Une réunion s’est tenue hier entre la commission parlementaire de l’Information et des Télécoms, présidée par le député Hussein Hajj Hassan (Hezbollah), le ministre sortant des Télécoms, Talal Hawat, et de nombreux autres représentants des diverses parties, concernant le processus de récupération par l’État des deux réseaux mobiles locaux. En effet, les contrats de Mic 1 (Alfa), dirigé par l’opérateur égyptien Orascom depuis 2009, et de Mic 2 (Touch), géré par le koweïtien Zain depuis 2004, étaient arrivés à expiration le 31 décembre dernier, après que l’État les a unilatéralement prorogés en 2015.
« Juridiquement, la société Alfa n’existe plus », a déclaré Hussein Hajj Hassan, rappelant que celle-ci est totalement revenue à l’État début septembre après la nomination en juin d’un nouveau conseil d’administration, présidé par Jad Nassif, et l’accord conclu avec Orascom d’abandonner les indemnités administratives, estimées à 4,8 millions de dollars, pour l’année 2020, au profit du ministère des Télécoms. Concernant Touch, le député a indiqué que le processus de récupération du réseau par l’État aboutira à la fin du mois au terme de deux assemblées générales prévues les 23 et 30 octobre. Une fois que Touch aura rejoint Alfa sous la coupe de l’État, ce sera alors au « nouveau gouvernement » de décider « de la meilleure manière de gérer ces réseaux », a indiqué Hussein Hajj Hassan, ajoutant qu’il faudrait parer « un nouvel appel d’offres pour éviter la corruption et le gaspillage perpétrés dans ce secteur et venir, à la place, avec une vision actualisée de cette gestion ».
Cette réunion intervient quelque dix jours après une polémique lancée par le député Chamel Roukoz et l’ancien ministre des Télécoms, Mohammad Choucair, concernant une facture de 6 millions de dollars datant de 2018 qui allait être réglée à Orascom. L’opérateur avait alors démenti ces allégations, soulignant avoir « renoncé à environ 9 millions de dollars de nos cotisations (environ 50 % de réduction) au regard de la crise économique et financière que traverse le Liban ». En mai, le gouvernement de Hassane Diab avait approuvé la récupération provisoire par l’État de ces deux réseaux nationaux opérés par des firmes étrangères. À la suite de l’expiration de leurs contrats respectifs, le ministère des Télécoms devait lancer un nouvel appel d’offres dans les trois mois pour les remettre en jeu. Ce processus avait été retardé, selon les dires de Talal Hawat, par les mesures de confinement prises pour enrayer la propagation du Covid-19 puis par la double explosion au port de Beyrouth du 4 août dernier.
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