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"L'Arabe du futur 5", un hommage aux enseignants qui "sauvent la République"

L'auteur franco-syrien de bande dessinée Riad Sattouf. Photo JOEL SAGET/AFP

L'auteur franco-syrien de bande dessinée Riad Sattouf, traduit en 22 langues, rend hommage dans "L'Arabe du futur 5" aux enseignants français qui ont cru en lui et qui, dit-il, "sauvent la société et la République française chaque jour".

Il se souvient notamment d'une professeure d'arts plastiques de 3e à Rennes (ouest de la France), qui avait perçu ses aptitudes. "Je garde un bon souvenir de beaucoup de mes profs, même ceux qui étaient désagréables. Dans mon école syrienne, les professeurs nous apprenaient à lire et écrire, mais les enfants étaient dressés. En France, ils élevaient leurs élèves. Enseignant, c'est vraiment le métier le plus dur, le moins considéré et pourtant le plus essentiel", dit l'auteur franco-syrien à l'AFP. "On ne se rend pas compte de la difficulté que c'est de se retrouver face à des collégiens, des lycéens. Ce sont eux, les profs, qui sauvent la société et la République française chaque jour", ajoute-t-il.

La France est encore traumatisée par l'assassinat le 16 octobre d'un professeur de collège parce qu'il avait montré des caricatures du prophète Mahomet en classe dans un cours sur la liberté d'expression.

Dans le cinquième et avant-dernier volet de son récit autobiographique, qui sort jeudi, Riad Sattouf raconte les années 1992-1994, où les adolescents écoutent Nirvana et portent les premières Adidas Torsion. L'un des ressorts comiques est que malgré son nom, l'adolescent, de mère bretonne, n'est pas perçu comme arabe. Quand il se fait agresser dans la rue par trois jeunes hommes avec "des têtes de Bretons" mais un "chef qui avait l'air, lui, d'origine arabe", il n'arrive pas à leur faire croire qu'il est syrien.

"Internet n'existait pas, et le monde était plus mystérieux, plus grand, qu'il ne l'est aujourd'hui. Les informations venaient du journal télévisé, de la radio, de la presse. Et quand je disais que j'étais Syrien, les gens ne savaient pas ce que c'était la Syrie, ni ce qui s'y passait, ni même que c'était un pays arabe", se souvient le dessinateur, âgé de 42 ans. Les différences semblent invisibles aux collégiens de cette époque. Et les tensions autour de l'islam n'existent pas.

"Personnellement, je n'ai jamais souffert de racisme en France, je n'ai jamais été empêché dans ma progression à cause de mes origines. Cela n'allait pas au-delà des moqueries sur mon nom", souligne l'auteur.

Son engagement pour la liberté d'expression se traduit par une collaboration avec Reporters sans frontières pour son album annuel. Ces "100 dessins pour la liberté de la presse" retracent son parcours. "J'ai été extrêmement honoré que Reporters sans frontières me contacte pour faire cet album", dit Riad Sattouf. Selon son éditeur, la série "L'Arabe du futur" cumule deux millions d'exemplaires en France depuis 2014. Il a été traduit dans 22 langues...mais toujours pas en arabe.

L'auteur franco-syrien de bande dessinée Riad Sattouf, traduit en 22 langues, rend hommage dans "L'Arabe du futur 5" aux enseignants français qui ont cru en lui et qui, dit-il, "sauvent la société et la République française chaque jour".Il se souvient notamment d'une professeure d'arts plastiques de 3e à Rennes (ouest de la France), qui avait perçu ses aptitudes. "Je garde un bon souvenir...