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Culture - Récompenses

Abdelaziz Baraka Sakin, Prix de la littérature arabe 2020, et mention spéciale à Dima Abdallah

Abdelaziz Baraka Sakin, Prix de la littérature arabe 2020, et mention spéciale à Dima Abdallah

Abdelaziz Baraka Sakin, lauréat du Prix de la littérature arabe 2020. Photo Patrice Lenormand

Le roman audacieux Les Jango (éditions Zulma) de l’écrivain soudanais Abdelaziz Baraka Sakin, traduit de l’arabe (Soudan) par Xavier Luffin, a remporté le Prix de la littérature arabe, créé par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Fondation Jean-Luc Lagardère. Les Jango, pluriel de Jangawi, fait référence aux travailleurs de la terre saisonniers et nomades. À travers des récits parfois irrévérencieux qui s’entrecroisent, ce roman offre une plongée dans un pays que la guerre n’a pas encore ravagé. Le premier roman de la Libanaise Dima Abdallah, Mauvaises Herbes (éditions Sabine Wespieser), a été récompensé d’une mention spéciale du jury de l’édition 2020, coprésidé par Pierre Leroy, cogérant de Lagardère SCA, et Alexandre Najjar, écrivain et responsable de L’Orient littéraire, et composé de personnalités du monde des arts et de la culture ainsi que de spécialistes du monde arabe. Le jury a salué « un premier roman émouvant, fort bien écrit, qui raconte l’histoire d’une double perte : celle d’un pays et celle d’un père ». Conquis par Les Jango, « un roman surprenant de verve et de force politique où l’auteur mêle avec bonheur le fantastique et l’humour dans une intrigue très habilement construite », le jury a également tenu à souligner l’excellente traduction du livre par Xavier Luffin. Jack Lang, président de l’IMA, souligne la grande qualité du livre primé de Abdelaziz Baraka Sakin : « Le sens de l’humour et du fantastique de l’auteur, même au cœur de la noirceur, rejoint la grande aventure humaine et universelle », a-t-il déclaré.

Abdelaziz Baraka Sakin succède à l’Égyptien Mohammad Abdelnabi qui avait reçu le Prix de la littérature arabe en 2019 pour son roman La Chambre de l’araignée (Actes Sud /Sindbad), traduit de l’arabe par Gilles Gauthier.

« Ce prix prestigieux que des écrivains importants comme Jabbour Douaihy ou Sinan Anton ont reçu avant moi, constitue sans aucun doute le couronnement de mon roman, Les Jango, a réagi l’auteur soudanais. Je pense que ce prix est arrivé juste au bon moment, puisque mon roman parle de tolérance religieuse, d’amour et d’humanité, alors que nous vivons maintenant dans un monde déchiré par de violentes luttes identitaires, traversant ce qui ressemble à un choc des civilisations. » « Le prix constitue aussi un soutien moral et matériel dans mon combat d’un exil à un autre », a affirmé l’auteur né en 1963 au Soudan. Après Le Messie du Darfour (Prix Littérature Monde 2017), il a publié Les Jango (d’abord paru en 2009 au Soudan où il fut immédiatement retiré de la vente et brûlé lors d’autodafés, puis en France en 2020). L’auteur, adulé dans le monde arabe, vit depuis en exil (il réside aujourd’hui à Montpellier).


Dima Abdallah, mention spéciale du jury du Prix de la littérature arabe. Photo DR


Mauvaises herbes mais bonnes racines

Née au Liban en 1977, Dima Abdallah vit à Paris. Après des études d’archéologie, elle s’est spécialisée dans l’Antiquité tardive. Mauvaises Herbes est son premier roman. Elle y raconte ses racines, le Liban qu’elle a dû quitter au moment de la guerre civile. Une chronique émouvante qui est aussi un chant d’amour pour son père. « Ce roman, qui a pour décor de fond la guerre civile libanaise et l’exil, porte en lui, je l’espère, un message plus universel qui est celui de l’exil intérieur et de la difficulté à trouver sa place dans un monde violent, note la jeune romancière. La violence est partout autour de nous et la littérature est là pour la dire, mais aussi pour l’exorciser. Le geste créatif, quel qu’il soit, reste une forme de résistance, de révolte et donc d’espoir. »

Abdelaziz Baraka Sakin et Dima Abdallah seront les invités d’honneur de deux rencontres littéraires spéciales à l’Institut du monde arabe, les 5 décembre 2020 et 27 février 2021, à suivre en direct sur les réseaux sociaux de l’IMA.

Créé en 2013 par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Fondation Jean-­Luc Lagardère, ce prix (doté de 10 000 €) est la seule récompense française distinguant la création littéraire arabe. Elle promeut l’œuvre d’un écrivain ressortissant de la Ligue arabe et auteur d’un ouvrage écrit ou traduit en français.

Le roman audacieux Les Jango (éditions Zulma) de l’écrivain soudanais Abdelaziz Baraka Sakin, traduit de l’arabe (Soudan) par Xavier Luffin, a remporté le Prix de la littérature arabe, créé par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Fondation Jean-Luc Lagardère. Les Jango, pluriel de Jangawi, fait référence aux travailleurs de la terre saisonniers et nomades. À travers des récits...
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