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Politique - Décryptage

Menace terroriste : situation sous contrôle au Liban malgré la crise

Comme s’il suivait l’exemple du coronavirus qui entame une seconde vague dans le monde, le terrorisme jihadiste lui aussi semble connaître un nouveau souffle en Europe et dans la région.

Mais si les rapports sécuritaires font état d’une menace grandissante dans plusieurs pays, le Liban semble plus ou moins épargné. Le dernier épisode à Kaftoun en août dernier, qui s’est étendu à Wadi Khaled au Akkar et s’est pratiquement terminé par le démantèlement de l’une des plus importantes cellules dormantes, a montré que la situation sécuritaire du pays reste relativement bien contrôlée. C’est vrai que l’histoire de cette cellule de 32 membres n’est pas encore totalement terminée. Certains terroristes sont encore en fuite, et les détails des opérations successives menées par les forces de sécurité n’ont pas encore été divulgués pour des raisons évidentes. Mais il semble malgré tout clair que l’armée et les FSI, notamment la branche des renseignements au sein de cette institution, ont réussi à mener une série d’opérations préventives destinées à neutraliser la cellule avant qu’elle ne commence à exécuter son plan d’attaques multiples. Celui-ci prévoyait notamment des explosions dans des églises et des lieux de culte musulmans. Quel est donc le secret du Liban qui réussit à se protéger là où beaucoup d’autres pays ayant beaucoup plus de moyens ne parviennent pas à éviter les attaques à caractère terroriste ?

Pour mémoire

Une opération antiterroriste finit dans le sang : quatre militaires tués

Une source militaire répond à cette question par une boutade: « Il est bien plus facile pour les soldats de combattre le terrorisme et de protéger les frontières que d’être chargés de missions intérieures face aux manifestants... »

Ce que cette source ne dit pas mais laisse entendre, c’est que l’armée dans sa lutte contre le terrorisme peut compter sur la coopération de la population, qui souvent lui donne des informations et cherche à l’aider autant que possible dans sa mission. Il arrive même que des membres d’une même famille alertent les forces de sécurité sur des activités suspectes de l’un des leurs... L’appui et la coopération de la population seraient donc l’un des atouts de l’armée et des forces de sécurité dans la lutte contre le terrorisme. Selon la source précitée, le chef présumé de la cellule de Kaftoun, Khaled Tellaoui, qui a été abattu par les forces de l’ordre, avait été dénoncé par son propre frère... Pour rappel, dans l’attaque de Kaftoun, trois jeunes gens du village ont trouvé la mort, tués par balles. L’armée et les FSI ont immédiatement réagi. La branche des renseignements des FSI a aussitôt entamé une enquête qui l’a menée à Wadi Khaled au Akkar où les terroristes étaient cachés dans des abris fortifiés. Voyant qu’il s’agissait d’une cellule importante sur le plan du nombre de ses membres et des moyens dont elle disposait, les FSI ont demandé l’aide de l’armée présente dans cette région. Les militaires ont aussitôt été placés en état d’alerte maximale, sachant qu’il s’agit en réalité d’une zone sécuritaire où l’armée dispose de plusieurs casernes et positions. Les jihadistes ont alors mené une attaque audacieuse en direction d’une des casernes.

Des jeunes à mobylette ont en effet attaqué le bâtiment et réussi à tuer l’un des gardes avant d’y entrer. Comme les soldats étaient en état d’alerte, ils ont immédiatement tiré sur les assaillants, les tuant sur le coup.

Un des jihadistes avait toutefois une ceinture explosive autour de la taille. Les militaires ont essayé de la démonter pour la désamorcer ou pour la faire exploser loin du corps, dans un lieu sécurisé. Mais le système était très compliqué et ils n’ont pas réussi à le neutraliser. Ils ont alors eu recours au parquet militaire pour obtenir une autorisation leur permettant de faire exploser la ceinture sur le corps même de l’assaillant. Cette démarche était nécessaire car faire exploser une charge sur un cadavre pourrait être considéré comme une mutilation de la dépouille. Les militaires ont donc respecté les règles jusqu’au bout, soucieux d’agir dans la légalité et le respect des morts. Mais ces informations n’ayant pas été divulguées, des rumeurs ont circulé sur le fait que l’un des assaillants se serait fait sauter à l’intérieur de la caserne...

Selon la source militaire précitée, les forces de sécurité libanaises ont acquis de l’expérience et ont désormais des moyens technologiques importants qui leur permettent de lutter contre le terrorisme. Mais l’appui populaire reste malgré tout l’élément le plus important. En général, lorsque l’État et ses institutions fonctionnent normalement, les mouvements radicaux s’affaiblissent et les activités terroristes baissent d’un cran. Mais celles-ci prennent de l’ampleur lorsqu’il y a des troubles, des divisions et un malaise populaire.

Toutefois, même en période de crise grave comme celle que le Liban traverse actuellement, le terrorisme reste une priorité permanente, précise encore la source militaire précitée, et exige un état d’alerte continu. Surtout dans ce pays où la diversité communautaire et les allégeances multiples des diverses composantes politiques et confessionnelles permettent aux mouvements radicaux de se développer. De plus, le fait que la Syrie voisine continue à vivre en pleine tourmente favorise le développement de cellules radicales. Selon la source précitée, tout ce qui renforce l’État et permet aux institutions de fonctionner devrait faciliter le travail des forces de sécurité dans la lutte contre le terrorisme... Dans ce contexte, la formation d’un nouveau gouvernement devrait donc être prioritaire.

Comme s’il suivait l’exemple du coronavirus qui entame une seconde vague dans le monde, le terrorisme jihadiste lui aussi semble connaître un nouveau souffle en Europe et dans la région. Mais si les rapports sécuritaires font état d’une menace grandissante dans plusieurs pays, le Liban semble plus ou moins épargné. Le dernier épisode à Kaftoun en août dernier, qui s’est étendu...

commentaires (3)

Il manque une recommandation à faire à l’armée libanaise qui est de fermer et d’une façon complètement étanche les frontières avec la Syrie, source de tous nos maux pour empêcher l’infiltration de ces terroristes, et qui facilitera leur travail en se concentrant sur ceux présents sur le sol libanais sans les nouveaux venus pour leur prêter mains fortes et du même coup, empêcher l’acheminement des denrées alimentaires et le mazout subventionnés, destines au seul peuple libanais.

Sissi zayyat

12 h 49, le 05 novembre 2020

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Commentaires (3)

  • Il manque une recommandation à faire à l’armée libanaise qui est de fermer et d’une façon complètement étanche les frontières avec la Syrie, source de tous nos maux pour empêcher l’infiltration de ces terroristes, et qui facilitera leur travail en se concentrant sur ceux présents sur le sol libanais sans les nouveaux venus pour leur prêter mains fortes et du même coup, empêcher l’acheminement des denrées alimentaires et le mazout subventionnés, destines au seul peuple libanais.

    Sissi zayyat

    12 h 49, le 05 novembre 2020

  • comme d'habitude, "on" omet pointer un fait pourtant evident : C'est SEULEMENT grace a leur efficacites et conscience propres ET a la cooperation du PEUPLE libanais que ces services de securites et l'armee reussissent a tres bien faire leur job, mais certainement pas grace a la crasse politique.

    Gaby SIOUFI

    10 h 56, le 05 novembre 2020

  • Zut alors ! Un article écrit par SH mais qui n’attaque pas Saad Hariri et n’encense pas ses idoles... c’est la journée de la bonté ou quoi alors ?

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 27, le 05 novembre 2020

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