Les députés aounistes appellent le gouvernement démissionnaire à "assumer ses responsabilités"

Le groupe parlementaire aouniste, dit "du Liban fort", a appelé mercredi le cabinet démissionnaire de Hassane Diab à "prendre ses responsabilités" en ce qui concerne l'étude en cours concernant la rationalisation des subventions de la Banque du Liban, estimant que les deniers publics ont été "gaspillés" pendant des mois "sous prétexte" de ces subventions. 

Les autorités planchent actuellement sur une rationalisation des mécanismes de subvention de certains produits, ce qui pourrait mécaniquement provoquer une hausse substantielle de leur prix. Mis en place pour faire face à la dépréciation de la livre, qui a perdu près de 80% de sa valeur, le financement des importations par les réserves de la Banque du Liban bénéficie aux importateurs de carburant, de blé, de médicaments, d’équipements médicaux et de matières premières destinées à l’industrie pharmaceutique. Ces mécanismes doivent être rationalisés alors que les réserves de la BDL d'où proviennent les dollars requis pour ces subventions, sont presque épuisées.

Le groupe aouniste a appelé le gouvernement démissionnaire de Hassane Diab a "prendre ses responsabilités" pour s'assurer que les aides bénéficieront directement à ceux qui en ont besoin. Le gouvernement doit "mettre un terme au gaspillage financier qui a lieu sous prétexte de subventions et poursuivre toutes les personnes s'octroyant le monopole de produits ou provoquant la disparition du marché de certaines denrées essentielles subventionnées", ont encore souligné les députés aounistes.

Concernant la formation du prochain cabinet, les députés ont réitéré leur attachement à une "collaboration totale" entre le Premier ministre désigné Saad Hariri, et le chef de l'État Michel Aoun. Et d'appeler à nouveau à ce que des "critères justes et équilibrés" soient utilisés pour mettre sur pied l'équipe Hariri. 

Le groupe aouniste s'est par ailleurs interrogé sur l'avancée de l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth. Selon le communiqué diffusé à l'issue d'une réunion par visioconférence, il a appelé à ce que "toute personne dont l'implication est prouvée" dans la catastrophe en assume la responsabilité et à ce que des procès "justes" soient lancés.

Les députés aounistes ont enfin fait porter à l'exécutif "la responsabilité de mettre en œuvre l'audit juricomptable" des comptes de la Banque du Liban et demander à ramener au Liban le cabinet Alvarez & Marsal, qui avait jeté l'éponge il y a trois semaines.