L'aboutissement du processus de paix avec les talibans permettrait au gouvernement afghan de se concentrer sur la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique, a expliqué samedi à l'AFP le conseiller à la sécurité nationale d'Afghanistan.
"L'une des raisons pour lesquelles nous nous focalisons sur ce processus de paix avec les talibans c'est parce que si nous devions parvenir à la paix avec (eux), nos forces de sécurité pourraient orienter leurs capacités contre des groupes terroristes comme Daech", a déclaré Hamdullah Mohib, utilisant l'acronyme arabe de l'EI.
Le gouvernement afghan et les talibans ont engagé des pourparlers de paix en septembre au Qatar. Ces premières négociations directes interafghanes font suite à un accord historique entre les Etats-Unis et les talibans en février. "C'est un conflit long, quatre décennies --pour y mettre un terme, il y a bien sûr beaucoup de griefs à examiner", a-t-il relevé, en marge d'une conférence sur la sécurité à Bahreïn. Mais "la population afghane réclame la fin de ce conflit".
L'Afghanistan subit une recrudescence des violences depuis plusieurs mois. L'EI a revendiqué une série d'attentats, notamment contre l'université de Kaboul début novembre qui a fait 22 morts.
Pour M. Mohib, le groupe jihadiste a été chassé des territoires qu'il contrôlait en Irak et en Syrie mais il a maintenu un "réseau de terrorisme". "Nous travaillons d'arrache-pied pour les empêcher d'attaquer nos villes", a-t-il affirmé. Mais "nous faisons face à de nombreuses menaces".
Les Etats-Unis ont accepté le retrait des troupes étrangères d'Afghanistan en échange de garanties en matière de sécurité et d'un engagement des talibans à discuter avec Kaboul. Mais les talibans ont mené ces dernières semaines des attaques quasi-quotidiennes contre les forces gouvernementales. "Les talibans veulent obtenir le meilleur avantage possible à la table des négociations", a poursuivi M. Mohib, suggérant qu'ils "testent peut-être les forces de sécurité afghanes, et peut-être aussi jusqu'où ils peuvent aller avant que nos alliés ne viennent à notre secours".
Le président américain Donald Trump, qui quitte la Maison Blanche le 20 janvier, a ordonné en novembre une nouvelle réduction du contingent américain de 4.500 à 2.500 d'ici mi-janvier. "Cela va mettre sous pression nos capacités et, bien sûr, cela va affecter les centres d'entrainement et de maintenance en cours de création", a commenté M. Mohib. "Nous dépendons toujours de la puissance aérienne des Etats-Unis pour une grande partie du conflit et nous devons maintenir cet avantage sur les talibans jusqu'à ce que nos propres capacités soient prêtes", a-t-il affirmé.
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