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Culture - Mémoires

Richard Burton, le théâtre, l’alcool et encore et toujours Liz

Il aurait eu 95 ans ce 10 novembre. Son « Journal intime », publié en 2012 et réédité actuellement avec des ajouts inédits, dévoile quelques questions demeurées jusque-là sans réponses et une autre face du grand acteur.

Richard Burton, le théâtre, l’alcool et encore et toujours Liz

Richard Burton et Liz Taylor, un couple mythique et une liaison torride. Photo AFP

Près de 600 pages de notes d’un journal écrit par Richard Burton couvrent ses jours et ses nuits du 1er janvier 1965 au 21 décembre 1971. Publié par Chris Williams en 2012, intitulé sobrement Journal intime vient d’être de nouveau traduit de l’anglais au français par Alexis Vincent et Mirabelle Ordinaire, sous la direction de Williams et publié aux éditions Séguier.

Si ce Journal intime commence le vendredi 1er janvier 1965, il plonge pourtant dans le passé de ce grand acteur. Comme un travelling en arrière de ses passions, ses habitudes, ses addictions. En révélant presque heure par heure son quotidien, Burton met à nu ses pensées. Il révèle également son immense talent non seulement de comédien shakespearien, mais aussi de diariste (auteur de journal intime) et d’homme de lettres.


Richard Burton en 1955. Photo DR


Comment Richard Jenkins est devenu Richard Burton ?

Lorsque la maman du petit Richard Jenkins meurt, le douzième des treize enfants de Richard Walter Jenkins (son père) qui a grandi dans une communauté de mineurs est laissé aux bons soins de sa sœur aînée qui s’occupera de lui. Très bon élève, Richard se passionne pour la poésie et l’écriture. Mais, à l’âge de seize ans, il est forcé d’arrêter l’école et de trouver un travail. Son ancien professeur, Philip Burton, qui reconnaît son talent, va l’encourager à perdre son accent gallois puis l’adopter légalement en lui donnant la possibilité de retourner étudier. Richard Jenkins prend alors le nom de son père adoptif devenant ainsi Richard Burton.


Un couple mythique et une liaison torride. Photo DR


On le connaît alcoolique, colérique ? S’en cache-t-il ?

Pas du tout, il l’assume même. Dans son journal intime, il parle de son penchant pour l’alcool, surtout de cette évasion du monde des célébrités et de la superficialité dans lequel il a dû être projeté. Pour le lord anglais et écrivain Melvyn Bragg, auteur de Rich: the Life of Richard Burton, les journaux permettaient à l’acteur de se détacher du tourbillon de la célébrité, de la presse qu’on n’appelait pas encore people et des interviews malicieusement espiègles. Chris Williams avouera que, dans ses écrits, Burton pouvait « se montrer sérieux et honnête à l’égard de lui-même. Ils représentaient son épreuve de vérité. (…) Dans son journal, il avait la possibilité de construire sa propre conscience de soi, de qui il était, de ce qu’il valait et vers où il allait ». Mais s’il a sombré dans l’alcoolisme, c’est certainement à la suite du décès de son frère Ifor Jenkins dont il était très proche, le laissant complètement désemparé.

Alors, acteur de théâtre ou héros de film de cinéma ?

Ce livre est une possibilité aussi de confier qu’il éprouvait un certain scepticisme envers le cinéma et qu’il était fou de théâtre. En effet, Richard Burton a joué au théâtre dans vingt-sept pièces et a été considéré comme un grand acteur shakespearien. Au cinéma, il a tourné dans cinquante-six films – auxquels on ajoute un téléfilm et deux séries pour la télévision. Nommé à sept reprises aux Oscars à Hollywood (où il débarque en 1952 en jouant dans Ma cousine Rachel avec Olivia de Havilland), sans en recevoir aucun, Richard Burton apparaît, au fil des pages de Journal intime, comme « un homme insoupçonné, infiniment plus complexe et intelligent que le commun des acteurs hollywoodiens », indique son éditeur français qui mettra l’accent sur son « sens de l’humour irrésistible et (sa) grande qualité d’observation ».

Il était son Burton, elle était son Taylor

La passion qui liait Richard Burton à Elizabeth Taylor a longtemps fait la une des journaux et a même fait dire, quelques années plus tard, à sa dernière épouse : « Il aimait Elizabeth Taylor. » Ce journal donne la possibilité au comédien gallois de traduire par ses propres mots (et non ceux de la presse) son amour aussi passionné que tortueux pour la belle Liz Taylor. C’est pendant le tournage de Cléopâtre, film de Joseph L. Mankiewicz, où il interprète Marc-Antoine, que Burton a rencontré Taylor. Commence alors une liaison aussi orageuse que médiatisée. Le comédien avouera dans son Journal : « Elle était incontestablement splendide. Je n’ai pas d’autre mot pour décrire cette combinaison de plénitude, de frugalité, d’abondance, de minceur. Elle était somptueuse. Elle était d’une grande générosité. En bref, elle était super. » Ils se marient et jouent ensemble dans d’autres films, notamment La Mégère apprivoisée de Franco Zeffirelli et Who’s afraid of Virginia Woolf ? de Mike Nichols. Ils divorcent, se remarient pour divorcer encore une fois. Le couple qu’il a formé avec Elizabeth Taylor, de six ans et demi sa cadette, la plus grande vedette féminine d’Hollywood avec Marilyn Monroe, était mythique et la presse en a fait ses gorges chaudes. Les tabloïds excellaient en propos mesquins, traitant même l’acteur d’opportuniste.

Ce journal, écrit avec authenticité par un amoureux de la poésie, de la littérature et du théâtre, éclaire le lecteur sur la véritable liaison qui existait entre ce couple de légende. Une relation faite de hauts et de bas, mais avec des hauts tellement beaux qu’ils font dire à Liz Taylor, quelque temps après la mort de Burton en 1984 : « Je l’aurais épousé une troisième fois. »

Près de 600 pages de notes d’un journal écrit par Richard Burton couvrent ses jours et ses nuits du 1er janvier 1965 au 21 décembre 1971. Publié par Chris Williams en 2012, intitulé sobrement Journal intime vient d’être de nouveau traduit de l’anglais au français par Alexis Vincent et Mirabelle Ordinaire, sous la direction de Williams et publié aux éditions Séguier. Si ce Journal...

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