Le ministre turc de la Défense a appelé lundi au retrait des séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe, dont le pays a parrainé une trêve dans l'enclave, allègrement violée depuis son entrée en vigueur samedi.
Le ministre turc, Hulusi Akar, a souligné lors de l'entretien avec le russe Sergueï Choïgou la nécessité pour l'Arménie, "qui a attaqué des zones civiles en violation du cessez-le-feu, de mettre fin à ses attaques et de se retirer des territoires qu'elle occupe", a indiqué le ministère turc de la Défense dans un communiqué.
"L'Azerbaïdjan ne peut pas attendre 30 ans de plus pour une solution", a ajouté M. Akar, faisant allusion à un premier cessez-le-feu conclu en 1994, qui a "gelé" le conflit après une guerre qui avait fait quelque 30.000 morts.
La Turquie, qui a pris fait et cause pour l'Azerbaïdjan depuis le début des derniers affrontements le 27 septembre, estime qu'un cessez-le-feu reviendrait à geler de nouveau le conflit au Karabakh et défend le droit de Bakou de "libérer" l'enclave contrôlée par les séparatistes arméniens.
Une trêve humanitaire, négociée à Moscou et qui devait notamment permettre un échange de prisonniers et de corps, aurait dû entrer en vigueur samedi midi, mais elle n'a jamais été respectée.
L'Azerbaïdjan, qui a dépensé sans compter en armement ces dernières années, a prévenu que ses opérations militaires ne cesseront définitivement qu'en cas de retrait arménien du Nagorny Karabakh.
La Russie entretient de bonnes relations avec les deux belligérants auxquels elle fournit des armes, mais reste plus proche de l'Arménie qui appartient à une alliance militaire dominée par Moscou.
Le ferme soutien de la Turquie à la volonté affichée par Bakou de chasser les séparatistes arméniens du Karabakh risque de provoquer des tensions entre Ankara et Moscou, qui cherche à imposer un cessez-le-feu mettant fin aux combats.
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