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L'Azerbaïdjan affirme avoir repris la ville stratégique de Choucha

L'Azerbaïdjan affirme avoir repris la ville stratégique de Choucha

Un volontaire dans la ville séparatiste arménienne de Stepanakert, le 5 novembre 2020 au Nagorny-Karabakh. Photo AFP / Karen MINASYAN

L'Azerbaïdjan a affirmé dimanche que ses troupes avaient pris la ville de Choucha au Nagorny Karabakh, l'Arménie démentant aussitôt mais reconnaissant que les combats faisaient rage pour le contrôle de cette ville stratégique.

La capture de Choucha serait une victoire majeure pour l'Azerbaïdjan après six semaines de combats au Nagorny Karabakh, une région azerbaïdjanaise à majorité arménienne qui a fait sécession dans les années 1990. Choucha, érigée au sommet d'une montagne en faisant une forteresse naturelle, est située à seulement quinze kilomètres de la capitale du Nagorny Karabakh, Stepanakert, et sur la principale route reliant la république autoproclamée à l'Arménie, son principal soutien. La ville est aussi un symbole pour les Azerbaïdjanais, qui la considèrent comme un de leurs centres culturels majeurs. Elle était majoritairement habitée par des Azerbaïdjanais jusqu'à la fin des années 1980, même si les deux communautés coexistaient.

Ces derniers jours, les deux camps avaient fait état de violents combats autour de Choucha alors que l'Azerbaïdjan a conquis, notamment au sud, d'importantes portions du territoire du Nagorny Karabakh. "Avec une fierté et une joie très grandes, je vous informe que la ville de Choucha a été libérée", a déclaré le président azerbaïdjanais Ilham Aliev lors d'une allocution télévisée à la nation. Le 8 novembre "entrera dans l'histoire du peuple azerbaïdjanais" comme le jour "où nous sommes revenus à Choucha", a-t-il ajouté. "Notre marche de libération continue" et "nous irons jusqu'au bout, jusqu'à la libération complète de tous les territoires occupés", a assuré le président Aliev.

"Combats féroces"

L'Arménie a démenti les affirmations du président azerbaïdjanais, un responsable du ministère de la Défense, Artsroun Hovhannissian, assurant que "le combat continue" pour la ville.

"Pendant la nuit, des combats féroces ont éclaté dans les environs de Choucha", avait affirmé auparavant une porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchan Stepanian, le gouvernement arménien assurant de son côté que la prise de Choucha était "un rêve illusoire irréalisable pour l'Azerbaïdjan". "En dépit de lourds dégâts, la cité forteresse résiste aux coups de l'adversaire", a ajouté le gouvernement.

Si à Bakou, de nombreux Azerbaïdjanais sont sortis dans les rues à l'annonce de la capture de la ville en brandissant des drapeaux de leur pays et faisant résonner les klaxons, les habitants d'Erevan ne voulaient croire les paroles du président azerbaïdjanais. "Pour savoir qui contrôle Chouchi (le nom arménien de Choucha), nous écouterons les commandants de notre armée, pas Aliev. Mais dans tous les cas je peux vous assurer que la guerre ne finira pas avec la prise" de la ville, assurait à l'AFP Arman, 50 ans.

"Libération" proche

L'annonce a été saluée par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui soutient l'Azerbaïdjan. "La libération de Choucha est aussi un signe que la libération des autres territoires occupés est proche", a-t-il déclaré dans un discours télévisé, ajoutant que "la joie de l'Azerbaïdjan est notre joie".

M Erdogan s'est entretenu samedi soir au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine pour une "discussion approfondie" sur le Nagorny Karabakh, selon le Kremlin. Le président russe a également évoqué le sujet le même jour avec son homologue français Emmanuel Macron. Signe de l'appui d'Ankara, M. Aliev a aussi rencontré dimanche les ministres turcs de la Défense et des Affaires étrangères.

Des combats opposent depuis fin septembre les soldats azerbaïdjanais et les séparatistes soutenus par l'Arménie pour le contrôle du Nagorny Karabakh, région reconnue par la communauté internationale comme faisant partie de l'Azerbaïdjan mais qui échappe à son contrôle depuis 1994 et une guerre ayant fait 30.000 morts. Cette reprise des hostilités a fait plus de 1.250 morts mais le nombre de victimes est probablement beaucoup plus élevé, l'Azerbaïdjan ne communiquant pas ses pertes militaires.

Plusieurs tentatives de cessez-le-feu sous l'égide de Moscou, Paris et Washington - trois capitales formant le Groupe de Minsk de l'OSCE chargé de trouver une issue au conflit - ont volé en éclat sitôt entrées en vigueur. Les combats sont en outre observés de près par deux puissances régionales majeures, la Russie liée à une alliance militaire avec l'Arménie et la Turquie qui soutient fermement Bakou, étant même accusée d'avoir envoyé des mercenaires pro-turcs de Syrie se battre aux côtés des troupes azerbaïdjanaises, ce qu'elle dément.

L'Azerbaïdjan a affirmé dimanche que ses troupes avaient pris la ville de Choucha au Nagorny Karabakh, l'Arménie démentant aussitôt mais reconnaissant que les combats faisaient rage pour le contrôle de cette ville stratégique.La capture de Choucha serait une victoire majeure pour l'Azerbaïdjan après six semaines de combats au Nagorny Karabakh, une région azerbaïdjanaise à majorité...