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Campus - COMPÉTITION

Le prix Jeunesse pour la démocratie 2020 attribué à des étudiants libanais

Créé par des étudiants de l’AUB, le journal en ligne The Phœnix Daily veut donner l’opportunité aux étudiants de s’exprimer et de former un réseau de jeunes intellectuels au sein de la société.

Le prix Jeunesse pour la démocratie 2020 attribué à des étudiants libanais

De gauche à droite : Mohammad Ghandour, Sarah el-Abed et (bas) Élie el-Hajj. Capture d’écran

The Phoenix Daily, un site web d’information libanais, lancé en avril dernier, vient de rafler le prix Jeunesse pour la démocratie 2020, octroyé par l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique (Bundeszentrale für politische Bildung) qui récompense chaque année des projets innovants et créatifs sur le thème de la démocratie, à but non lucratif, menés par des jeunes engagés à travers le monde. Organisé de manière indépendante par un jury composé de jeunes bénévoles, apprentis, lycéens et étudiants, âgés de 17 à 25 ans, c’est la première fois depuis son lancement, il y a treize ans, que ce prix est attribué à de jeunes Libanais qui se sont également vu remettre la somme de 3 000 euros.

Commentant le prix, Sarah el-Abd, étudiante en sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et rédactrice en chef du journal primé, confie : « C’est un immense honneur. L’honneur de gagner un tel concours et la fierté d’être les premiers au Moyen-Orient et au Liban auxquels est décerné le prix. Cependant, recevoir des félicitations allemandes tout en étant ignorés par les autorités locales nous désole. » Lors de la présentation du projet devant le jury, en ligne, cette jeune rédactrice en chef libano-danoise était accompagnée par deux membres du journal : Élie el-Hajj, 19 ans, directeur des finances et des ressources humaines, et Mohammad Ghandour, 19 ans, secrétaire, tous les deux étudiants à l’AUB, respectivement en économie et en comptabilité.

Ce n’est que tardivement que les étudiants ont appris l’existence de ce prix ; la date limite de présentation des projets était fixée une semaine avant le lancement du journal. Un laps de temps trop serré pour effectuer des changements ou mieux se préparer. Les jeunes Libanais ont donc présenté leur candidature avec les moyens du bord. Lors de la présentation, « plusieurs questions nous ont été posées : Qui êtes-vous ? Où vous situez-vous par rapport aux débats politiques d’aujourd’hui ? Comment peut-on unifier une société divisée ? Comment les jeunes peuvent-ils faire partie de ce processus ? Et c’est en réalité ces derniers points qui nous ont motivés et nous ont poussés à nous présenter », poursuit Sarah el-Abd. Avouant ne pas avoir suivi à la lettre les instructions données par l’Agence, l’équipe lauréate confie ne s’être pas attendue à gagner. « Remporter un prix pour la démocratie avec toutes les injustices dans lesquelles baigne le Liban actuellement est vraiment contradictoire. Mais, en même temps, c’est une grande preuve que malgré tout, les Libanais resteront libres », souligne Élie el-Hajj, qui parallèlement à ses études en économie prépare un double mineur en droit international et en gestion.


Publié en trois langues, The Phoenix Daily est né d’une initiative de jeunes étudiants souhaitant s’exprimer sur différents sujets aussi bien d’ordre local qu’international. Capture d’écran


Promouvoir l’esprit critique

The Phoenix Daily est né d’une initiative de jeunes étudiants souhaitant s’exprimer sur différents sujets politiques, sociaux, économiques… aussi bien d’ordre local qu’international. « Au Liban, souvent on préfère rester à l’écart et ne pas parler de sujets sensibles. Nous sommes là pour parler de ces thèmes mais de façon appropriée et sans provocation », indique Sarah el-Abd qui confie avoir un intérêt particulier pour les relations internationales et la résolution des conflits mondiaux.

Publié en trois langues (anglais, français et arabe), le journal primé vise, parmi d’autres objectifs, à dépasser la barrière des langues et à mettre l’information à la portée de tous. Critiquant à la fois la liberté absolue sans aucune responsabilité et la censure dictatoriale, Sarah el-Abd, elle-même polyglotte (elle parle six langues : arabe, français, anglais, danois, allemand et espagnol), explique : « Soit la personne ne s’exprime pas, soit elle en dit trop, sans aucune régulation. C’est contre ces deux extrêmes que nous nous élevons. » Ainsi, ce journal en ligne veut donner l’opportunité aux étudiants de s’exprimer et de créer un réseau de jeunes intellectuels au sein de la société. D’ailleurs, une quarantaine de jeunes rédacteurs, motivés et déterminés, en provenance de différents horizons, communautés, affinités et universités contribuent à la rédaction.

Pour financer leur journal, dont ils veulent protéger l’indépendance, les jeunes rédacteurs ont voulu établir des partenariats avec des entreprises locales, un accord gagnant-gagnant, les entreprises participent au financement du projet et le journal leur offre une visibilité par des pubs, histoire de les soutenir. Mais vu la situation financière actuelle et les difficultés par lesquelles passent les entreprises locales, le plan est suspendu. « La somme qui accompagne le prix sera investie au sein de notre projet pour le développer. Elle sera utilisée de façon très judicieuse et consciencieuse pour nous lancer sur de solides bases d’un point de vue financier », indique enfin Élie el-Hajj.

Site web du journal : https ://www.thephoenixdaily.net/



The Phoenix Daily, un site web d’information libanais, lancé en avril dernier, vient de rafler le prix Jeunesse pour la démocratie 2020, octroyé par l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique (Bundeszentrale für politische Bildung) qui récompense chaque année des projets innovants et créatifs sur le thème de la démocratie, à but non lucratif, menés par des jeunes...

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