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Société - Coronavirus

Le scandale des fausses cartes de presse pour échapper au confinement

Les cartes se vendraient entre 200 000 et 300 000 LL. Les contrevenants risquent 5 ans de prison pour usurpation d’identité et usage de faux.

Le scandale des fausses cartes de presse pour échapper au confinement

Les autorités ont arrêté sept personnes munies de fausses cartes de presse leur permettant de circuler librement en temps de confinement. Photo Marc Fayad

Pour échapper aux restrictions liées au confinement, de nombreuses personnes auraient recouru dernièrement à l’achat de cartes de presse falsifiées, les journalistes étant exemptés de l’interdiction de circuler lors du bouclage. L’affaire, contre laquelle mettent en garde depuis plusieurs jours les ministres sortants de l’Intérieur Mohammad Fahmi et de l’Information Manal Abdel Samad, a été confirmée avec l’arrestation, hier, d’un ouvrier syrien muni d’une fausse carte de presse. Contacté par L’Orient-Le Jour, le directeur du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), Abdel Hadi Mahfouz, révèle que ces cartes trafiquées ont été vendues par des sites web non enregistrés auprès du CNA. « 600 cartes de presse falsifiées ont été vendues par deux sites internet que nous avions signalés auparavant au bureau de lutte contre la cybercriminalité », révèle M. Mahfouz. Il n’est pas clair, pour l’heure, si ces sites sont la propriété d’une ou de plusieurs personnes, mais un individu a déjà été arrêté dans le cadre de cette affaire. Propriétaire d’un site d’information fictif, il aurait vendu des centaines de cartes et échangé d’autres contre des services, selon le président de l’ordre des rédacteurs, Joseph Kossayfi. Ce dernier dénonce « la présence de sites qui obtiennent l’aval du CNA mais qui, en réalité, ne travaillent pas ». « Il faut réguler le secteur », souligne-t-il, estimant que « 90 % de ces sites s’avèrent être fictifs ». D’habitude, c’est le CNA qui délivre les cartes de presse aux sites déclarés auprès de lui. Ces sites seraient, selon son directeur, au nombre de 850. Abdel Hadi Mahfouz n’était pas en mesure, cependant, d’indiquer combien de sites, parmi ces 850 adresses répertoriées, sont réellement actifs.

Sept personnes arrêtées

Manal Abdel Samad révèle pour sa part que les autorités ont dernièrement arrêté sept personnes qui avaient acheté de fausses cartes de presse et se faisaient passer pour des journalistes. « Ces personnes ont été détenues pendant 24 heures pour usurpation d’identité, avant d’être relâchées », indique la ministre. « Parmi elles, un ouvrier syrien qui travaille pour un avocat libanais. C’est ce dernier qui lui aurait fourni une fausse carte de presse pour qu’il puisse se déplacer librement », ajoute-t-elle.

La ministre s’est en outre réunie jeudi avec Mohammad Fahmi pour débattre de ce dossier. « Nous avons décidé de nous montrer très sévères dans cette affaire », indique Mme Abdel Samad. Selon elle, il y aurait environ 200 fausses cartes de presse en circulation. La carte se vendrait entre 200 000 et 300 000 LL.

Et la ministre de mettre en garde contre cette pratique qui pourrait mener les détenteurs des fausses cartes en prison. « Conformément aux dispositions du code pénal, de pareils actes sont criminalisés par une amende et une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans », indique Mme Abdel Samad. « Le ministère de l’Information met en garde quiconque tente d’exploiter les médias qui travaillent pour le bien public en usurpant ou en falsifiant des documents de presse pour contrevenir au confinement et au couvre-feu », ajoute-t-elle.

Joseph Kossayfi déplore pour sa part le fait que de nombreuses personnes recourent dernièrement à ce genre de procédés. « Il y a des centaines de personnes qui se font passer pour des journalistes, des médecins, des avocats ou des infirmiers pour contourner le confinement », explique-t-il. « Les fausses cartes de presse qui ont été saisies ont été détruites, et je suppose que ceux qui avaient acheté des cartes falsifiées se garderont de les utiliser maintenant que l’affaire s’est ébruitée », estime-t-il.

Pour échapper aux restrictions liées au confinement, de nombreuses personnes auraient recouru dernièrement à l’achat de cartes de presse falsifiées, les journalistes étant exemptés de l’interdiction de circuler lors du bouclage. L’affaire, contre laquelle mettent en garde depuis plusieurs jours les ministres sortants de l’Intérieur Mohammad Fahmi et de l’Information Manal Abdel...

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Moins scandaleux que chaque jour qui passe dans ce pays.

Christine KHALIL

09 h 58, le 22 novembre 2020

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Commentaires (1)

  • Moins scandaleux que chaque jour qui passe dans ce pays.

    Christine KHALIL

    09 h 58, le 22 novembre 2020

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