Rechercher
Rechercher

Politique - Société civile

Lancement officiel de l’initiative de sauvetage des « forces sociales vives »

Lancement officiel de l’initiative de sauvetage des « forces sociales vives »

Lors du lancement de l’initiative de sauvetage au Palais de justice. Photo Marc Fayad

Comme il l’avait annoncé à un groupe d’étudiants de l’USJ il y a une dizaine de jours, le bâtonnier de Beyrouth a lancé hier, en grande pompe, une initiative pour sortir le Liban de l’impasse politique actuelle, depuis le Palais de justice de Beyrouth. Entouré des présidents des ordres des rédacteurs et de la presse, ainsi que des recteurs des principales universités comme l’USJ, l’AUB, la LAU, Balamand, l’UL, l’Université arabe et d’autres, et de représentants de toutes les communautés religieuses, Melhem Khalaf a prononcé un discours plein d’émotion introduisant son initiative avant de laisser la parole au bâtonnier du Liban-Nord, Mohammad Mrad, qui a détaillé le plan de sauvetage. Pour l’occasion, la salle des pas perdus au Palais de justice de Beyrouth avait été décorée de drapeaux libanais, avec une immense table en « U » au centre pour accueillir tous les participants qui devaient signer en entrant le texte de l’initiative.

L’idée était en gestation depuis quelque temps déjà car le bâtonnier Melhem Khalaf, lui-même issu de la société civile (ayant été pendant des années l’initiateur et le meneur de l’association Offre-Joie), ne voulait pas rester les bras croisés face au naufrage systématique du « pays de la fête » comme l’a chanté Feyrouz. Mais il fallait avant tout bien préparer la démarche et surtout la consolider en obtenant le maximum d’appuis politiques, populaires et religieux. Sa principale exigence était de n’exclure aucune partie et d’être concret, même si le plan final doit s’étaler dans le temps pour faciliter l’adoption en douceur de véritables réformes qui devraient permettre aux Libanais de retrouver leur État et ses institutions.

Melhem Khalaf a donc commencé par sonder, sur le terrain, les professions libérales et les ordres professionnels en général. Il a ainsi longuement discuté avec l’ordre des avocats du Liban-Nord et le président de l’ordre des rédacteurs Joseph Kossayfi, le chef de la CGTL, Béchara Asmar, et bien d’autres. Chacun y a mis du sien, et une petite équipe a finalement mis au point un plan de sortie de crise par étapes, qui commence par la formation d’un gouvernement qui prendrait les premières mesures nécessaires pour reconstituer progressivement les institutions étatiques et les pouvoirs.

Dès le début, Melhem Khalaf a décidé de lier l’annonce de cette initiative à la célébration de l’Indépendance qui, cette année, était placée sous le signe de la tristesse en raison de l’état actuel des institutions publiques et du pays en général, notamment après la tragique double explosion du port. Il a donc souhaité que l’annonce revête un aspect solennel en raison de la gravité de la situation actuelle, mais qu’elle soit en même temps un message d’espoir et un acte de foi dans « le Liban du vivre-ensemble ».

Lire aussi

L’ordre des avocats va lancer une « feuille de route » pour une sortie de crise, annonce Khalaf

Mais comme souvent au Liban, les petits tiraillements internes sont inévitables, même lorsqu’il s’agit d’une initiative d’envergure nationale. Près de 7 syndicats et ordres professionnels n’ont ainsi pas assisté à la cérémonie de lancement de l’initiative. Si, officiellement, il s’agissait de respecter les consignes de confinement pour lutter contre le coronavirus, derrière cette excuse il y avait aussi des motifs plus politiques, comme la volonté de faire participer les partis politiques traditionnels à la cérémonie de lancement ou encore celle d’inclure dans le texte que cette initiative doit être présentée aux responsables du pays. Ceux-ci sont par ailleurs invités à l’étudier le plus rapidement possible... Des points qui pourraient avoir entraîné le refus de participer de certains groupes du mouvement de protestation populaire, alors qu’ils avaient accepté l’initiative de sortie de crise. En dépit de ces tiraillements discrets, Melhem Khalaf a maintenu le rendez-vous et présenté sa feuille de route.

Au nom « des forces vives sociales », le bâtonnier de Beyrouth a donc lancé l’initiative pour la relance de l’État à travers la reconstitution du pouvoir. Selon lui, il s’agit d’une initiative complète tenant compte des réalités sur le terrain, ainsi que de la nécessité de préserver l’État et ses institutions. Elle doit, selon lui, être abordée avec modestie et avec le sens de la solidarité pour n’exclure personne. « Nous invitons tous les citoyens à se rallier à cette initiative, a-t-il dit, qui est ouverte à toutes les discussions constructives et qui cherche à sauver le pays en sauvant les institutions, et en cherchant à rétablir le lien entre l’État et tous les citoyens sur la base des droits. » Melhem Khalaf s’est longuement étendu sur le fait que les citoyens en ont assez de tout et qu’ils ont perdu espoir dans leur pays. « Nous autres, a-t-il dit, nous avons décidé de ne pas démissionner de notre rôle et de notre responsabilité envers notre patrie. Au moment où le monde entier vit le cauchemar de la peur de l’autre, nous voulons que les Libanais se retrouvent pour insister sur l’État de la citoyenneté et sur celui de la solidarité, responsable de tous ses citoyens. »

