Depuis que les autorités ont évoqué la possibilité de lever les subventions sur les médicaments et autres produits de première nécessité, les Libanais sont pris de panique. Ils se sont rués sur les pharmacies pour acheter en stock les médicaments dont ils ne peuvent se passer, dans la crainte d’une pénurie ou d’une hausse démesurée des prix. Échaudés par la crise bancaire, ils n’ont tout simplement plus confiance. Résultat : nombre de médicaments sont introuvables, particulièrement ceux destinés à soigner les maladies chroniques, comme le diabète, l’hypertension, les maladies cardiaques ou les atteintes graves comme le cancer, les rhumatismes, l’Alzheimer. Sur quatre médicaments qu’il est chargé d’assurer à sa vieille tante qui souffre de maladies chroniques et de cancer, Walid n’en a trouvé qu’un seul. Il sort tout juste d’une pharmacie à Aïn Saadé et se prépare à poursuivre sa tournée. « C’est mon troisième arrêt, et c’est loin d’être terminé. Je vais m’arrêter à chaque pharmacie ouverte », promet-il, se défendant de faire des réserves.
Ça part comme des bonbons
Le va-et-vient est d’ailleurs incessant à la pharmacie Premiers soins de la petite localité du Metn. La clientèle y entre masquée, après désinfection des mains, fait la queue en respectant la distanciation, effectue sa commande et emporte ce qu’elle trouve, quitte à repartir parfois bredouille. « Je n’ai obtenu qu’une petite boîte de Panadol, celui qu’on prend pour n’importe quel bobo, mais aucun de mes médicaments pour le diabète et l’hypertension », gronde un autre client qui regrette de n’avoir « pas les moyens d’acheter ses médicaments en quantité, car il est sans travail ». Au téléphone avec un fournisseur, la propriétaire des lieux, Carla Hayek, négocie des quantités de zinc et de vitamines. « C’est fou ! Ça part comme des bonbons », dit-elle. Et le rush n’est pas propre aux seuls compléments et vitamines susceptibles de renforcer l’immunité, en ces temps d’explosion de la pandémie de Covid-19. « Depuis deux mois, lorsqu’il a été question de lever les subventions, la clientèle a massivement acheté les médicaments dont elle ne peut se passer pour cause de maladies chroniques », explique la pharmacienne. « Si certains craignent effectivement la pénurie, d’autres ont fait des réserves pour un an et demi parfois, en essaimant les pharmacies, en vue d’une hausse prochaine des prix. Les drogueries ne pouvant répondre à cette demande nettement supérieure au volume normal du marché, des médicaments manquent : contre l’hypertension, le reflux ou le diabète », se désole-t-elle.
Un manque ressenti par de nombreux malades qui n’ont pas réalisé la gravité de la situation, ou qui n’ont jamais éprouvé le besoin de se constituer des réserves. Maya rentre tout juste d’un voyage de deux semaines. Comme elle le fait chaque mois, elle s’est rendue à la pharmacie de son quartier pour acheter les médicaments de sa mère. « À l’instar de la grande majorité des Libanais, elle souffre de diabète, d’hypertension et du cœur. On m’a répondu qu’ils étaient en rupture de stock », dit-elle. Ce n’est qu’une bonne dizaine de pharmacies plus tard, que Maya a réussi à se procurer le traitement de sa mère, pour un seul mois. « Pour le mois prochain, je suis déjà sur la liste d’attente », révèle-t-elle, mi-figue, mi-raisin. C’est dire « le stress » qui la gagne, lorsqu’elle envisage la possibilité de voir sa mère privée de son traitement médical. Mme Keyrouz, elle, n’a pas eu la chance de trouver le médicament pour soigner son diabète. Elle a pourtant essaimé les pharmacies, une bonne dizaine aussi. « Mon pharmacien m’a donné un générique, le temps que la crise passe », se console-t-elle.
Des médicaments distribués au compte-gouttes
Malgré les apparences, la situation est difficile pour les pharmacies. Leur clientèle a certes doublé, celle de passage plus particulièrement. Mais les bénéfices ne suivent pas. « Notre dollar est toujours à 1 500 LL, rappelle Mme Hayek. Il faut aussi faire face à une clientèle stressée, qui élève le ton parfois, qui multiplie les appels téléphoniques pour s’enquérir d’un médicament, de son prix, de sa date de péremption et qui insiste pour en avoir toujours plus, alors que nous devons faire preuve d’équité et fournir notre clientèle habituelle. » L’image est la même à Furn el-Chebback, à la pharmacie al-Chifa. Le patron des lieux, qui préfère ne pas être cité, montre ses listes de produits en rupture de stock, ou au mieux « de médicaments qui lui sont distribués au compte-gouttes ».
