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Violences contre un producteur noir : le parquet demande l'inculpation des policiers

Violences contre un producteur noir : le parquet demande l'inculpation des policiers

Photo AFP / Michel Zecler / GS Group

Le Parquet de Paris a réclamé l'inculpation de quatre policiers mis en cause dans le passage à tabac d'un producteur de musique noir, une affaire qui a enflammé un débat en France sur les violences policières et contribué à la mobilisation contre une nouvelle loi sécuritaire.

Le parquet a requis leur mise en examen (inculpation) pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" et la détention provisoire pour trois d'entre eux, en confiant les investigations à un juge d'instruction - qui devra décider s'il suit ses réquisitions.

Dans un contexte politique tendu pour le gouvernement, qui s'est mis à dos journalistes, documentaristes, défenseurs des droits notamment ainsi qu'une partie de la population avec une proposition de loi "Sécurité Globale", le site Loopsider avait fait éclater le scandale jeudi.

Loopsider a publié la vidéo de Michel Zecler, violemment frappé -- "pendant près de 6 minutes" -- dans son studio de musique, le 21 novembre à Paris, par trois policiers, avant qu'un quatrième ne vienne jeter depuis l'extérieur une grenade lacrymogène à l'intérieur du local. Une seconde vidéo diffusée vendredi montre M. Zecler être de nouveau frappé dans la rue, une fois extrait du studio, entouré par de nombreux policiers qui ne réagissent pas. M. Zecler a affirmé avoir été traité à plusieurs reprises de "sale nègre", ce que les policiers ont contesté.

La demande d'inculpation des trois premiers a été assortie de la circonstance agravante de "propos à caractère raciste", mais aussi de "faux en écriture publique", a indiqué le procureur de la République de Paris Rémy Heitz. Le parquet réclame que le quatrième agent, soupçonné d'avoir jeté la grenade lacrymogène, soit placé sous contrôle judiciaire.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé jeudi leur révocation "dès que les faits ser(aient) établis par la justice". Il les a accusés d'avoir "sali l'uniforme de la République".

"Honte"

Le président Emmanuel Macron est sorti de son silence vendredi pour exprimer sa "honte" face à ces images, dont la "viralité traduit l'appréhension du public quant à la violence policière", a souligné le quotidien Le Monde.

Pour la troisième fois cette année, le chef de l'État a demandé au gouvernement de lui faire rapidement des propositions "pour lutter plus efficacement contre toutes les discriminations" et "réaffimer le lien de confiance" entre la population et les citoyens. La présidence a indiqué dimanche avoir appelé Michel Zecler, sans autre précision.

Cette affaire a apporté de l'eau au moulin de la coordination #StopLoiSécuritéGlobale, qui rassemble notamment des syndicats de journalistes et des associations de défense des droits humains, selon laquelle le texte soutenu par M. Darmanin "vise à porter atteinte à la liberté de la presse, à la liberté d'informer et d'être informé".

La coordination s'insurge notamment contre une disposition de la proposition de loi "Sécurité globale" visant à encadrer l'image des policiers. Elle fait valoir que bon nombre de violences policières seraient restées impunies si elles n'avaient pas été capturées par des caméras. Rencontrant l'approbation sur ce point du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti.

A son appel, des "marches pour les libertés" et contre les violences policières, parfois émaillées de violences, ont réuni samedi plus de 130.000 personnes dans le pays, selon le ministère de l'Intérieur, 500.000 selon les organisateurs.

La coalition a "fermement" dénoncé ces "quelques dégradations et violences à Paris et à Lyon", et "des violences contre des policiers" après la fin de la manifestation parisienne. Une soixantaine de membres des forces de l'ordre ont été blessés dans le pays et 81 personnes interpellées, selon le gouvernement.

A Paris, un photographe syrien indépendant collaborateur de Polka et de l'AFP, Ameer al Halbi, 24 ans, qui couvrait la manifestation, a été blessé au visage et à la tête. Une enquête "administrative interne" a été ouverte, ce que réclamait l'AFP.

Le Parquet de Paris a réclamé l'inculpation de quatre policiers mis en cause dans le passage à tabac d'un producteur de musique noir, une affaire qui a enflammé un débat en France sur les violences policières et contribué à la mobilisation contre une nouvelle loi sécuritaire.Le parquet a requis leur mise en examen (inculpation) pour "violences volontaires par personne dépositaire de...