L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a reconnu mardi devant le Conseil de sécurité l'impossibilité de réunir en octobre à Genève comme initialement envisagé l'instance chargée d'une révision de la Constitution, tout en faisant part de son espoir d'une session en novembre.
En raison d'une absence d'accord sur son agenda, "nous n'avons pas été en mesure de réunir en octobre comme nous l'espérions une quatrième session du Comité constitutionnel restreint" qui réunit 45 représentants du régime, de l'opposition et de la société civile, a-t-il dit lors d'une visioconférence.
Evoquant un déplacement récent à Damas, l'émissaire s'est cependant montré confiant. "Nous n'avons pas encore d'accord définitif (...) mais le projet est de tenir de nouvelles discussions en novembre" à Genève, a-t-il ajouté, sans toutefois évoquer la date du 23 novembre évoquée par certaines sources diplomatiques. Lors de la discussion, l'ambassadeur américain adjoint à l'ONU Richard Mills a jugé "inacceptable" l'absence de progrès dans les discussions sur une réforme constitutionnelle. "Il est temps de dire au régime d'Assad que ça suffit", a-t-il lancé. "Le processus politique est complétement dans l'impasse" et après un an "le bilan du Comité constitutionnel est quasi-nul", a renchéri l'ambassadeur français, Nicolas de Rivière, en accusant Damas de vouloir gagner du temps.
Les dernières réunions du Comité constitutionnel remontent à fin août. Elles s'étaient achevées sans avancée notable. Inauguré le 30 octobre 2019 à l'ONU à Genève, ce Comité, qui comprend 150 membres dans sa configuration large, est chargé de modifier la Constitution de 2012 en vue de prochaines élections. L'ONU espère que ce processus ouvrira la voie à un règlement politique du conflit qui a fait plus de 380.000 morts depuis 2011.
Devant le Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a indiqué de son côté rechercher 211 millions de dollars supplémentaires pour la lutte contre la pandémie en Syrie menée par les Nations Unies. Cet argent servira notamment à maintenir la fourniture de matériels médicaux, améliorer l'accès à l'eau, assainir les camps de déplacés et à rendre plus sûres les écoles pour élèves et enseignants, a-t-il précisé.
Le responsable a estimé que le nombre de cas de contamination au Covid-19 dans le pays était "probablement bien plus élevé" que "les 13.500 cas confirmés" officiellement, et il a fait part de son inquiétude sur une propagation de la maladie dans les zones densément peuplées, dont les camps de déplacés.
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