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Dernières Infos - Enquête sur les explosions de Beyrouth

Brève polémique entre Berry et le député Samad autour de la lettre du juge Sawan


Brève polémique entre Berry et le député Samad autour de la lettre du juge Sawan

Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, lors d'une séance plénière au palais de l'Unesco, le 27 novembre 2020. Photo Hassan Ibrahim / Parlement libanais

La question de la demande adressée au Parlement par le juge Fadi Sawan, en charge de l'enquête sur la double explosion du 4 août dans le port de Beyrouth, a provoqué vendredi une brève altercation entre le président de la Chambre, Nabih Berry, et le député Jihad Samad, lors de la séance plénière.  Au cours de la semaine, le procureur général près la Cour de justice a demandé au Parlement, dont dépend la Haute Cour de justice chargée des affaires concernant les présidents et ministres, l'ouverture d'une enquête sur trois ministres au sein du gouvernement sortant.

Prenant la parole lors d'une réunion de la Chambre consacrée au dossier de l'audit juricomptable, Jihad Samad, député indépendant sunnite de Denniyé, a qualifié la Haute Cour de justice de "Haute Cour pour la protection des présidents et ministres". Cette remarque a été rapidement coupée par le chef du législatif. "Lorsqu'il y aura de réels actes d'accusation, se basant sur des données et des confessions, nous appliquerons la loi numéro 13", a souligné M. Berry, ajoutant que le Parlement "ne peut rien faire lorsqu'il reçoit une missive insensée", critique à peine voilée à l'attention du juge Sawan. 

Jeudi, M. Berry avait déjà réagi à l'envoi de cette lettre par Fadi Swan, en précisant que la Chambre avait "fait le nécessaire" après l'explosion du 4 août et y avait répondu. Selon des informations circulant dans les médias, la réponse du président de la Chambre avait été incendiaire à l'encontre du juge, qu'il a accusé de ne pas avoir lu la loi concernant le recours à la Haute Cour de justice. 

Les autorités ont reconnu que l’immense déflagration a été causée par l’explosion de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium qui ont pris feu dans un hangar du port où elles étaient stockées depuis 2014, sans mesures de sécurité. Elles ont toutefois refusé l'idée d'une enquête internationale sur cette affaire, malgré les appels au Liban et à l'étranger à des investigations indépendantes. L'enquête locale n'a toujours pas produit de conclusions, et 25 personnes, dont des responsables de second rang, ont jusque-là été arrêtées.

Le juge Sawan a dans ce cadre réclamé que des investigations soient menées à l'encontre du ministre des Travaux publics et des Transports Michel Najjar ainsi que sur ceux des Finances Ghazi Wazni et de la Justice Marie-Claude Najm, selon une source judiciaire anonyme qui s'est confiée à l'AFP mercredi. Selon des sources judiciaires, le juge Sawan aurait transmis sa lettre au parquet de la Cour de cassation présidé par Ghassan Oueidate qui a tenté à son tour de la transmettre au Parlement. Toutefois, le secrétariat général aurait refusé de la recevoir, estimant que le juge Sawan n’a pas la qualité pour s’adresser au Parlement et que son message doit être envoyé par les voies hiérarchiques et passer par le Conseil supérieur de la magistrature, le ministère de la Justice et enfin le Conseil des ministres.

La question de la demande adressée au Parlement par le juge Fadi Sawan, en charge de l'enquête sur la double explosion du 4 août dans le port de Beyrouth, a provoqué vendredi une brève altercation entre le président de la Chambre, Nabih Berry, et le député Jihad Samad, lors de la séance plénière.  Au cours de la semaine, le procureur général près la Cour de justice a demandé...