Le Conseil supérieur de la défense (CSD) devrait se réunir dans les prochaines quarante-huit heures pour décider d’un éventuel bouclage total de deux semaines renouvelables, alors que le Covid-19 se propage dans le pays à pas de géant. De fait, hier, 1 512 nouvelles contaminations au coronavirus ont été enregistrées, dont 42 en provenance de l’étranger, ainsi que quinze décès. Ce qui fait grimper à 85 209 le nombre total des cas cumulés depuis le début de l’épidémie le 21 février, au nombre desquels 667 décès et 45 032 guérisons. Selon le bilan quotidien du ministère de la Santé, 780 patients sont hospitalisés dont 273 aux soins intensifs.
« La situation est grave », met en garde Abdel Rahman Bizri, spécialiste des malades infectieuses et membre du comité scientifique chargé du suivi de la pandémie au ministère de la Santé. Soulignant que la barre des 100 000 cas sera dépassée en l’espace de quelques jours, au rythme où l’épidémie progresse, il explique à L’Orient-Le Jour que « plus de 13 % de l’ensemble des tests PCR effectués au quotidien sont positifs, ce qui est inquiétant ». « Le recours au bouclage partiel n’ayant pas abouti aux résultats souhaités, il est nécessaire d’avoir une approche différente, d’autant plus que les unités de Covid-19 dans les hôpitaux sont pratiquement saturées, ajoute le Dr Bizri. Les patients attendent leur tour pour se faire admettre dans les hôpitaux. »
Affirmant que sur le plan de la santé, le bouclage ne peut être que bénéfique puisqu’il va permettre aux établissements hospitaliers de se préparer pour la nouvelle étape, l’infectiologue note que la phase qui suivra doit être bien réfléchie puisque d’un point de vue épidémiologique, le virus fera un « rebond ».
Seconde vague
Cette réunion du CSD doit intervenir alors que depuis quelques jours les voix appelant à un reconfinement du pays se multiplient. En effet, après l’appel lancé en ce sens récemment par le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan et le syndicat des restaurateurs, c’était au tour de la commission parlementaire de la Santé de réclamer hier la prise d’une telle mesure. « Tous les membres de la commission sont en faveur d’un confinement d’au moins deux semaines afin de soulager le secteur médical et infirmier », a ainsi déclaré le président de la commission Assem Araji, soulignant que le cas échéant, l’État devrait assurer le versement d’aides financières aux citoyens forcés de rester chez eux. Mettant l’accent sur la saturation des lits consacrés au Covid-19 dans les hôpitaux, M. Araji a fait remarquer qu’un éventuel confinement de deux semaines devra servir d’opportunité aux hôpitaux privés et gouvernementaux pour équiper des unités consacrées au Covid-19 et se préparer à la seconde vague de la pandémie « qui ne viendra pas de l’étranger mais de l’intérieur même du pays ».
Même son de cloche chez le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, Georges Adwan, qui a lui aussi réclamé l’imposition « immédiate » d’un confinement d’une durée minimale de deux semaines. « Nous ne pouvons plus continuer à traiter avec ce fléau de la manière dont nous le faisons, a-t-il déclaré à l’issue de la réunion de la commission. Les hôpitaux sont saturés et certains d’entre eux ne sont pas encore prêts. »
La commission ministérielle chargée du suivi du dossier, qui s’était réunie lundi en soirée pendant près de deux heures, serait également favorable au bouclage total, d’autant que les grandes villes comme Beyrouth, qui sont surpeuplées et qui constituent d’importants foyers de l’épidémie, ne sont pas à ce jour englobées par le bouclage partiel pour des raisons logistiques.
Échec dans la gestion de la pandémie
La possibilité de revenir à un bouclage total ne fait pas l’unanimité. Les organismes économiques ont ainsi affirmé qu’ils ne se conformeront pas à cette décision, soulignant que le gouvernement a échoué dans la gestion de l’épidémie. Même son de cloche chez le président de la Fédération des syndicats des entreprises touristiques, Pierre Achkar. « Le bouclage total nécessite une étude approfondie, ainsi que des mesures pour soutenir l’économie et offrir des incitations aux secteurs lésés par une telle mesure, à l’instar des pays arabes et occidentaux dans leur lutte contre l’impact de la pandémie sur les entreprises, l’économie et les citoyens », a-t-il insisté dans un communiqué. Et de se demander si une telle mesure serait bénéfique pour la santé « si toutes les régions ne se conformeront pas aux normes de bouclage ».
Par ailleurs, le président de l’ordre des médecins de Beyrouth, Charaf Abou Charaf, a appelé le corps médical à « s’engager » le plus largement possible dans la « bataille » contre le coronavirus. « Ce combat est très sérieux et brutal et il ne pourra pas être gagné sans notre coopération », a-t-il ajouté, notant que la lutte contre la pandémie est couplée en cette saison à la grippe classique.
Enfin, l’Organisation des jeunes progressistes a appelé à la fermeture des établissements scolaires qui constituent « une bombe sanitaire à retardement ».
commentaires (8)
Échec dans la gestion de la pandémie Echec dans la gestion de l electrecité Eches dans la gestion économique Echec dans la gestion de la circulation automobile Eches dans la gestion écologique bien d autres echec catastrophique qu il faut du temps pour les citer par contre au niveau de la corruption tout va bien dieu merci depuis 30 ans le liban vit aux rythme des echecs ne chercher pas ca continue on prend les memes et on recommene pauvre liban
youssef barada
22 h 05, le 04 novembre 2020