La Turquie mécontente de voir "la liberté religieuse" au menu d'une visite de Pompeo

La Turquie a critiqué mercredi l'inscription de la "liberté religieuse" au programme de la visite du secrétaire d’État américain Mike Pompeo prévue la semaine prochaine, faisant valoir que la liberté de culte était garantie pour toutes les confessions dans le pays.

En annonçant mardi cette visite qui doit avoir lieu les 16 et 17 novembre, le département d’État a indiqué que M. Pompeo s'entretiendrait à Istanbul avec le patriarche Bartholomée de Constantinople, chef spirituel de l’Église orthodoxe, pour discuter "de questions religieuses en Turquie et dans la région" et affirmer "la position ferme" des États-Unis sur la liberté religieuse à travers le monde. Le département d’État n'a pas annoncé de rencontre de M. Pompeo avec des responsables turcs lors de cette visite.

"La liberté religieuse de nos citoyens de différentes confessions est protégée. Par conséquent, le langage utilisé dans la déclaration de presse au sujet de la visite du secrétaire d’État américain dans notre pays est totalement inapproprié", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. "Il serait plus approprié pour les États-Unis de se regarder dans un miroir et de se pencher sur le racisme, l'islamophobie et les crimes de haine dans leur pays", a ajouté la diplomatie turque, invitant Washington à plutôt se focaliser sur le renforcement de la coopération entre les deux pays.

La visite de M. Pompeo en Turquie s'inscrit dans le cadre d'une tournée qu'il entamera ce week-end et qui le conduira dans plusieurs pays alliés de Washington en Europe et au Moyen-Orient.

L'administration Trump a cultivé une réelle proximité avec Ankara malgré de nombreux contentieux. Mais une grave crise avait opposé les deux pays à l'été 2018 lorsque Washington avait exercé une intense pression sur Ankara pour obtenir la libération d'un pasteur américain, Andrew Brunson, détenu pour des accusations d'espionnage. M. Brunson, qui dirigeait une petite église protestante dans l'ouest de la Turquie, a été libéré en octobre 2018 et autorisé à rentrer aux États-Unis.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a envoyé mardi un message à Donald Trump pour le remercier de sa "chaleureuse amitié" peu après avoir adressé ses félicitations au président élu Joe Biden.