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Société - Explosions de Beyrouth

Le HCS transfère 100 milliards de L.L. à l'armée pour le versement des compensations

Le Parlement "prêt à faire tout ce qu'il faut sur le plan législatif pour rendre justice aux proches des martyrs du port ainsi qu'aux autres victimes", affirme Berry.

Le HCS transfère 100 milliards de L.L. à l'armée pour le versement des compensations

Une femme passant devant un bâtiment détruit par les explosions du port de Beyrouth, le 14 août 2020. Photo REUTERS/Hannah McKay

Le Haut comité de secours (HCS) a annoncé lundi avoir transféré cent milliards de livres libanaises à l'armée libanaise afin que ce montant soit utilisé pour le versement de compensations financières aux sinistrés de la double explosion meurtrière du port de Beyrouth, le 4 août dernier, qui a fait 202 victimes, 6.500 blessés et qui a dévasté des quartiers entiers de la capitale, laissant 300.000 personnes sans abri. Ce versement a été fait "sur base d'une décision" en ce sens prise par le Conseil des ministres, et le versement des compensations se fera "conformément au mécanisme mis en place par le commandement de l'armée et le mohafez de Beyrouth", précise le HCS dans un communiqué. Le mécanisme se base sur une liste de noms, classée par ordre de priorité et de nécessité, ajoute le texte.

Au taux officiel (de 1.507 livres pour un dollar), ce montant total équivaut à environ 66 millions de dollars. Toutefois, au taux parallèle, en vigueur notamment dans les banques et chez les changeurs agréés, ce montant s'échange à 25 millions de dollars. Sur le marché noir, au taux de 7.700 livres/dollar en vigueur ce lundi, 100 milliards de livres libanaises font près de 13 millions de dollars.

La semaine dernière, le Premier ministre sortant, Hassane Diab, avait appelé à un versement rapide de ces compensations financières "attendues par environ 10.000 familles". Le 11 octobre, le secrétaire général du HCS, le général Mohammad Kheir, avait pourtant déclaré que les budgets de l'organisme qu'il dirige étaient épuisés et qu'il n'était plus en mesure d'assurer le suivi de la double explosion du port.

Le Parlement "prêt à tout faire pour rendre justice"
De son côté, le président du Parlement, Nabih Berry, a déclaré qu'il était "prêt, tout comme la Chambre des députés, à faire tout ce qu'il faut sur le plan législatif pour rendre justice aux proches des martyrs du port ainsi qu'aux autres victimes". Il a tenu des propos en ce sens lors d'un entretien à Aïn el-Tiné avec une délégation des familles des victimes de ce drame. Le chef du Parlement a également insisté sur la "nécessité d'assurer de manière immédiate, avant l'arrivée de l'hiver, la prise en charge de ceux qui ont perdu leurs habitations".

Le président de la Chambre, Nabih Berry, avec une délégation du Comité des familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth, le 19 octobre 2020 à Aïn el-Tiné. Hassan Ibrahim/Parlement

"La blessure du port est une blessure nationale qui dépasse les communautés. La guérison ne peut passer que par un traitement national et humanitaire, loin des tensions politiques, par la finalisation de l'enquête judiciaire et par des sanctions contre toutes les personnes impliquées dans cette tragédie, quel que soit leur poste", a ajouté M. Berry. Par ailleurs, le président du Parlement a entrepris les contacts nécessaires avec le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, et les autorités sanitaires compétentes afin d'exempter les blessés de toute charge financière pendant la période de traitement.

De son côté, Ibrahim Hoteit, s'exprimant au nom de la commission de suivi des familles des victimes, a réaffirmé que l'une de ses principales demandes était de considérer les personnes tuées comme des martyrs de l’armée libanaise.

Plus de deux mois après le drame causé par l'explosion de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium qui ont pris feu dans un hangar du port où elles étaient stockées depuis 2014, l'enquête n'a toujours pas abouti et aucun résultat n'a été rendu public, dans un pays où la justice est souvent soumise aux pressions politiques. Les autorités politiques ont rejeté les appels à une enquête internationale. Après avoir reçu le rapport du FBI sur l'explosion, les autorités judiciaires attendent les rapports d'investigation des experts français et britanniques.

Une vingtaine de personnes ont été arrêtées, tandis que les audiences et les interrogatoires de ministres, d'anciens ministres et de hauts responsables sécuritaires se succèdent. Trois hauts responsables sont actuellement en détention dans le cadre de l'enquête. Il s'agit du directeur des douanes Badri Daher, du directeur général des transports maritimes et terrestres Abdel Hafiz el-Kaïssi et du directeur général du port Hassan Koraytem.

Le Haut comité de secours (HCS) a annoncé lundi avoir transféré cent milliards de livres libanaises à l'armée libanaise afin que ce montant soit utilisé pour le versement de compensations financières aux sinistrés de la double explosion meurtrière du port de Beyrouth, le 4 août dernier, qui a fait 202 victimes, 6.500 blessés et qui a dévasté des quartiers entiers de la capitale,...

commentaires (2)

C'est pour accompagner les poissons et le thé.....

Christine KHALIL

19 h 29, le 19 octobre 2020

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Commentaires (2)

  • C'est pour accompagner les poissons et le thé.....

    Christine KHALIL

    19 h 29, le 19 octobre 2020

  • 13 000 000$ à répartir entre 300 000 sinistrés, cela fait une moyenne de moins de 46$ par personne. C'est se moquer du monde ! Par ailleurs je ne comprends pas ce que vient faire l'armée là-dedans.

    Yves Prevost

    16 h 01, le 19 octobre 2020

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