Après la polémique autour de l'arrestation musclée d'un avocat contrôlé à un barrage des Forces de sécurité intérieure (FSI) mercredi après-midi, la police libanaise a affirmé jeudi soir, vidéo à l'appui, que l'avocat en question avait agressé l'agent qui le contrôlait, ce qui a poussé les forces de l'ordre à arrêter l'automobiliste qui refusait d'obtempérer.
L'avocat stagiaire Éphrem Halabi roulait mercredi dans le quartier de Corniche Mazraa, avec à bord de son véhicule une jeune avocate également stagiaire. Il s’arrête à un barrage des FSI. Les agents lui demandent ses papiers, ayant noté qu’il avait enfreint le règlement de la circulation alternée dans le cadre du confinement pour lutter contre le coronavirus. S’ensuit alors une âpre discussion autour du point de savoir s’il a ou non le droit de circuler avec un numéro impair, qui était inapproprié ce jour-là. Les versions de l’avocat et des agents de sécurité diffèrent pour la suite. Le premier affirme que les agents l’ont injurié et insulté le bâtonnier Melhem Khalaf, tandis que les policiers affirment que c’est lui qui s’en est pris à eux.
Selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux jeudi, on peut voir des policiers plaquer au sol violemment l'avocat en question. Des images qui ont provoqué la colère sur Internet et dans les milieux des avocats. Mais jeudi soir, la police a publié des images de caméra-surveillance sur lesquelles ont peut clairement voir que l'avocat en question a été le premier à assener un coup à l'agent des FSI qui le contrôle, le faisant reculer de plusieurs pas en arrière.
توضيح حول حقيقة ما حصل مع أحد المُحامين المتدرّجين على حاجز لـ #قوى_الامن https://t.co/5kPA6sNC3r pic.twitter.com/tfQDuhXJvF
— قوى الامن الداخلي (@LebISF) November 26, 2020
"L'avocat stagiaire n'a pas respecté la décision du ministère de l'Intérieur concernant la circulation alternée, sachant que les avocats ne font l'objet d'aucune exemption des mesures figurant dans la décision en question", rappellent les FSI dans un communiqué. "Une fois arrivé au niveau du barrage, il (l'avocat) a protesté contre la contravention dressée à son encontre, sachant qu'il ne portait pas de masque de protection malgré la présence d'une autre personne dans sa voiture. Il est alors sorti de son véhicule et a lancé un flot d'insultes contre l'agent de circulation, ce qui a provoqué une dispute verbale entre les deux hommes. L'avocat stagiaire a ensuite frappé et poussé avec force l'agent qui a reculé de plusieurs pas en arrière et a failli être percuté par une voiture qui passait dans la rue. L'avocat est alors remonté dans son véhicule, mais l'agent lui a demandé ses papiers. Le conducteur a refusé de s'exécuter et un procès-verbal a été dressé à son encontre afin que la voiture soit remorquée. Lorsque l'avocat s'est opposé à cela et a refusé de sortir de son véhicule, les policiers se sont vus contraints de l'en extirper par la force et de le menotter malgré sa résistance (...)", ajoute la police. Elle affirme que cette méthode de menottage est "légale et correcte" et fait suite à la résistance opposée par l'avocat. "Lorsque l'avocat stagiaire est arrivé au commissariat, les menottes lui ont été retirées et il a été reçu correctement dans le bureau de l'un des officiers en attendant son interrogatoire", concluent les FSI.
Peu après cet incident, mercredi, le bâtonnier de Beyrouth, Melhem Khalaf, était intervenu en se rendant immédiatement sur les lieux de l'incident. Il a ensuite demandé à un médecin légiste d'examiner les blessures de Me Ephrem Halabi, et préparé un dossier pour porter plainte.
Les plus commentés
Derrière l’escalade du Hezbollah, un message à Israël : cette fois-ci, l’Iran ne sera pas seul
Le tandem Berry-Bassil, une machine de guerre qui fait les affaires de Nasrallah
Un déposant lance une action collective aux États-Unis contre le secteur bancaire libanais