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"Echanges" possibles avec Washington, malgré ses "crimes", dit l'Iran

Le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saïd Khatibzadeh. Photo d'archives AFP

Les "crimes" commis par les Etats-Unis contre l'Iran n'empêchent pas que des échanges "mûrement réfléchis" puissent avoir lieu entre les deux pays, a déclaré dimanche le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes Saïd Khatibzadeh.

"L'avenir des relations entre l'Iran et les Etats-Unis n'est pas simple", a reconnu M. Khatibzadeh lors d'une conférence de presse à Téhéran, alors que le gouvernement du président Hassan Rohani multiplie les signes d'ouverture vis-à-vis du président élu américain Joe Biden. "Les Etats-Unis ont commis des crimes répétés contre le peuple iranien" depuis les débuts de la République islamique en 1979, a ajouté M. Khatibzadeh, mentionnant entre autres le soutien de Washington à Bagdad pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988) ou la "série de sanctions" contre Téhéran imposées ou réimposées par le gouvernement du président sortant Donald Trump. "Le martyre du général (iranien Kassem) Soleimani" éliminé début janvier par une frappe de drone américain à Bagdad est l'un de ces "crimes" qui viennent s'ajouter à une "liste (qui) ne peut ni être amputée ni s'oublier", a-t-il encore déclaré. "Il est naturel qu'(entre deux) membres des Nations unies (comme les Etats-Unis et l'Iran), il y ait toujours eu et il y ait des échanges très mûrement réfléchis, dans un cadre connu", a ajouté le porte-parole, "mais cela ne signifie pas que l'Iran oublie cette liste de crimes".

Ennemis de plus de quarante ans, l'Iran et les Etats-Unis se sont trouvés au bord de la guerre par deux fois depuis juin 2019 - notamment après l'élimination de Soleimani - sur fond de tensions dans le Golfe et autour de l'accord international de Vienne sur le nucléaire iranien (2015) dénoncé unilatéralement par M. Trump en 2018.

M. Biden a dit vouloir un changement de cap par rapport à la politique de "pression maximale" du républicain contre Téhéran, et a évoqué un possible retour de Washington au sein de l'accord de Vienne, négocié et conclu alors qu'il était vice-président de Barack Obama. Sa victoire annoncée à la présidentielle américaine du 3 novembre a été accueillie avec un certain espoir par le gouvernement du modéré Hassan Rohani, principal artisan, côté iranien, de l'accord de Vienne.

Mais les conservateurs multiplient les attaques contre l'exécutif, qu'ils accusent de céder à "l'illusion" d'un changement de comportement du "Grand Satan" américain. "L'heure est à l'attaque, pas au compromis" avec les Etats-Unis, écrivait samedi le journal ultraconservateur Kayhan.

Les "crimes" commis par les Etats-Unis contre l'Iran n'empêchent pas que des échanges "mûrement réfléchis" puissent avoir lieu entre les deux pays, a déclaré dimanche le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes Saïd Khatibzadeh.
"L'avenir des relations entre l'Iran et les Etats-Unis n'est pas simple", a reconnu M. Khatibzadeh lors d'une conférence de presse à Téhéran, alors...