurs...

Le rituel gourmand du Noël américain, un vrai melting-pot

On trinque à l’« Eggnog ». Photo d'illustration Bigstock

Dans les 55 États américains, après le Black Friday, d’iconiques gourmandises annonciatrices de la période des fêtes de fin d’année apparaissent sur les marchés, que l’on ne trouvera plus en janvier. On les déguste pour célébrer un joyeux Noël, une année prospère et une kyrielle d’autres bons vœux sans vraiment penser à leur symbolique ou à leurs origines. Ils sont tous issus du melting-pot de ce continent, rappelle une écrivaine américaine, Tanya Gulevich, qui réside dans la région cosmopolite de la Baie de San Francisco et issue de grands-parents émigrés européens. Dans un ouvrage intitulé Encyclopedia of Christmas, réédité en raison de son succès, elle revient sur les arcanes religieuses, légendaires et réjouissantes de Noël, ainsi que sur des spécialités qui mettent les papilles en fête. Ainsi, le lecteur saura tout sur ces traditions culinaires et d’abord que le rituel débute par la préparation d’un bon Eggnog (lait de poule), dégusté et servi autour de réunions amicales et familiales tout au long du mois de décembre.

L’« Eggnog », enivrant

Cette préparation, composée d’un jaune d’œuf, de lait et de sucre, était à l’origine utilisée comme un remède reconstituant. Au XVIIe siècle, l’aristocratie anglaise en avait fait son drink d’hiver préféré, en y incorporant du sherry, du cognac ou du Madère pour le conserver et agrémenté de noix de muscade pour le parfumer.

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C’était là des produits coûteux (même les œufs l’étaient à l’époque), que les gens peu fortunés ne pouvaient se payer. Petit à petit, cette boisson s’est répandue, tout en restant réservée à des occasions spéciales, Noël en tête. Au XVIIIe siècle, les colons anglais installés aux États-Unis s’en sont donné à cœur joie, car le cognac et le rhum y étaient très abordables. Depuis, les Américains trinquent de cette manière durant les fêtes (et même plus que l’Angleterre). Selon la page Wikipedia consacrée au Eggnog, en 2019, ils auraient dépensé quelque 185 millions de dollars pour ce breuvage.

L’incontournable « English Christmas Pudding ». Photo d'illustration Bigstock

Le « Christmas Cake », péché mignon de l’époux de la reine Victoria

Ce gâteau de Noël, qui a connu sa gloire durant l’opulente ère victorienne, était à l’origine fourré de viande hachée, avant d’être remplacée plus tard par des fruits secs et des noisettes. Le prince Albert, époux de la reine Victoria et grand amateur de puddings riches en ingrédients et en goût, avait fait réaliser une version avec des figues et des prunes arrosées de cognac, qui était devenu le dessert de Noël par excellence. La confection de ce gâteau, à une époque où le sucre n’était pas très répandu, a gagné en douceur avec l’ajout des fruits secs. Son succès outre-Atlantique lui a valu d’être célébré dans la populaire chanson de Noël, signée dans les années 40 par le compositeur américain Mel Tormé et intitulée We Wish You a Merry Chrismas, où il est notamment dit : « Can bring you some figgy pudding and a cup of good cheer » (on peut vous rapporter un pudding aux figues et une coupe de bonne humeur).

La « Vigile des Seven Fishes », comme en Italie

Plusieurs familles américaines d’origine italienne célèbrent, quant à elles, la Vigile à la veille de Noël autour d’une luxueuse table où sont placés sept différents mets à base de poisson, afin de marquer la fin d’un jeûne d’une semaine précédant la naissance de l’Enfant Jésus. Les viandes et le laitage sont exclus, comme prôné il y a longtemps par l’Église catholique. Cette coutume, que beaucoup croient encore être américaine, a en fait été introduite par des émigrés italiens à New York d’abord au XVIIIe siècle puis dans les autres États.

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Selon la coutume, une morue salée baptisée Bacloa doit trôner, quelle que soit la variété des assiettes, présentées à table. Quant au nombre sept, il est souvent mentionné dans l’Ancien et le Nouveau Testament : le « septième » jour du repos du Seigneur, après la création du monde. Sans oublier les sept sacrements et les sept péchés capitaux.

Nat King Cole chante les marrons grillés du Vieux Continent

Il est dit que décembre est le mois de l’année où en Amérique l’on célèbre ce fruit du Vieux Continent en le chantant et en le dégustant, même si les marronniers ne poussent plus aux USA depuis qu’ils ont été anéantis par un champignon au début du XXe siècle. Depuis, ils sont importés, principalement d’Italie, et consommés en fin d’année. Hors de question pour les Américains de festoyer sans cette belle expérience autour du feu, familiale et amicale, et telle que mise en musique par un compositeur des années 40, toujours par Mel Tormé, sous le titre Chestnuts Roasting on an Open Fire. Interprété ensuite par l’indémodable Nat King Cole, cet air est même devenu un grand hit.

Dans les 55 États américains, après le Black Friday, d’iconiques gourmandises annonciatrices de la période des fêtes de fin d’année apparaissent sur les marchés, que l’on ne trouvera plus en janvier. On les déguste pour célébrer un joyeux Noël, une année prospère et une kyrielle d’autres bons vœux sans vraiment penser à leur symbolique ou à leurs origines. Ils sont tous...

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Le ‘mince meat’ utilisé dans les douceurs britanniques n’a rien à voir avec la viande hachée. Il est fait à partir de fruits, fruits secs, amandes et épices. Il est utilisé aussi comme farce pour les ‘mince pies’ servies à la période de Noël. https://www.deliaonline.com/recipes/books/delias-happy-christmas/home-made-christmas-mincemeat

Peilow Lamia

11 h 18, le 11 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • Le ‘mince meat’ utilisé dans les douceurs britanniques n’a rien à voir avec la viande hachée. Il est fait à partir de fruits, fruits secs, amandes et épices. Il est utilisé aussi comme farce pour les ‘mince pies’ servies à la période de Noël. https://www.deliaonline.com/recipes/books/delias-happy-christmas/home-made-christmas-mincemeat

    Peilow Lamia

    11 h 18, le 11 décembre 2020

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