Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - « Dollars libanais »

La circulaire n°151 de la BDL prolongée jusqu’à fin mars

La circulaire n°151 de la BDL prolongée jusqu’à fin mars

Un homme compte des dollars, à côté de liasses de livres libanaises. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

La Banque du Liban (BDL) a prolongé hier jusqu’au 31 mars 2021 la durée d’application de la circulaire principale n°151. Adopté le 21 avril dernier, le texte permet aux déposants des banques libanaises de retirer en livres des montants sur leurs comptes en dollars ou dans d’autres devises à un taux supérieur à la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar. Un dispositif avec lequel de nombreux Libanais sont contraints de vivre en plein contexte de crise et de dévaluation massive de la monnaie nationale et des restrictions bancaires sur les comptes en devises.

La durée d'application de cette mesure avait été fixée à six mois et arrivait donc à échéance le 21 octobre prochain. Pressentie depuis plusieurs semaines, cette extension a été officialisée via la circulaire intermédiaire n°572 qui était déjà prête jeudi, selon nos sources, mais qui devait encore être signée par le gouverneur de la BDL, Riad Salamé. La circulaire n°151 est appliquée par les banques pour les retraits à partir de comptes en devises sur lesquelles elles appliquent des restrictions en termes de retraits d’espèces, de conversion et de transfert à l’étranger. Les comptes d’argent frais ne sont supposés être soumis à aucune restriction (une garantie consacrée le 9 avril par la circulaire n°150 de la BDL). Les plafonds de retraits sont librement déterminés par les banques.

La circulaire n°572 ne mentionne pas le taux de change applicable à l’opération mais se contente de faire référence à celui imposé aux agents de change agréés via l’application « Sayrafa » lancée en juin par la BDL – le texte d’origine de la n°151 faisait référence à un « taux plus proche du marché ». L’instance ad hoc qui fixe ce taux avait été, elle, instituée par un autre texte, la circulaire n°149 du 3 avril, et est composée de membres de la BDL et d’agents de change de catégorie A (ceux qui sont autorisés par la Banque centrale à importer et exporter des devises). La BDL n’a jamais officiellement communiqué sur son mode de fonctionnement.

Actuellement fixé à 3 900 livres pour un dollar, le taux applicable pour les opérations relevant de la circulaire a été modifié une fois après avoir été arrêté à 3 000 livres pour un dollar en avril. Les taux imposés dans ce cadre ont toujours été inférieurs à ceux du marché noir, où la spéculation bat son plein, devenu le métronome de la majorité des acteurs de l’économie libanaise. Ce taux flirte avec la barre des 9 000 livres pour un dollar depuis plusieurs jours après s’être stabilisé de début août à fin septembre autour des 7 500 livres, dans le sillage de la catastrophe du 4 août qui a ravagé la capitale et son port.

Enfin, la circulaire n°148 publiée le 3 avril et qui offrait un dispositif similaire à la n°151, mais visant plus spécifiquement les petits déposants, est bien arrivée à échéance le 3 octobre et n’a pas été renouvelée a confirmé une source bancaire à L’Orient-Le Jour. Le texte offrait la possibilité aux personnes dont les dépôts au sein d’une même banque ne dépassaient pas une certaine somme en livres et en dollars au taux officiel de convertir en livres au taux alternatif et de retirer en une fois ces montants.

Si ces dispositifs ont été présentés par la BDL comme des moyens de sauvegarder le pouvoir d’achat des Libanais pendant la crise, leurs détracteurs ont considéré qu’elles avaient accéléré la dépréciation de la livre en faisant exploser la masse monétaire et en faisant coexister plusieurs taux pour une même monnaie. D’autres critiques ont dénoncé des moyens détournés de « lirafication » forcée des dépôts en devises du secteur bancaire libanais, virtuellement en faillite et qui tente par tous les moyens d’alléger ses engagements en dollars.

La Banque du Liban (BDL) a prolongé hier jusqu’au 31 mars 2021 la durée d’application de la circulaire principale n°151. Adopté le 21 avril dernier, le texte permet aux déposants des banques libanaises de retirer en livres des montants sur leurs comptes en dollars ou dans d’autres devises à un taux supérieur à la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar. Un...