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La communauté internationale promet 12 milliards de dollars sur 4 ans à l'Afghanistan...sous condition


La communauté internationale promet 12 milliards de dollars sur 4 ans à l'Afghanistan...sous condition

Le ministre finlandais des Affaires étrangères, lors d'un discours o la conférence des donateurs pour l'Afghanistan organisée par les Nations Unies à Genève, le 24 novembre 2020. Photo AFP/Fabrice Coffrini

La communauté internationale, mobilisée en grande partie virtuellement pour cause de pandémie, a promis mardi de verser jusqu'à 12 milliards de dollars d'aide à l'Afghanistan d'ici à 2024, à condition de préserver les acquis démocratiques, en particulier les droits des femmes, et a réclamé un cessez-le-feu immédiat.

"Les donateurs ont promis plus de trois milliards de dollars pour la première année du plan quadriennal à venir", allant de 2021 à 2024, "avec des engagements annuels qui devraient rester à ce même niveau année après année, cela devrait faire 12 milliards de dollars sur quatre ans", a déclaré Ville Skinnari, le ministre finlandais de la Coopération, co-organisateur avec l'ONU et les autorités afghanes de cette conférence des donateurs de deux jours. "C'est un montant impressionnant", a pour sa part commenté le ministre afghan des Affaires étrangères, Mohammad Haneef Atmar, qui a souligné que c'était d'autant plus généreux que "toutes ces nations ont à relever leurs propres défis", faisant allusion à la pandémie de Covid-19 qui a provoqué une crise économique mondiale.

A la précédente conférence, en 2016 à Bruxelles, 15,2 milliards de dollars (12,8 milliards d'euros) avaient été promis à l'Afghanistan.

La représentante de l'ONU en Afghanistan, Deborah Lyons, a comparé les annonces de mardi à "une chaleureuse étreinte" de l'Afghanistan mais a prévenu que cette aide ne serait versée que sur la base des résultats d'un mécanisme de contrôle annuel pour s'assurer que c'est bien le peuple afghan qui profitera de l'aide promise, dans un pays ou la corruption est endémique. La représentante des Pays-Bas avait été encore plus directe : "notre contribution n'est pas une carte blanche".

Le gouvernement afghan et les donateurs ont paraphé un document détaillant les engagements précis que Kaboul doit prendre. Au-delà de l'aide financière, tous les participants ont en tête les pourparlers de paix qui se déroulent en ce moment à Doha entre les autorités afghanes et les rebelles talibans.

Nombre d'entre eux ont laissé poindre la crainte que ces derniers, chassés du pouvoir en 2001 par une coalition internationale et qui semblent avoir l'initiative sur le terrain, n'y reviennent et ne rétablissent leur régime brutal qui avait notamment privé les Afghanes de leurs droits. "Les talibans doivent donner plus de gages de confiance et d'engagement en faveur de la paix", a exigé Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'UE et vice-président de la Commission européenne. Il s'est joint à l'appel à un arrêt immédiat des violences, qui sont en augmentation, les talibans voulant se donner un avantage dans la négociation en dominant sur le terrain.

Ceux-ci à cet égard ont démenti être mêlés aux deux explosions à Bamiyan, qui selon le chef de la police de cette ville afghane ont fait 14 morts et quelque 45 blessés mardi pendant la conférence, dans une région pourtant jugée assez sûre.

Plusieurs sources ont dit à l'AFP mardi que les négociations pouvaient passer au stade suivant, malgré l'opposition du président Ashraf Ghani au fait que les deux parties sont présentées sur un pied d'égalité dans les textes.

Ne pas se détourner

Dans un très long plaidoyer, par visioconférence de Kaboul, le président avait appelé les donateurs internationaux à ne pas se détourner de son pays. "Nous sommes en train de vivre l'une des plus grandes tragédies de l'histoire : la pandémie du Covid-19. Nous sommes extrêmement reconnaissants qu'en ce moment de souffrances collectives (...) votre engagement pour l'Afghanistan reste fort", a-t-il déclaré.

L'Afghanistan reste très largement dépendant de ce soutien, les promesses de son gouvernement de développer l'économie et de combattre la corruption tardant à se concrétiser. "Je veux être très clair : nous restons fermement engagés dans les négociations avec les talibans", a insisté M. Ghani dans son intervention retransmise par vidéo.

De nombreux analystes estiment qu'un soutien important des donateurs internationaux aidera, au cours des négociations, le gouvernement afghan à faire face aux talibans qui ont été ragaillardis par l'accord signé en février avec Washington entérinant le retrait complet des troupes américaines à la mi-2021. Un accord qu'ils ont célébré comme une victoire face aux Américains.

La situation sur le terrain va à cet égard se compliquer un peu plus pour Kaboul, les Etats-Unis ayant annoncé la semaine passée le retrait d'ici à la mi-janvier de quelque 2.000 soldats du territoire afghan, soit une accélération du calendrier établi par l'accord de février.

La communauté internationale, mobilisée en grande partie virtuellement pour cause de pandémie, a promis mardi de verser jusqu'à 12 milliards de dollars d'aide à l'Afghanistan d'ici à 2024, à condition de préserver les acquis démocratiques, en particulier les droits des femmes, et a réclamé un cessez-le-feu immédiat."Les donateurs ont promis plus de trois milliards de dollars pour la...