Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Défense

Après l'Irak et l'Afghanistan, Trump sonne in extremis le retrait de Somalie

Des passants sur le lieu d'un attentat à la voiture piégée, à Mogadiscio, en Somalie, le 30 septembre 2019. Photo d'illustration AFP / Abdirazak Hussein FARAH

Donald Trump a "ordonné" le retrait de la "majorité" des troupes américaines de Somalie "d'ici début 2021", c'est-à-dire juste avant son propre départ du pouvoir, après avoir déjà accéléré le désengagement d'Afghanistan et d'Irak pour tenir sa promesse de "mettre un terme aux guerres sans fin".

Le président sortant des Etats-Unis a décidé de "repositionner en dehors de Somalie d'ici début 2021 la majorité du personnel et des moyens militaires", a annoncé vendredi le Pentagone dans un communiqué. "Une partie des forces pourront être redéployées en dehors de l'Afrique de l'Est. Toutefois, le reste des forces seront repositionnées de Somalie vers les pays voisins afin de permettre des opérations transfrontalières par les Etats-Unis et les forces partenaires, pour maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes", a-t-il ajouté.

Quelque 700 soldats des forces spéciales américaines forment et conseillent l'armée somalienne dans ce pays pauvre de la Corne de l'Afrique ravagé par les conflits face aux jihadistes shebab, affiliés à el-Qaëda.

"Les Etats-Unis ne se retirent pas ni se désengagent d'Afrique", a assuré le Pentagone. "Nous continuerons d'affaiblir les organisations extrémistes violentes susceptibles de menacer notre territoire", a-t-il ajouté, promettant de "conserver la capacité de mener des opérations contreterroristes ciblées en Somalie". Washington s'engage aussi à poursuivre ses activités de renseignement sur place.

"Guerres éternelles" 
Cette annonce permet à Donald Trump de continuer à afficher un certain désengagement de l'US Army de ses principaux théâtres d'opérations extérieures, fidèle à son engagement de "mettre un terme aux guerres sans fin" de l'Amérique, à l'unisson avec une bonne partie de l'opinion.

Depuis la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle de novembre, le milliardaire républicain, bien qu'il n'ait toujours pas admis sa défaite, tente d'accélérer le retrait de plusieurs pays, notamment d'Afghanistan et d'Irak, avant la passation du pouvoir du 20 janvier. Il n'entend laisser à son successeur que 2.500 soldats dans chacun de ces deux pays. Le futur président a lui aussi fait savoir qu'il était favorable à la fin des "guerres éternelles", et pourrait donc confirmer ces retraits pour ne maintenir sur place que de petites unités de forces spéciales chargées d'opérations contreterroristes.

En Somalie, le redéploiement annoncé "est une bonne décision", qui "semble permettre de passer d'un vaste effort visant à combattre au nom du gouvernement somalien contre les shebab à une mission plus ciblée de contreterrorisme", a estimé le cercle de réflexion proche de la gauche Defense Priorities. Les interventions militaires américaines en Somalie depuis plusieurs années "montrent que rester jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun terroriste potentiel sur le terrain signifierait ne jamais partir", a-t-elle ajouté.

Les shebab restent une menace importante, comme l'a encore affirmé l'inspecteur général du Pentagone dans un très récent rapport. Le groupe "continue à s'adapter, à résister, et reste capable d'attaquer les intérêts occidentaux et leurs partenaires en Somalie et en Afrique de l'Est", a-t-il noté.

Le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, avait lui-même reconnu mercredi que les shebab demeuraient "une menace" devant être "surveillée". Il avait expliqué que les Etats-Unis recherchaient le meilleur équilibre pour minimiser les risques en termes humains et financiers, tout en menant des "opérations contreterroristes" efficaces. "Mais aucune de ces opérations est sans risque", avait-il prévenu, rappelant le décès, en novembre, d'un agent de la CIA en Somalie. Fin novembre, juste après ce décès, le ministre américain de la Défense par intérim, Chris Miller, s'était rendu dans ce pays pour passer la fête de Thanksgiving avec ses troupes, alors que la décision d'un retrait était déjà attendue.

Donald Trump a "ordonné" le retrait de la "majorité" des troupes américaines de Somalie "d'ici début 2021", c'est-à-dire juste avant son propre départ du pouvoir, après avoir déjà accéléré le désengagement d'Afghanistan et d'Irak pour tenir sa promesse de "mettre un terme aux guerres sans fin".Le président sortant des Etats-Unis a décidé de "repositionner en dehors de Somalie...