Consultations parlementaires : les FL ne nommeront personne

Le leader maronite Samir Geagea a annoncé mercredi que le groupe parlementaire des Forces libanaises ne "nommera personne" lors des consultations parlementaires contraignantes pour la désignation d'un Premier ministre, prévues demain au palais présidentiel, alors que Saad Hariri s'est porté candidat à ce poste. 

Affirmant soutenir "de tout cœur" l'initiative française, présentée par le président Emmanuel Macron pour sortir le Liban de la crise, Samir Geagea a appelé à la formation d'un nouveau gouvernement "d'indépendants et de technocrates", qui  ait comme "mission bien définie" de sauver le pays. "Nous n'accepterons rien d'autre qu'un gouvernement efficace de sauvetage", a ajouté M. Geagea à l'issue d'une réunion de son bloc parlementaire. Dans ce cadre, il a souligné que "malgré son amitié" avec l'ancien Premier ministre Saad Hariri, candidat autoproclamé à la présidence du Conseil, les Forces libanaises ne le nommeront pas lors des consultations parlementaires contraignantes. "Saad Hariri est évidemment un ami pour des raisons historiques et objectives, et ne pas le nommer ne constitue pas un coup de poignard dans le dos, car nous gardons l'entière liberté de nommer toute personne que nous trouvons convenable", a expliqué M. Geagea.

M. Hariri avait annoncé la semaine dernière qu'il se portait candidat à la tête du futur gouvernement et ambitionnait de former un cabinet de technocrates pour une durée de six mois. Afin d'assurer une couverture suffisante à son initiative, il a mandaté une délégation de députés du Courant du Futur, qu'il dirige, afin d'effectuer une série de rencontres avec les différentes formations politiques. Dans ce cadre, la délégation, menée par la députée Bahia Hariri, s'est entretenue aujourd'hui avec des députés du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), et du Hezbollah. 

Face à ce refus des FL de le nommer à la tête du Conseil, et pour s'assurer tout de même d'une "légitimité chrétienne", M. Hariri aura besoin des voix du Courant patriotique libre (CPL, aouniste). A l'issue d'une réunion entre plusieurs députés du CPL et la délégation, menée par la députée Bahia Hariri, le parti aouniste s'est toutefois abstenu de préciser s'il nommerait Saad Hariri lors des consultations. La veille, le chef du CPL, Gebran Bassil, avait refusé que Saad Hariri dirige un cabinet de technocrates, n'en étant pas un lui-même.