Sans donner de précisions, Melhem Khalaf a déclaré qu’avec ses partenaires présents autour de la table et tous ceux qui ont accepté l’initiative, « nous nous engageons à aller jusqu’au bout de ce processus et de son application ». Il a conclu en disant que ses partenaires et lui ont pris la décision de rester au Liban et de sauver le pays. « Aujourd’hui, nous avons accompli le premier pas dans ce processus », a-t-il encore ajouté avant de déclarer : « Le cœur du Liban bat de nouveau. »

C’est ensuite le bâtonnier du Liban-Nord, Mohammad Mrad, qui a donné les détails de l’initiative qui consiste en deux étapes : d’abord, la formation d’un gouvernement qui prendrait des décisions destinées à assurer un minimum de sécurité aux citoyens sur les plans social, économique et de santé. Il faudrait ensuite adopter une loi électorale loin de toute considération confessionnelle et religieuse, et en même temps procéder à l’élection d’un Sénat, comme prévu par l’accord de Taëf, sur une base confessionnelle. Après les élections, un nouveau gouvernement sera formé et il pourra appliquer les réformes nécessaires, notamment l’adoption d’une loi sur les partis politiques qui seraient désormais nationaux et non plus fondés sur une base confessionnelle et régionale.

Suffisamment détaillée sans être trop longue, l’initiative se veut simple et surtout par étapes pour que les Libanais puissent s’y adapter sans heurts. Khalaf et Mrad ont invité les responsables à l’étudier le plus rapidement possible parce que le pays n’a plus le luxe du temps. Une délégation devrait d’ailleurs se rendre auprès des responsables pour en discuter avec eux. Pour Khalaf et Mrad, il s’agit d’une initiative purement libanaise, loin de toute considération d’intérêts personnels, partisans ou autres. « Nous voulons qu’elle puisse faire de cette longue nuit que nous vivons l’aube de la renaissance du Liban », a encore lancé M. Khalaf.

Comme il l’avait annoncé à un groupe d’étudiants de l’USJ il y a une dizaine de jours, le bâtonnier de Beyrouth a lancé hier, en grande pompe, une initiative pour sortir le Liban de l’impasse politique actuelle, depuis le Palais de justice de Beyrouth. Entouré des présidents des ordres des rédacteurs et de la presse, ainsi que des recteurs des principales universités comme...

commentaires (3)

Il est regrettable que dans cette initiative assez exceptionnelle, l absence de l Émigration libanaise et des libanais de l etranger grands investisseurs au sein de leur Mère Patrie et plus gros déposants auprès des banques (9 Milliards de US Dollars annuels) ne soient même pas remarquées par les organisateurs et surtout la presse ... Que d erreurs commises par les institutions et certaines associations locales vis à vis de nos organisations établies à l étranger ..... Seuls , une fois la confiance rétablie , les douze Millions d individus expatriés domiciliés sur les cinq continents seront capable de remettre le pays sur les rails ....

Menassa Antoine

13 h 17, le 29 novembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Il est regrettable que dans cette initiative assez exceptionnelle, l absence de l Émigration libanaise et des libanais de l etranger grands investisseurs au sein de leur Mère Patrie et plus gros déposants auprès des banques (9 Milliards de US Dollars annuels) ne soient même pas remarquées par les organisateurs et surtout la presse ... Que d erreurs commises par les institutions et certaines associations locales vis à vis de nos organisations établies à l étranger ..... Seuls , une fois la confiance rétablie , les douze Millions d individus expatriés domiciliés sur les cinq continents seront capable de remettre le pays sur les rails ....

    Menassa Antoine

    13 h 17, le 29 novembre 2020

  • On verra ce que les vendus trouveront comme excuses pour torpiller cette initiative sans tâche qui devrait mettre le pays sur le bon chemin de la réconciliation et sauver notre cher Liban. Il a eu raison de maintenir cette réunion boudée par les traitres, ils n’ont pas leur place dans des séances libanaises ni leur mot à dire. Nous les avons assez entendu débiter des âneries et des contre vérités pour justifier leur trahison et leur malhonnêteté. Rien ni personne ne doit empêcher le sauvetage de notre nation n’en déplaise à certains.

    Sissi zayyat

    11 h 40, le 24 novembre 2020

  • sympa d'ecrire""les petits tiraillements internes sont inévitables, même lorsqu’il s’agit d’une initiative d’envergure nationale"" quand c'est jeutement la ou le bat blesse. mais passons. Seules les 2 options citees dans l'article de m Touma ce matin feront l'affaire. UNE VRAIE REVOLTE QUI MENE A LA CASSURE , AU CHAOS... et-c'est moi qui l'ecrirt- a la prison de Roumieh

    Gaby SIOUFI

    08 h 17, le 24 novembre 2020

Retour en haut