"Nous reviendrons", assurent des étudiants après une tuerie à l'université de Kaboul

"Nous reviendrons" : au lendemain d'une attaque contre l'université de Kaboul, où 22 personnes au moins ont été tuées, des étudiants rescapés affirment que rien ne pourra les détourner de leurs études.

L'attentat, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique, a fait également 22 blessés mais n'empêchera pas Mohammad Baqir Alizada, 21 ans, de "revenir et travailler en faveur d'un Afghanistan prospère et libre". "Mon message aux terroristes est que nous ne cèderons pas", dit-il à l'AFP. "Quel que soit le coût, nous reviendrons".

Ils étaient quelques-uns mardi, alors qu'avaient lieu les premiers enterrements, à être revenus sur le campus, où ils se sont rassemblés derrière une pancarte qui proclamait "Cessez de nous tuer ! ".

Dans l'université, les murs criblés de balles et les bureaux calcinés témoignent de la violence des combats. Le plafond d'une salle de classe a été éventré par les explosions provoquées par les forces spéciales afghanes, qui sont descendues du ciel pour venir au secours des étudiants pris au piège et abattre les jihadistes.

Sur Facebook, l'étudiant Bashamal Sahak a assuré qu'il n'avait d'autre choix que de poursuivre son cursus et de les "combattre par le savoir". "Nous savons qu'un jour ils nous tueront, nous aussi", a-t-il posté. "Mais nous n'abandonnerons pas".

Mohamed Rachid, étudiant en administration publique, s'était fait connaître par les vidéos qu'il mettait en ligne. "La vie est un combat, plein de douleur, de problèmes et de chagrin", avait-il récemment posté. "Mais vous nous voyez toujours sourire. Parce que le temps passe et nous devons vivre". Il ne pourra pas mettre d'autres vidéos en ligne : il a été abattu par les deux jihadistes qui ont tiré sur les étudiants dans leurs salles de cours.

Dans un communiqué posté lundi soir par son agence de propagande Amaq, l'EI affirme que "deux combattants de l'Etat islamique ont réussi à lancer une attaque lors d'un (événement) organisé par le gouvernement afghan à l'Université de Kaboul".

A propos de l'événement en question, l'EI a évoqué "des juges et des enquêteurs venant de terminer une formation".