Nouvelle mise en garde contre une "catastrophe sanitaire" dans les prisons

Des représentants de différents syndicats concernés par la propagation du coronavirus dans les prisons du Liban ont à nouveau mis en garde mercredi contre une "catastrophe sanitaire" dans les milieux carcéraux, où la maladie continue de se répandre, s'interrogeant par ailleurs sur la destination des 39 millions de dollars octroyés par la Banque mondiale pour aider le pays à lutter contre la pandémie. 

Les présidents de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, du barreau de Beyrouth, Melhem Khalaf, de l'Ordre des infirmières, Mirna Doumit ainsi que d'autres responsables concernés se sont réunis dans la matinée à la "Maison du médecin" à Furn el-Chebback. Les participants ont partagé différents rapports établis sur la situation sanitaire, notamment dans la prison de Roumieh. Dans cet établissement, "trois bâtiments sont dépourvus de contamination, tandis que 200 tests menés dans un autre de ces bâtiments se sont avérés positifs". Il n'est toutefois pas précisé la période au cours de laquelle ces tests ont été menés, sachant que le 28 septembre, les Forces de sécurité intérieure avaient dénombré 377 détenus positifs au virus à Roumieh. "Dix-sept patients ont été hospitalisés, dix ont guéri et, sur les sept encore à l'hôpital, l'un d'entre eux est aux soins intensifs", ajoute le communiqué publié à l'issue de cette réunion. Le texte précise que deux prisonniers ont refusé d'être hospitalisés. 

A ce sujet, les responsables syndicaux ont dénoncé le manque de coopération de certains détenus vis-à-vis des mesures de prévention. "Nous mettons en garde contre une nouvelle catastrophe sanitaire", ont-ils poursuivi. Ils ont encore dénoncé, dans un texte lu à l'issue de la réunion par M. Abou Charaf, "l'absence de plan de travail concernant la situation dans toutes les prisons et centres de détention, avec des échéances précises", ainsi que la lenteur avec laquelle les hôpitaux gouvernementaux sont équipés pour accueillir les patients. Selon eux, si les établissements hospitaliers ne sont pas préparés pour faire face à l'augmentation de cas, cela risque de provoquer une crise sanitaire "d'ici deux semaines, dans tout le Liban et non plus seulement dans les prisons". 

Enfin, les participants à cette réunion se sont interrogés sur le devenir des aides, d'un montant de 39 millions de dollars, octroyées par la Banque mondiale au Liban. "Nous demandons où et comment ces fonds ont été dépensés", conclut le communiqué.