Des listes qu’il revoit « chaque soir avec ses fournisseurs au terme d’une journée épuisante ». « La clientèle s’est ruée sur les médicaments par peur de la levée des subventions. Que fera-t-elle lorsque la date de péremption sera atteinte ? » demande-t-il. Mais en même temps, il affirme comprendre la réaction populaire. « Si les subventions sont levées, ce sera catastrophique », estime-t-il, en référence à une éventuelle hausse du prix du médicament.
Le vaccin contre la grippe bientôt disponible en grandes quantités
Selon le président du syndicat des importateurs de médicaments Karim Gebara, le problème vient de la panique créée par l’éventualité d’une levée des subventions sur les médicaments. « La réaction de la population est normale. Elle a accumulé des stocks de médicaments pour plusieurs mois, car elle a besoin de se sentir en sécurité. Après tout, il s’agit de santé », insiste-t-il. Sauf que cette réalité entraîne des dérives. « Lorsque la clientèle se rend d’une pharmacie à l’autre pour acheter un même médicament en plusieurs exemplaires, cela laisse d’autres patients sans médicament », déplore-t-il. C’est donc cette situation qui, selon M. Gebara, donne l’impression que les médicaments sont en rupture de stock, alors que « les livraisons ordinaires sont suffisantes pour un mois ». D’où aussi la panique qui accompagne l’absence du vaccin contre la grippe dans les officines. « Le vaccin contre la grippe sera disponible dès la fin du mois d’octobre et les quantités seront doublées par rapport aux années précédentes, en cette période de pandémie », promet-il. En termes de chiffres, « les quantités pourraient atteindre quelque 500 000 doses selon les estimations », alors qu’en temps normal, les quantités nécessaires ne dépassent pas 200 000 doses.
Le marché du médicament pourrait mettre des semaines à se stabiliser. « Si et seulement si une personnalité qui bénéficie de la confiance populaire promettait une levée des subventions ni brutale ni chaotique, mais planifiée et progressive », estime M. Gebara. Telle serait en tout cas l’atmosphère qui plane sur les discussions entre les différents acteurs publics concernés par le médicament, depuis le ministère de la Santé jusqu’à la Banque du Liban, en passant par le Grand Sérail. Des discussions auxquelles prend part le représentant des importateurs de médicaments, qui se dit « plus en confiance », même si rien n’est dit pour l’instant.
Où sont passées toutes les aides à hauteur de milliards depuis des décennies? Pourquoi le citoyen libanais se retrouve à court de carburant, denrées alimentaires et médicaments alors que les aides affluent de toutes parts? Pourquoi l’état refuse de subventionner les produits vitaux des libanais alors que les sommes versées et l’argent volé du peuple n’ont servi à réaliser aucun projet pour lequel était destinées ces sommes? Ou est l’argent et qu’attend la justice pour creuser et arrêter tous les voleurs qui appliquent étape par étape les méthodes dictatoriales pour rendre ce pays misérable alors que son argent a été pillé et placé sur des comptes offshore où dans des coffres forts chez ces voleurs qui ne souffrent d’aucun manque malgré la misère du peuple? Qu’attend la justice pour demander des comptes à ces pourris qui continuent à sortir des lois et des décrets pour anéantir le peu de courage et de dignité que ce peuple se bat pour les conserver et rester debout? Enfin comment et pour quelle raison ces assassins voleurs sont toujours au pouvoir alors qu’ils ne font que noyer le pays et son peuple dans une misère noire? Un pays sans frontières sans peuple et sans justice est un pays mort. Celui qui nous a promis l’enfer continue à exécuter son plan minutieusement et on le regarde faire sans broncher. Il prend son temps pour fignoler son plan en retardant tout ce qui peut nous sauver et on le laisse faire. POURQUOI TANT D’INDULGENCE POUR NOS ASSASSINS?
10 h 52, le 07 octobre 2020