Le président de la CGTL appelle à une "journée de la colère" à travers le pays mercredi prochain

Le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara Asmar, a appelé jeudi à une journée de manifestations pacifiques "d'avertissement" mercredi prochain devant certaines institutions publiques à travers le Liban, notamment les hôpitaux privés, alors que le pays continue de s'enfoncer dans une grave crise socioéconomique et sanitaire.

Le syndicaliste a appelé, lors d'une conférence de presse tenue après la réunion du Conseil exécutif de la CGTL, à une journée pacifique de manifestations mercredi 14 octobre, sous le slogan "journée de la colère et du refus" pour réclamer les "droits élémentaires", notamment devant les hôpitaux privés, contre une hausse de leurs tarifs, et devant les hôpitaux gouvernementaux en soutien à ces établissements. Le syndicaliste s'est déclaré fermement opposé à une possible levée des subventions étatiques aux médicaments, mettant en garde contre "un effondrement de la Sécurité sociale, des caisses d'assurances et du ministère de la Santé".

Les hôpitaux sont confrontés à une forte pression avec la recrudescence des cas de contaminations au Covid-19 au Liban, les chambres de soins intensifs étant quasi-saturées et le ministère de la Santé critique le manque d'implication des hôpitaux privés face à cette crise, sachant toutefois que l'Etat doit des milliards de livres à ces hôpitaux.

M.Asmar a également mis en garde contre "une suppression des subventions aux carburants" qui "entraînera une augmentation  des prix de tous les biens de consommation". 

La BDL a commencé, peu après le début de la crise il y a plus d’un an, à subventionner le taux de change dollar/livre pour une série de biens et de matières, notamment les importations de carburants, en permettant aux distributeurs. La mesure vise à maintenir les prix du carburant, qui sont plafonnés par le ministère de l’Énergie, en plein contexte de dépréciation de la livre. Mais l'on craint une fin proche des subventions alors que les réserves de la BDL s'amenuisent. Les propriétaires des stations-essence plaident pour leur part pour un arrêt progressif de ces subventions, afin d'amortir le choc.

Dans ce contexte, Béchara Asmar a souligné "la nécessité de former rapidement un gouvernement qui s'occupe des questions économiques urgentes et qui œuvre à soutenir la Caisse nationale de sécurité sociale et tous les départements de l'enseignement universitaire et public".

La monnaie nationale, arrimée au dollar au taux officiel de 1507.5 LL contre le dollar depuis 1997, flirte aujourd’hui avec la barre des 9 000 livres pour un billet vert sur le marché noir, un phénomène qui a généré une hyperinflation, qui pourrait donc brutalement s’aggraver en cas de suspension subite des mécanismes actuels de subventions.