Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Beyrouth

Marche du palais de justice vers le port, quatre mois après la double explosion

Des manifestants allumant des bougies en hommage aux victimes de la double explosion du port de Beyrouth, le 4 décembre 2020. Photo tirée de la page Facebook Akhbar al Saha

Plusieurs dizaines de manifestants ont défilé vendredi après-midi du Palais de Justice de Beyrouth jusqu'au port pour réclamer la vérité sur l'explosion du 4 août, quatre mois après le drame qui a fait 204 morts et plus de 6.500 blessés. Brandissant des drapeaux libanais, les manifestants appelaient les citoyens à descendre dans la rue, contre "la corruption, l'oppression, le confessionnalisme, le clientélisme", au cri de "Thaoura" (révolution). En tête du convoi, des manifestants tenaient une banderole sur laquelle on pouvait lire  "gouvernez au nom du peuple, plutôt que de gouverner le peuple".


Arrivés devant le port, les participants à cette manifestation ont allumé des bougies, en mémoire aux victimes. 

Un porte-parole des contestataires a, après cet hommage, lancé qu'"aujourd'hui, commence la vraie bataille pour la justice". Il a appelé à ce que le juge Fadi Sawan, qui est en charge de l'enquête sur la catastrophe du 4 août, "puisse jouir de prérogatives lui permettant de poursuivre des Premiers ministres, ministres et responsables sécuritaires" et qu'il puisse les interroger en tant qu'"accusés et non témoins", sans aucune immunité. Il a encore invité "tous les partis et responsables politiques à laisser la justice faire son travail". Il a encore annoncé que, maintenant que la revendication des proches de victimes concernant l'assimilation des personnes décédées lors de l'explosion aux "martyrs de l'armée" avait été entendue, ils allaient "continuer à lutter" pour que les droits des personnes blessées soient respectés. 

Quatre mois après l'explosion qui a dévasté une partie de Beyrouth, le gouvernement n'a toujours pas annoncé les résultats de l'enquête. Les autorités ont refusé qu'une enquête internationale soit diligentée. Une grande partie de l'opinion publique accuse les dirigeants et les politiciens, au pouvoir depuis des décennies, d'être responsables de la tragédie, en raison de leur corruption et leur incompétence. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées, dont des hauts fonctionnaires du port et des douanes mais aussi des responsables de la sécurité du port.

Le plus grave étant que la plupart des dirigeants étaient au courant des dangers que posait le stockage d'une énorme de nitrate d'ammonium au port de Beyrouth, à quelques centaines de mètres seulement des quartiers résidentiels de Beyrouth, déplorent les proches des victimes et des militants. Le président Michel Aoun, le Premier ministre sortant Hassane Diab, des membres de son gouvernement mais aussi des responsables des services de sécurité avaient été avertis du danger.


Plusieurs dizaines de manifestants ont défilé vendredi après-midi du Palais de Justice de Beyrouth jusqu'au port pour réclamer la vérité sur l'explosion du 4 août, quatre mois après le drame qui a fait 204 morts et plus de 6.500 blessés. Brandissant des drapeaux libanais, les manifestants appelaient les citoyens à descendre dans la rue, contre "la corruption, l'oppression, le...