Des dizaines d'étudiants ont défilé jeudi à Kerbala, dans le sud de l'Irak, pour tenter de perpétuer un mouvement qui s'est essoufflé et n'est pas parvenu à se relancer lors de son premier anniversaire.
Mercredi, des manifestations d'étudiants --fer de lance de la "révolution d'octobre" 2019-- ont eu lieu à Diwaniya et Nassiriya, deux autres villes du Sud, gagné l'an dernier par la révolte partie de la place Tahrir de Bagdad. Les manifestants réclame notamment une réforme du pouvoir, des emplois et une amélioration des conditions de vie dans l'un des pays les plus riches en pétrole du monde mais où le taux de pauvreté devrait doubler cette année pour atteindre 40% de la population.
"Nous ne manifestons pas pour nos intérêts personnels mais pour ceux de toute la nation", affirme à l'AFP Mouhannad al-Kinani, qui défile à Kerbala, l'un des bastions de la révolte marquée lors de ses premiers mois par des violences qui ont fait près de 600 morts et 30.000 blessés. Le nouveau gouvernement nommé en mai a promis des législatives anticipées avec une nouvelle loi électorale en juin, un délai impossible à tenir selon les observateurs. "Nous voulons des élections au scrutin uninominal et que les assassins des manifestants soient jugés", ajoute M. Kinani.
A Bagdad, les forces de sécurité ouvrent désormais chaque jour de nouveaux axes bloqués depuis un an par des manifestants qui pour beaucoup ont démonté leurs tentes sur Tahrir. Mais "cela ne signifie pas que la révolution d'octobre est finie comme le croient les partis corrompus", s'emporte Ala al-Saadi, professeure d'université à Diwaniya. "On défile pour montrer que notre soulèvement est fort et résilient et qu'il est le moyen d'arriver au changement" renchérit Ali Saad, étudiant en pharmacie à Nassiriya.
La révolte s'était largement essoufflée du fait des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis, puissances agissantes en Irak, et de la pandémie de Covid-19.
Les plus commentés
Élias Murr est de retour... mais il a bien changé
Le chef de la SG chargé de coordonner avec Damas le sort des 2 500 détenus syriens au Liban
Que sait-on de « Netzah Yehuda », le bataillon israélien dans le viseur de Washington ?