Le président libanais Michel Aoun a affirmé mercredi à une délégation russe en tournée auprès des responsables libanais qu'il attendait avec impatience "une solution rapide au retour des réfugiés syriens" dans leur pays, dont plus d'un million sont installés au Liban. Cette délégation a annoncé la tenue d'une conférence internationale sur ce dossier les 11 et 12 novembre prochains à Damas.
Présidée par l'émissaire du président Vladimir Poutine, Alexander Lavrentiev, la délégation a été reçue dans la matinée au palais présidentiel de Baabda, ainsi qu'au Grand sérail par le Premier ministre sortant Hassane Diab et a Aïn el-Tiné par le président du Parlement, Nabih Berry.
Selon des propos relayés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le chef de l'Etat a déclaré qu'il attendait avec intérêt "une solution rapide permettant le retour des déplacés syriens dans leur pays, d'autant que plusieurs zones de Syrie sont désormais sûres", exprimant l'espoir que la tenue d'une nouvelle conférence sur le dossier des déplacés puisse "aider à trouver une solution appropriée à cette question humanitaire".
"Le Liban ne peut plus supporter les conséquences négatives de la présence de ces déplacés qui a coûté au Liban des pertes dépassant les 40 milliards de dollars selon les chiffres du Fonds monétaire international", a ajouté M. Aoun. A ses interlocuteurs, le président libanais a déclaré que "la présence sur le territoire libanais d'environ un million et demi de déplacés syriens et d'environ 500.000 réfugiés palestiniens, constituant la moitié des habitants du Liban, a un impact négatif sur plusieurs secteurs, avec la crise économique, les conséquences de la pandémie de coronavirus et les pertes causées par l'explosion du port de Beyrouth (le 4 août dernier)".
En 2018, a rappelé le chef de l'Etat, l'initiative russe lancée en vue d'une solution à la crise des déplacés syriens n'avait pas eu de suite, en raison de la position de plusieurs pays occidentaux qui n'ont pas engagé les financements requis. "De plus, lier ce retour à l'élaboration d'une solution politique en Syrie n'est guère encourageant", a ajouté Michel Aoun, en citant les exemples de la Palestine et de Chypre. Dans ce contexte, le président a réclamé que "les aides internationales attribuées aux déplacés syriens le soient dans leur pays afin de les encourager à revenir chez eux".
"Conditions propices"
De son côté, M. Lavrentiev a indiqué à son hôte qu'une conférence internationale se tiendra à Damas les 11 et 12 novembre prochain "dans le but de créer les conditions propices pour assurer le retour volontaire des déplacés syriens dans leur pays", exprimant l'espoir que le Liban participe à cette conférence.
La délégation s'est ensuite entretenue au Grand Sérail avec le Premier ministre sortant Hassane Diab. Selon un communiqué publié par la présidence du Conseil, la délégation russe a salué "les grands efforts du Liban qui a accueilli les déplacés syriens", tout en notant les conséquences de cet accueil sur plusieurs plans. La délégation a également souhaité, selon le Grand Sérail, que le Liban soit représenté à la conférence de Damas "au plus haut niveau", alors que la normalisation des relations entre le Liban et la Syrie divise encore la classe politique libanaise depuis le début du conflit syrien en 2011.
La délégation russe a également été reçue à Aïn el-Tiné par le président du Parlement Nabih Berry. Ce dernier a affirmé "encourager tout ce qui sert l'intérêt national libanais". Les responsables russes doivent encore s'entretenir avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri.
Par ailleurs, M. Lavrentiev a présenté les condoléances de Vladimir Poutine aux victimes de l'explosion du port de Beyrouth, assurant que la Russie se tient aux côtés du Liban dans ces circonstances difficiles. Le responsable russe a également déclaré que la Russie était prête à aider le Liban, notamment pour la réhabilitation des infrastructures touchées" par l'explosion.
commentaires (4)
Si la condition du rapatriement des réfugiés syriens est de permettre aux syriens de décider eux mêmes de rentrer chez eux, alors on peut attendre. Aucun de ces réfugiés ne souhaite regagner son pays même s’ils n’arrêtent pas de critiquer notre accueil et notre pays. Ils jouissent d’une liberté totale et d’une impunité totale aussi lorsque certains d’eux commettent des crimes et des vols et ont un travail garanti chose qu’ils ne peuvent même pas rêver chez eux. Le rapatriement devrait être non négociable ou alors il faut faire comme Erdogan et les lâcher sur les frontières de leur pays ou d’un autre et que les responsables de leur immigration s’en occupent. Le Liban ne plus supporter toute la misère du monde, comme dirait l’autre, la nôtre nous suffit amplement.
Sissi zayyat
12 h 32, le 29 octobre 2020