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Politique - Consultations parlementaires

« Nous devons mettre nos divergences de côté et rester positifs »

Une majorité de députés s’est prononcée pour une formation rapide du gouvernement.

« Nous devons mettre nos divergences de côté et rester positifs »

Saad Hariri a fait une brève déclaration au terme des consultations qui se sont déroulées place de l’Étoile. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a annoncé hier, au terme de ses consultations parlementaires non contraignantes pour la formation d’un nouveau gouvernement, qu’il comptait composer une équipe d’experts pour mettre en œuvre les réformes prévues dans la feuille de route française. « Nous étions supposés réaliser ces réformes depuis longtemps et ce n’est que maintenant que nous allons nous y attaquer. Malheureusement, c’est ce retard qui nous a menés à la situation dans laquelle nous nous trouvons », a-t-il déploré. Il a jugé fondamental aujourd’hui de « mettre nos divergences de côté et de nous montrer positifs, afin de rétablir la confiance entre l’État et le citoyen et entre l’État et la communauté internationale ». Pour M. Hariri, il est tout aussi primordial d’accélérer la formation du gouvernement, afin de « pouvoir freiner l’effondrement, à travers les réformes et les négociations avec le Fonds monétaire international ».

Saad Hariri avait consulté dans l’après-midi, au Parlement, les différents blocs parlementaires et députés indépendants, dont nous reproduisons ci-dessous les principales positions :

Najib Mikati : « Il est nécessaire que le futur cabinet soit composé de technocrates et d’experts » au sein d’une « équipe de travail homogène qui conduira les négociations avec le FMI et planchera sur la reconstruction de Beyrouth suite aux explosions meurtrières du 4 août ».

Tammam Salam : « Je suis en faveur d’un gouvernement de sauvetage qui commencera à travailler sur les réformes requises. Nous espérons que cette équipe pourra mener les réformes attendues d’ici trois à six mois, sans quoi les choix à faire seront toujours plus difficiles. »

Élie Ferzli  : « Ce qu’il faut, c’est un gouvernement indépendant de technocrates, issu du dialogue entre Saad Hariri et les groupes parlementaires. Celui-ci devra travailler sur le principe fondamental de la solidarité ministérielle afin de mettre en œuvre les réformes dans les six prochains mois. »

Anouar el-Khalil (Mouvement Amal) : « Il faut former le plus rapidement possible un gouvernement d’experts compétents, capables de stopper l’effondrement du pays et d’assurer la reconstruction de Beyrouth. »


Hier, pour la première fois depuis février dernier, Saad Hariri a eu un entretien avec le chef du CPL, Gebran Bassil.


Gebran Bassil (Courant patriotique libre) : « Nous sommes pour un cabinet techno-politique, mais nous n’avons posé aucune condition ni revendication à la formation du cabinet. Les critères de mise sur pied du cabinet doivent être cependant unifiés et les ministres devraient avoir l’expérience et l’expertise nécessaires, en vue de résultats rapides. Notre priorité est de mettre un terme à l’effondrement et d’aider les gens dans cette période difficile. Il n’y a aucun différend d’ordre personnel (avec Saad Hariri) et nous adoptons une approche la plus positive possible. » À noter que le bloc du leader druze, Talal Arslane, s’est présenté au Parlement en compagnie de la formation aouniste, mais M. Arslane a boycotté ces concertations.

Mohammad Raad (Hezbollah) : « Nous sommes pour un cabinet élargi de 22 à 24 ministres. Nous avons conseillé que chaque ministre ne soit chargé que d’un seul portefeuille, afin qu’il puisse être plus productif et qu’il puisse résoudre efficacement les différentes crises qui le concernent. »

Samir Jisr (courant du Futur) : « Le Liban ne peut supporter aucun retard dans la formation du gouvernement. Nous laisserons le choix à ce niveau entre les mains de Saad Hariri. »

Georges Adwan (Forces libanaises) : « La naissance d’un gouvernement de technocrates indépendants doit se faire d’ici à quelques jours, suivant le principe de la rotation des portefeuilles » entre les différentes formations politiques.

Farid el-Khazen (Rassemblement national, essentiellement composé des Marada de Sleiman Frangié) : « Un gouvernement de technocrates devrait voir le jour rapidement et devrait être composé de personnes ayant l’expérience nécessaire pour le traitement des dossiers dont ils auront la charge. »

Teymour Joumblatt (Parti socialiste progressiste) : « Nous avons beaucoup de souhaits et de demandes, notamment que le gouvernement soit formé le plus rapidement possible et soit composé de technocrates. Nous espérons que personne ne mettra d’obstacles » devant la formation du cabinet.

Jean Obeid, au nom du bloc Mikati : « Il faut que le cabinet qui soit au niveau des défis à relever. Nous n’avons posé aucune condition sur la forme que devrait prendre l’équipe ministérielle. »

Assaad Hardane (Parti syrien national social) : « Nous avons répété à maintes reprises que ce cabinet devra mettre en œuvre des réformes et garantir la stabilité sociale. »

Walid Sukkariyé, au nom du bloc des députés sunnites proches du régime syrien : « Il faut que le cabinet soit capable de prendre des décisions courageuses et difficiles et d’obtenir le plus grand soutien politique et populaire possible. »

Hagop Pakradounian, au nom des députés arméniens : « Nous n’avons pas le luxe du temps. Il faut un gouvernement rapidement. »

Les députés élus indépendants, notamment Michel Daher et Chamel Roukoz, ont réclamé un gouvernement d’experts sans plus tarder. L’un d’eux, Jamil Sayyed, a toutefois décidé de boycotter ces concertations, affirmant avoir dit ce qu’il avait à dire, hier, lors des consultations parlementaires contraignantes au palais présidentiel de Baabda. Le député Michel Murr s’est également absenté pour des raisons de santé.

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a annoncé hier, au terme de ses consultations parlementaires non contraignantes pour la formation d’un nouveau gouvernement, qu’il comptait composer une équipe d’experts pour mettre en œuvre les réformes prévues dans la feuille de route française. « Nous étions supposés réaliser ces réformes depuis longtemps et ce n’est que...

commentaires (3)

Il s'est porté candidat sur une base et sur un projet. A présent il a consulté tout le monde. Il va attendre quoi de plus pour annoncer la formation? Les noms sont supposés être dans la poche intérieure de son veston. Assez de jeux politiques et de procrastination. S'il va attendre les élections américaines pour former ça veut dire qu'il n'avait aucun plan ni aucun projet.

Shou fi

10 h 30, le 25 octobre 2020

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Commentaires (3)

  • Il s'est porté candidat sur une base et sur un projet. A présent il a consulté tout le monde. Il va attendre quoi de plus pour annoncer la formation? Les noms sont supposés être dans la poche intérieure de son veston. Assez de jeux politiques et de procrastination. S'il va attendre les élections américaines pour former ça veut dire qu'il n'avait aucun plan ni aucun projet.

    Shou fi

    10 h 30, le 25 octobre 2020

  • Il faut aller prendre des libanais de la diaspora et faire un gouvernement car ceux qui sont au Liban ils sont des Ali Baba

    Eleni Caridopoulou

    18 h 26, le 24 octobre 2020

  • Ils sont tous d'accord, pour un gouvernement de 6 mois, et pour l'argent qui arrivera ... mais après ? qui va remplacer un tel gouvernement, si des fois il était formé? les mêmes mafieux d'avant ? et que feront-il de cet argent? le piller de nouveau certainement. Malheureusement la rue n'a pas su créer une alternative politique à ces mafieux ...

    Zeidan

    08 h 39, le 24 octobre 2020

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